Accueil des réfugiés, envoi d’aide humanitaire, soutien aux entreprises impactées… Les conseillers de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont voté, ce jeudi 10 mars, une série de mesures pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine.

Une commission permanente exceptionnelle a été convoquée ce jeudi 10 mars dans l’hémicycle régional. L’objectif : « apporter des solutions concrètes et immédiates pour venir en aide au peuple ukrainien et soutenir les secteurs régionaux directement affectés par cette crise », a souligné Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Un plan d’aides décliné sous divers volets que la collectivité estime à « 4 millions d’euros », dont une partie issue de l’Union européenne.

Sept rapports ont été votés en urgence par les conseillers régionaux à l’Hôtel de région, à savoir que le délai d’application habituel de 8 jours a été réduit à 24 heures. Ils actent une série de mesures d’aide à la population ukrainienne ainsi qu’aux acteurs économiques locaux impactés par le conflit.

Aides financières pour l’action humanitaire

Un convoi humanitaire régional prendra le départ de Toulon ce lundi 14 mars avec « 6 semi-remorques de 33 tonnes chacun », dont la moitié est destinée à la frontière moldave et l’autre à la frontière polonaise. Mais le soutien de l’institution est également financier.

Elle abonde à hauteur de 50 000 euros au Fonds d’action extérieure des collectivités territoriales (Faceco). Il a été activé par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) afin de fédérer les initiatives de solidarité des collectivités.

L’ONG française Acted bénéficiera d’un soutien de 200 000 euros. Elle est spécialisée dans les situations de crise humanitaire et est très active en Ukraine. Le fonds de dotation « Pompiers de France » qui soutient les pompiers et réfugiés ukrainiens recevra 100 000 euros. La Fédération Nationale de la Protection Civile sera également soutenue à hauteur de 30 000 euros pour l’acheminement de matériel.

Enfin, sur le territoire, 50 000 euros seront mobilisés en faveur de l’association « Atelier des artistes en exil ». La Région souhaite par ailleurs mettre en valeur et faire vivre la culture ukrainienne. Elle souhaite fédérer et encourager ces manifestations artistiques, notamment sur les réseaux sociaux autour du hashtag #UkraineCultureVivante.

Lycées, transports et hébergement pour les « 10 000 réfugiés ukrainiens » attendus dans la région

Renaud Muselier estime qu’environ « 1 200 » réfugiés ukrainiens sont déjà arrivés sur le territoire et que « 10 000 sont attendus dans la région, à terme. […] Suite à ma demande, Elisa Ferreira, Commissaire européenne à la cohésion et aux réformes, a décidé d’ouvrir le Fonds REACT-EU » dédié à l’accueil des ukrainiens fuyant le conflit. « Plus de 3 millions d’euros sont mobilisés avec le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds social européen (FSE) », pour accueillir des réfugiés sur le territoire.

L’institution met ses moyens et équipements à disposition des publics fuyant le conflit pour leur hébergement, leur restauration et leurs trajets. Les lycées, dont la collectivité a la charge, accueilleront des familles dans les logements de fonction libres, et elles pourront profiter gratuitement de repas scolaires ou du Fonds de solidarité régionale Restauration.

Côté transports, les réfugiés bénéficient gratuitement de tout le réseau de transport ZOU, jusqu’au 30 juin, date à laquelle tous les dispositifs peuvent être reconduits.

Ukraine, Guerre en Ukraine : que prévoit le plan régional à 4 millions d’euros ?, Made in Marseille
Crédit photo : Claude Almodovar

500 euros pour les étudiants ukrainiens, biélorusses et russes

Le conseiller régional en charge de l’enseignement supérieur, Georges Leonetti, rappelle que, même à distance du conflit, les étudiants des territoires originaires des nations impliquées, Ukraine, Biélorussie et Russie, « sont touchés par la crise. Ils font notamment face à la perte de financements, comme ceux de leurs familles ».

La Région propose donc une aide directe de 500 euros à chaque ressortissant de ces trois pays étudiant sur le territoire. En partenariat avec le CROUS, ils bénéficieront également du dispositif universitaire « 1 repas à 1 euro ».

Le président de la Région a tenu à rappeler que sur le territoire, « on a des Russes qui ne participent en aucun cas à la démarche belliqueuse et meurtrière du président Poutine ».

Amortir l’impact du conflit sur les entreprises régionales

« Eux paient par le prix du sang leur liberté, nous on va payer par le prix de l’euro », a lancé Renaud Muselier, concernant le prix de l’aide humanitaire comme les impacts économiques. Il table sur une perturbation des équilibres internationaux « pour les 10 à 15 ans à venir ».

S’il « travaille avec monsieur Le Maire », ministre de l’économie, à mesurer l’impact économique pour le territoire, il évoque des secteurs touchés : « la filière horticole du Var » qui aurait selon lui déjà perdu 15 % de son marché. « Ça va arriver en cascade. Comme pour la crise du Covid, on va le prendre secteur par secteur, pour apporter des solutions adaptées ».

Une « Task Force régionale spéciale Ukraine » est mise en place. Le « Pack Sud relocalisation » pour les entreprises, lancé lors de la crise sanitaire, doit être mobilisé pour les secteurs impactés par le conflit. Il s’agira également de trouver de nouveaux débouchés aux entreprises qui exportent vers l’Ukraine et la Russie. Pour cela, l’institution mettra à contribution « les partenaires de la Team France Export Région Sud et du Parcours Sud Export ».

Les entreprises et les citoyens qui souhaitent s’informer sur les différents dispositifs disposent désormais d’un numéro vert « Solidarité Bleu Jaune » : 0 800 730 098.

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