Marseille est la première ville de France à signer avec l’État une convention de partenariat dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Elle sera soumise au conseil municipal ce vendredi.
La lutte contre la pauvreté n’est pas une compétence municipale mais face aux réalités locales, la Ville de Marseille a décidé d’apporter sa contribution. Cette démarche se traduit par la signature d’une convention de partenariat avec l’État, dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté mise en place par le gouvernement en 2018. Cette politique publique vise à « garantir sur l’ensemble du territoire l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux ».
C’est la première fois en France qu’une ville est éligible à ce dispositif, car jusqu’à présent l’État ne contractualisait qu’avec les Départements et les Métropoles. Ce document « vient sanctionner le travail mené avec l’État et le tissu associatif ces 18 derniers mois. En même temps, ça vient aussi prendre acte, de la part de l’État, de la situation de pauvreté structurelle qui frappe notre ville », explique Audrey Garino, adjointe au maire en charge des affaires sociales, de la solidarité, de la lutte contre la pauvreté et de l’égalité des droits. « 26% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté [la moyenne nationale est à 14%, ndlr], il y a donc le besoin de renforcer l’action publique avec un financement public, justement, pour lutter contre ce phénomène et réussir à l’endiguer ».
Un plan d’action d’1,4 million d’euros co-financé par la Ville et l’État
Le plan d’action d’1,4 million d’euros, financé à 50-50 par la Ville et l’État, prévoit « la formation des travailleurs sociaux, de maraudes mixtes, de développement des douches… », reprend l’élue. Toutefois, au regard des réalités du terrain, dans le cadre de cette convention, l’une des priorités est d’accompagner les publics isolés dans leur accès aux droits. Audrey Garino nous explique les enjeux en vidéo.
Ce partenariat étroit avec les services de l’État a permis de créer et de consolider 100 places d’hébergement d’urgence pour des familles en grande précarité et des femmes victimes de violences. Cette dynamique partenariale est aussi à l’origine du projet de création d’un grand pôle municipal d’hygiène et de santé qui ouvrira ses portes en 2023.
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