La mairie du premier secteur de Marseille a voté la suppression progressive du « stationnement à cheval » dans le 1er arrondissement d’ici 2025. L’objectif est de rendre accessibles aux personnes handicapées ou à mobilité réduite toutes les rues du périmètre concerné.

Ce petit pas politique est-il annonciateur d’un grand pas pour les piétons ? La mairie des 1er et 7e arrondissements a voté le 1er février la suppression progressive du stationnement trottoir-chaussée, dit « stationnement à cheval », dans le premier arrondissement de Marseille d’ici 2025. La maire de secteur, Sophie Camard, s’en félicite sur Twitter : « Nous avons choisi d’être les premiers à traiter ce gros problème ».

Etienne Tabbagh, élu écologiste et adjoint du premier secteur en charge des mobilités et de la voirie, défend cette décision prise « à la demande et avec les habitants ». Il rappelle qu’un Comité d’initiative et de consultation d’arrondissements (Cica) a été mis en place en 2020 et que « les associations se sont rapidement saisies du sujet » dans le cadre des ateliers sur la mobilité.

Mais, selon lui, « il s’agit avant tout de faire respecter la loi ». Laquelle stipule en effet que, « pour faciliter l’accessibilité aux personnes handicapées ou à mobilité réduite », la largeur minimale du cheminement piéton doit être « de 1,40 mètre libre de mobilier ou de tout autre obstacle éventuel », une largeur qui peut toutefois « être réduite à 1,20 mètre en l’absence de mur ou d’obstacle de part et d’autre du cheminement ». A priori, dans de nombreuses rues de la cité phocéenne, les calculs ne sont pas bons.

500 à 600 places supprimées d’ici 2025

Dans une ville où le stationnement est souvent au cœur des préoccupations quotidiennes, Etienne Tabbagh estime qu’il faudra faire de la pédagogie : « On est attentif à l’acceptabilité sociale, on veut accompagner les habitants dans cette transition progressive ». Il s’appuie notamment sur le fait que le premier arrondissement est l’un des mieux desservis de la ville en termes de transports en commun.

Pour relativiser l’impact de cette mesure sur ses administrés motorisés, il avance un autre argument : selon les services techniques de la Ville et de la Métropole, 13 000 places de parkings auraient déjà été supprimées ces dernières années dans les 2e, 3e, 4e et 5e arrondissements de la ville. La disparition du stationnement à cheval dans l’hypercentre n’entraînerait la suppression que de « 500 à 600 places supplémentaires » selon l’élu.

Une bascule qui lui semble surmontable, d’autant que « selon les études remises par un groupe de travail, 41 % des propriétaires de voitures dans le centre-ville de Marseille n’utilisent leur véhicule qu’une seule fois par semaine. Ce sont ces gens-là que je veux convaincre de basculer ».

Une transition progressive et concertée

L’élu écologiste mise sur une transition en douceur : « Nous avons monté un comité de pilotage avec des associations, des habitants et les services techniques des collectivités. Nous allons proposer des suppressions en plusieurs phases, sur la base de critères validés ensemble ». Parmi eux, celui de la proximité des écoles : « nous souhaitons pacifier en priorité tous les abords des établissements scolaires ».

Il liste d’autres pistes qui permettraient d’offrir des alternatives aux habitants du 1er arrondissement, comme la création de places de stationnement pour l’auto-partage ainsi que des emplacements pour les vélos et les motos. Ces aménagements nécessiteront une collaboration étroite avec la Métropole Aix-Marseille-Provence mais Etienne Tabbagh se veut confiant : « Depuis le passage de la loi 3DS, qui va rendre les compétences de la voirie à la Ville en 2023, nos relations avec l’intercommunalité sont bien meilleures ».

Une première réunion de travail avec le comité de pilotage s’est tenue en mairie des 1-7 ce mercredi 17 mars. À l’issue de celle-ci, il a été décidé d’accélérer la mise en oeuvre du projet annoncé et de viser une date plus ambitieuse pour sa réalisation : le 31 décembre 2023.

Et dans le 7e arrondissement ? « Les habitants sont pour l’instant moins enthousiastes », répond l’élu écologiste qui ne veut pas brûler les étapes.

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