Grâce au Loto du Patrimoine, le Castellas de Roquemartine va pouvoir être rénové. Actuellement à l’état de ruine, cette forteresse du XIIe siècle située dans le massif des Alpilles va ainsi rouvrir au public d’ici à 2023, avec des parcours de découverte.
La Fondation du patrimoine a dévoilé la liste des 18 monuments en péril retenus en priorité pour le Loto du patrimoine 2022. Parmi les heureux gagnants, le Castellas de Roquemartine à Eyguières, sélectionné pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Un monument exceptionnel
Au cœur du massif des Alpilles, ce château datant des XIIe et XIIIe siècles domine la route de Cavaillon. Aujourd’hui situé sur la commune d’Eyguières dans les Bouches-du-Rhône, il était un point de passage essentiel entre Avignon et l’Étang de Berre.
Inscrit aux monuments historiques, le Castellas de Roquemartine, ou château de la Reine Jeanne, est un castrum comportant une forteresse et une église, entouré d’une double enceinte de remparts. L’ensemble est complété par un pigeonnier, une bergerie, un moulin à vent et un moulin à eau.
Sa construction au XIIe siècle est due à la famille d’Albe de Tarascon. Des transformations et améliorations ont été apportées jusqu’à la seconde moitié du XVe siècle. Au début du XVIIe siècle, le Castellas fut abandonné au profit du nouveau château de Roquemartine, bâti en plaine. Démantelé par Richelieu, il fit l’objet de tirs d’artillerie en 1870, aggravant son état.
Parcours botaniques, voleries de rapaces…
Avec l’aide de l’association des Amis du Castellas de Roquemartine, le projet est d’ouvrir le site au public avec l’organisation de visites sécurisées du chantier durant les travaux, puis de visites classiques présentant l’histoire et l’architecture de la forteresse.
La découverte du lieu à l’aube et au crépuscule est envisagée, ainsi que la création de parcours botaniques et pédagogiques autour du site afin de valoriser la biodiversité environnante du Parc naturel régional des Alpilles, zone naturelle riche d’intérêt écologique, faunistique et floristique. En outre, des démonstrations de voleries de rapaces seraient organisées, car c’est là que niche notamment l’aigle de Bonelli, espèce protégée.
Afin de pouvoir ouvrir le site aux visiteurs, la première partie des travaux consisterait en des fouilles archéologiques, avant une phase de cristallisation des ruines de l’église Saint-Sauveur, du château, de la tour orientale et du logis avec mise hors d’eau, débroussaillage et consolidation. La fin des travaux est prévue au premier semestre 2023.
28 millions d’euros récoltés l’année dernière
Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé lors des prochaines Journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre 2023. L’édition 2021 du Loto du Patrimoine avait battu un record en collectant plus de 28 millions d’euros, aidant à rénover notamment la Bastide Marin à la Ciotat (300 000 euros) ou la forteresse troglodyte d’Aiglun dans les Alpes-Maritimes (261 000 euros).
La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril est l’initiative de l’animateur Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la Française des Jeux. Depuis la première édition en 2018, le Loto du patrimoine a aidé 645 sites pour leurs travaux de restauration.