Dans la tradition provençale, il y a les célèbres Calissons d’Aix ou encore les navettes, dont les saveurs nous font immédiatement voyager vers le sud. Mais aujourd’hui, même les symboles de Marseille, tels que le savon ou les boules de pétanque, peuvent se déguster. À condition de les rendre comestibles, bien sûr. C’est chose faite grâce à deux artisans marseillais : Patrice Acourt, de la chocolaterie Hubert (4ème) et Bruno Thomas, de la pâtisserie Casabieille (13ème).
Découvrez l’autre partie de ce reportage sur le savon de Marseille en chocolat ici
Des boules de pétanque au chocolat aussi vraies que natures
Les boules en chocolat de la chocolaterie Hubert, située dans le 4ème arrondissement de Marseille, ressemblent, à s’y méprendre, à de vraies boules de pétanque. Et pour cause, leur moule a été créé à partir d’authentiques boules d’acier. Et pas n’importe lesquelles puisqu’elles sont issues de l’entreprise marseillaise « la Boule Bleue », fabricante de boules de pétanque depuis 1904.
Cette association inédite et surprenante entre l’acier et le chocolat est le fruit de la réflexion de Patrice Acourt, à la tête de la chocolaterie familiale ouverte en 1961. « Au départ, c’est parti d’un pari, confie l’artisan. Pendant une partie de pétanque, un ami m’a dit « Si tu fais un carreau, tu manges la boule ». Alors j’ai eu l’idée de réaliser une boule comestible ». Pour rendre cela possible, Patrice Acourt contacte Hervé Rofritsch, patron de la Boule Bleue. Ce qui les rapproche : leur origine marseillaise, mais aussi leur statut, tous deux étant chef de l’entreprise familiale. Il aura fallu attendre quatre mois, ponctués de tests et d’essais en tous genre, pour obtenir le résultat parfait : une boule en chocolat, réplique exacte de son homologue en acier.
Et si l’esthétique est une réussite, Patrice Acourt l’assure, ses boules de pétanque au chocolat sont aussi bonnes que belles. Comme pour toutes ses créations, ses chocolats sont confectionnés exclusivement à partir d’ingrédients nobles et garantis pur beurre de cacao, sans ajout de matières grasses.
Quant à la fabrication en elle-même, elle nécessite patience et minutie. Le moule est constitué de deux parties en forme de demi-sphère. Chacune est nappée d’une couche de chocolat qui doit ensuite sécher. L’opération est reproduite trois fois, afin d’obtenir une épaisseur de chocolat suffisante pour que les demi-sphères soient ensuite collées, simplement à l’aide de la chaleur.
Chaque boule ainsi formée est, pour finir, peinte à la main. Au total, trois jours sont nécessaires pour réaliser trente boules à la fois.
Par Agathe Perrier