En déplacement à la gare de Marseille Saint-Charles pour le lancement des portiques de contrôle d’accès au train, Christian Estrosi, nouveau président de la région Paca, en a profité pour dévoiler ses priorités d’actions en matière de transports. Parmi elles, une prochaine application qui devrait voir le jour dans deux mois et qui permettra aux usagers de noter leurs conditions de voyage en temps réel.
Pendant les six prochains mois, la gare de Marseille Saint-Charles va être, avec celle de Paris Montparnasse, le lieu d’expérimentation de nouveaux portiques de contrôle d’accès au train. Ce dispositif, qui est similaire à celui que l’on retrouve aux entrées de certaines stations de métro, a pour but de lutter contre la fraude dans les trains. Christian Estrosi, le nouveau président de la région Paca, était hier en déplacement à Marseille pour présenter ce système et ses priorités en termes de transports.
Un plan sécurité de 250 millions d’euros
Pour ses six ans de mandat, Christian Estrosi a estimé qu’il dépenserait 1,4 milliard d’euros pour mettre en place ses différents projets. Dans cette somme, 250 millions d’euros seront alloués à un « plan sécurité » qui prévoit :
- La mise en place des portiques de contrôle pour lutter contre la fraude : en matière de TER, la région Paca enregistre le taux de fraude le plus important avec en moyenne 18,5% de fraude. Entre le coût de la fraude et les coûts pour lutter contre celle-ci, cela coûte à la SNCF et donc à la Région, environ 30 millions d’euros par an,
- Inventer un nouveau dispositif pour que les portiques détectent également les métaux et les explosifs,
- L’implantation d’un poste de police nationale dans trois ou quatre gares de la région, comme celle de Nice, à l’image de celui déjà présent à la gare Saint-Charles,
- Développer davantage les systèmes de caméras de surveillance afin qu’elles enregistrent et filment également en direct comme c’est actuellement le cas à Marseille Saint-Charles où un centre de supervision est actuellement en chantier,
- Christian Estrosi a également demandé à Philippe Bru, Directeur régional de la SNCF Paca, de réaliser sous deux mois un diagnostic sécurité de l’ensemble des 141 gares de la région afin d’étudier les mesures de sécurité à mettre en place dans ces espaces au cas par cas.
Ponctualité, régularité et respect des usagers
La Région a déjà lancé un travail pour améliorer les conditions de voyage des usagers notamment en prévoyant d’installer un deuxième centre de maintenance dans l’est du territoire. Actuellement, le seul centre se trouve à Marseille et toutes les infrastructures qui ont besoin d’être réparées ou encore dépannées doivent être acheminées jusqu’ici peu importe où elles se trouvent, occasionnant ainsi des retards sur les trains.
Une application smartphone pour noter les trains en temps réel
Une application pour Smartphone va également être lancée d’ici deux mois et permettra de noter en temps réel ses conditions de voyage que ce soit sur la ponctualité, l’affluence, la propreté ou la sécurité. L’ensemble de ces critères sera étudié quotidiennement afin d’améliorer la réactivité de la SNCF et de solliciter son intervention sans délai sur les axes ou les tronçons où la qualité est mauvaise. L’application permettra aussi de déclencher le paiement des pénalités en cas de retard ou d’annulation car l’usager sera identifié. De même, les enquêtes satisfaction qualité seront faites désormais par le Conseil régional afin de pouvoir intervenir rapidement.
Interview : Christian Estrosi nous parle un peu plus de la prochaine application qui permettra de noter ses conditions de voyage
Made in Marseille – Bonjour Monsieur Estrosi. Pouvez-vous nous dire plus explicitement ce que les usagers vont pouvoir notifier via la future application ?
Christian Estrosi – Chaque usager pourra dire, à la minute près, dans quel train il est monté, si c’était dans de bonnes conditions ou non, si le train était propre ou au contraire nous dire s’il est monté dans une rame non entretenue, si son train était en retard ou même s’il n’est pas passé du tout alors qu’aucune grève n’avait été annoncée.
MIM – Qu’est-ce qui vous a incité à mettre en place une telle application ?
CE – Nous voulons permettre à l’usager de prendre toute sa part aux exigences qui seront les nôtres dans l’évolution du service à rendre et aussi de devenir un partenaire direct.
MIM – Comment la SNCF sera mise au courant des retours des usagers ?
CE – Nous assurerons ensuite le retour à la SNCF pour qu’elle en tienne le plus grand compte. Je sais que la SNCF apprécie que le Conseil régional s’implique et prenne ces initiatives car cette application sera une source de données et d’informations importantes pour permettre au service public des transports ferroviaires d’évoluer.
Par Agathe Perrier