La Ville de Marseille vient de renouveler son marché avec Sodexo pour les repas des 58 crèches municipales. L’accent est mis sur la qualité des produits et la démarche environnementale et sociétale. De quoi satisfaire les élus locaux, plus critiques par le passé sur le « monopole » du prestataire unique de la Ville pour la restauration collective.
La Ville de Marseille vient de renouveler son marché de prestation alimentaire pour les 58 crèches municipales. La société marseillaise de restauration collective Sodexo se succède à elle-même pour cette délégation de service publique sur les quatre prochaines années, soit jusqu’en 2026. Elle fournira les denrées et produits qui seront préparés sur place par le personnel.
Le nouveau marché pour nourrir les petits marseillais met l’accent sur la qualité et l’origine des produits, et le respect de l’environnement. « Dès aujourd’hui, 63,5 % des produits proposés lors de la conception des repas […] de nos crèches seront d’origine bio, label rouge et d’appellation d’origine protégée ou contrôlée » précise la Ville.
Un menu végétarien pour les plus petits
Dans le détail, 55 % des produits seront issus de l’agriculture biologique (lait, œufs, yaourts, pain…), 8 % seront des viandes Label Rouge et 0,5 % des produit AOP ou AOC. Les produits contenant des OGM ont été exclus.
Comme en témoignent les menus du mois d’avril, un repas végétarien par semaine sera servi « aux plus grands ». Sodexo précise que « 100 % des pâtisseries sont « maison » à partir de produits bruts » et que « 84 % des crudités et cuidités sont réalisés avec des produits frais ».
Plus local et responsable
La société de restauration collective appuie également sur sa démarche « responsable ». D’abord en insistant sur la provenance locale des produits, a minima française (100 % des viandes). Elle nous précise la liste de ses fournisseurs, comme Uni-Vert, coopérative de fruits et légumes bio de Saint-Gilles (Gard), leurs confrères Salade 2 fruits à Aubagne, où se trouve également le fournisseur de pain Bio Polis.
Les « viandes fraiches » viennent de Alazard & Roux à Tarascon. « 100 % des poissons sont issus de pêche responsable », poursuit Sodexo « et une certification MSC (certification mondiale de pêche durable) pour le merlu, colin, limande et cabillaud ».
En termes de développement durable, le groupe annonce plusieurs dispositifs. Pour éviter le gaspillage alimentaire, il propose un meilleur conditionnement des produits, la mise en place de lombri-composteurs sur 7 crèches et un partenariat avec les Restos du Cœur, la légumerie solidaire du marché des Arnavaux et l’appli antigaspi Too Good To Go.
La Ville précise que l’huile de palme « a été exclue des huiles et matières grasses utilisées » et que « les produits seront mieux conditionnés afin d’éviter le gaspillage ».
Sodexo et la Ville, un partenariat durable ?
Certains rappelleront qu’avant de remporter la mairie en 2020, l’équipe municipale envisageait de rompre ce monopole du géant de l’alimentation, prestataire unique de la municipalité depuis les années 1990, et évoquait une « remunicipalisation » de la restauration collective.
Cet objectif concernait avant tout les cantines scolaires et avait pour horizon 2025. Depuis, comme nous l’approfondissions dans un dossier consacré aux cantines scolaires marseillaises, les élus ont noté une amélioration de la qualité et des engagements du prestataire et semblent moins définitifs quant à se passer de ses services.
Sur ce sujet, ainsi que les détails du marché pour les crèches, l’adjointe au maire déléguée à la place de l’enfant dans la ville, Sophie Guérard, n’a pas pu répondre à nos multiples sollicitations depuis jeudi dernier. Sur son site, la Ville précise que « ce travail s’inscrit dans notre volonté d’assurer le bien-être des enfants dans les crèches tout en veillant au respect de la loi EGALIM et des recommandations du Guide d’Études des Marchés en Restauration Collective et Nutrition ».