Après deux ans de restrictions sanitaires, l’entreprise Médiacom mise désormais sur l’avenir. Elle compte lever 250 000 euros pour déployer son parc technique et rebooster la filière événementielle sur le territoire.

« 2022 va être la saison de la renaissance », espère Éric Algoud, président de la société événementielle Médiacom, au commencement d’une journée porte ouverte organisée dans ses studios de tournage à Saint-Marcel dans le 11arrondissement de Marseille.

Il a organisé cet événement festif pour célébrer l’ouverture de la saison à venir, « redonner confiance aux organisateurs d’événements, et l’envie aux collectivités d’organiser des concerts ». « Nous pensons que cet été sera riche en événements », poursuit celui qui a fondé la structure en 1999, « car les gens ont vraiment envie de se réunir, ils ont besoin de décompresser ».

Durement touchée par la crise en 2020 avec une perte de 70% de son chiffre d’affaires, Médiacom espère retrouver ses tendances d’avant-crise, à savoir 1,2 millions d’euros en 2019. Un objectif réalisable si l’entreprise, qui effectue en moyenne 750 prestations par an, parvient à « redémarrer dès le mois d’avril », début de la saison événementielle.

, L’entreprise Médiacom confiante dans le rebond du secteur événementiel, Made in Marseille

Une scène mobile de 160 m2

Alors que 20% des entreprises d’événementiel ont fermé après les confinements successifs qui ont mis à mal le secteur, Eric Algoud a pu investir, « et non pas licencier », contrairement à certains grands groupes concurrents : d’abord, 180 000 euros en novembre dernier pour se doter du dernier système K3 du fabriquant français L-Acoustics, leader mondial de la sonorisation des spectacles live. Une gamme moins gourmande en énergie et plus légère à transporter par rapport à la précédente.

De plus, Médiacom espère lever 250 000 euros pour investir dans une scène mobile de 160 m2, installée sur un châssis de semi-remorque. L’avantage de cet équipement inédit dans le sud-est de la France : la scène se monte en 4 heures au lieu d’y passer une journée entière, la rendant « idéale pour les concerts en ville », car elle réduit le coût grâce à la réduction du temps de montage et de démontage.

La tendance générale est également à la réduction de l’empreinte écologique des événements, mouvement que s’efforce de suivre la filière à l’aide de solutions « agiles et habiles ». « On a envie de faire plus fort qu’avant, mais mieux, poursuit Éric Algoud. Sur les festivals, il y a encore 3/4 ans en arrière, ce n’était pas du tout une priorité. Aujourd’hui, tous les organisateurs travaillent à réduire leur impact environnemental, notamment avec des toilettes sèches, des points de distribution d’eau… »

Le Delta Festival compte doubler son nombre de participants

Une mouvance que suit le Delta Festival, qui depuis sa création en 2015 ne cesse de se réinventer en se tournant vers des « questions qui touchent les jeunes », selon son co-fondateur Matthieu Predal. Cette année, plus de 500 stands dont une quarantaine d’associations présentes sur le festival (Clean my Calanques, WWF, Greenpeace…) aborderont des questions environnementales, d’insertion d’emploi, de santé…

L’un des rares festivals à s’être tenu en 2021, le Delta espère recevoir 180 000 personnes sur les plages du Prado cet été (contre 85 000 l’année dernière), lors de leur « World Edition » qui s’étalera sur cinq jours, du 29 juin au 3 juillet. Une programmation bien garnie de 250 artistes dont des têtes d’affiche comme Sean Paul, PNL ou encore Roméo Elvis.

« Notre métier consiste à ça, vendre de la folie et du rêve. Ce n’est pas parce que le climat ambiant est plus morose que ce qu’il a pu être lors des décennies avant nous, qu’il ne faut pas continuer d’y croire : le rêve est toujours là, estime Matthieu Predal. Les jeunes ont besoin de ces moment-là pour se retrouver, pour se construire. »

Pour Eric Algoud, la saison 2023-2024 s’annonce encore plus prometteuse, avec les Jeux Olympiques en 2024 à l’horizon, dont Marseille accueillera les épreuves de voile, qui devraient « booster » l’économie locale. « Nous sommes prêts pour cette saison qui on l’espère sera exceptionnelle », conclut le président de Médiacom.

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