L’Arrosoir, situé boulevard des Dames à Marseille, propose une cuisine gourmande, locale et bio qui a rapidement conquis le cœur des Marseillais. Avec un deuxième établissement au Frac et de nouveaux services, l’adresse affirme encore plus son identité de cantine éco-responsable et épicée.
« Aujourd’hui, pour la base, on a « riz de Camargue, courges rôties aux épices, choux-fleurs à la coco curcuma et gingembre, salade et betteraves rouges sauce au yaourt à la menthe. On peut ajouter des omelettes épinards gingembre ou du chili, si vous voulez ! »» Une explosion en bouche.
C’est presque toujours de la même manière que Jérôme Bossé accueille ses clients à l’Arrosoir, situé boulevard des Dames à Marseille. Si la carte change tous les jours, ce qui ne change pas en revanche, c’est le sourire, la bonne humeur et des recettes gourmandes bio, locales et même sans gluten.
Depuis l’ouverture en 2017, le chef propose un plat du jour unique à base de céréales, légumes cuisinés, salade et crudités, le tout pour 8€90. Puis des suppléments : œufs (+2,50€) ou viande/poisson (+5€). Et « un assaisonnement franc et massif, authentique » pour revendiquer leur identité forte. « On sent les épices quand on arrive ».
Du côté des boissons, l’ADN est toujours présent : jus et limonades bio, bière fabriquée artisanalement à la Plaine et café torréfié marseillais. Le dessert se décline souvent à partir d’un fruit : compote, gâteaux, crème, crumble au citron ou tiramisu cacahuète… Toujours du fait maison. « C’est très bon, d’ailleurs je mange ici tous les jours ! », s’amusent Jérôme et son associé Yannick Syda, deux anciens directeurs de cinéma.
« L’Arrosoir donne autant qu’il reçoit ! »
À la naissance de leurs enfants, ils nourrissent l’envie de trouver un métier qui a du sens. De l’idée de départ de partir « avec deux autres copains faire des burgers français à Buenos Aires (Argentine) », les voilà dans le centre-ville de la cité phocéenne à la tête d’une cantine éco-responsable.
« On travaille avec les mêmes partenaires depuis le début. » La Plateforme Paysanne Locale est leur outil logistique pour se fournir en produits frais. Ils comptent également sur la Scop Epice.
Jérôme et Yannick sont aussi en lien avec une ressourcerie, auprès de laquelle ils se fournissent en couverts. Ils ont déniché pour la salle de restauration d’anciennes chaises d’école : que de la récupération. L’établissement propose une réduction symbolique si on amène son propre récipient pour la vente à emporter.
« L’Arrosoir donne autant qu’il reçoit ! » Cette remarque de Marcus, le fils de Jérôme, résume bien les échanges qui rythment la vie de l’établissement depuis cinq ans. Le concept séduit dès le début.
Il faut dire que la « carotte de la fidélité » (au bout de dix repas permet une réduction) a joué son rôle car les clients d’antan sont aujourd’hui des habitués. Comme cette Marseillaise qui « depuis la pandémie refuse de nous donner cette carte et dit qu’elle recommencera quand tout sera passé. C’est beau cette solidarité ».
Traiteur, livraisons à vélo et entreprise d’insertion
Dans les débuts, c’était d’ailleurs une grande majorité de femmes qui poussaient la porte de l’établissement. Les hommes ne représentaient alors que 20% de la clientèle. « On a vu énormément d’évolution, ils sont venus petit à petit ».
Un duo de choc aux fourneaux, des plats sains et originaux, la recette de l’Arrosoir fonctionne et permet aux associés d’ouvrir un second établissement, dans le quartier de la Joliette, au Frac (Fond régional d’art contemporain) en 2019, que Yannick gère tous les jours. Même carte, même principe, et la naissance d’un service traiteur, avec une livraison assurée à vélo avec Agilenville et aucun emballage jetable. « C’est plus lourd, on a plus de vaisselle mais on garde notre identité forte ».
L’Arrosoir est également devenue entreprise d’insertion en 2019, lui permettant de transmettre un savoir-faire et concrétiser des embauches. « Ce n’est pas que de la formation, ils amènent leurs compétences et nous apprennent des choses. C’est beaucoup de satisfaction ». Six personnes ont déjà profité de cette expérience, et une en ce moment même. Le prochain objectif : développer le service traiteur pour proposer plus d’emplois.