L’association Mouvement des Parents d’Elèves du 13 (MPE13) vient de publier un calendrier pour dénoncer la vétusté des écoles publiques marseillaises. Objectif : arriver à se faire entendre et faire réagir les autorités locales et apporter une réponse aux enseignants et élèves.
Certains profitent de la rentrée pour présenter leurs vœux pour l’année 2018 qui commence. L’association MPE13, elle, a plutôt choisi de publier un calendrier aux clichés impressionnants. Toilettes insalubres, chauffage défectueux, peinture qui s’effrite, tuyauterie défaillante … A chaque mois son exemple de délabrement.
« C’est un parent d’élève qui a eu l’idée de prendre des photos et d’en faire un calendrier », raconte Séverine Gil, présidente de MPE13. « A force, nous étions habitués à cet état des choses, nous ne nous rendions plus compte. Avec les photos, ce quotidien nous a sauté aux yeux ». Rapidement, l’idée d’un calendrier pour dénoncer la vétusté des écoles publiques se dessine. Après les demandes à répétition, l’association passe à l’étape supérieure et envoie ces photos pendant les fêtes de Noël, tout d’abord aux journalistes, ensuite aux élus. « On s’est dit : la Mairie ne nous entend pas, elle ne nous répond plus. Or ça fait des années qu’on attend. Si on fait ce calendrier, les élus vont peut-être réagir et venir ».
De la réaction à l’action
« On ne demande que de la rigueur, du matériel, du sérieux. D’aller jusqu’au bout ! Les écoles arrêtent de demander de l’aide car elles sont lassées de la situation », s’emporte Séverine Gil. La Mairie de Marseille a pourtant prévu la reconstruction d’une trentaine d’écoles et a consacré plus de 45 millions d’euros en 2017 aux établissements scolaires. « C’est déjà très bien, mais on ne peut pas se satisfaire entièrement de ça alors qu’il y a au total 445 écoles à faire fonctionner à Marseille ».
MPE13, forte de ses 1000 adhérents, s’insurge également par rapport aux travaux apportés aux écoles. En dépit des demandes répétées auprès des élus, les établissements scolaires concernés voient les chantiers inachevés se pérenniser, et la situation ne pas évoluer. « Je peux comprendre que la Mairie soit frustrée de mettre des choses en place et que des polémiques subsistent », indique Séverine Gil. « Le problème c’est que la moitié des travaux sont faits, et mal en plus ! Ça dévalorise totalement toutes les bonnes actions qui sont faites en parallèle ». La présidente de l’association souligne aussi la dangerosité des travaux inaboutis pour les enfants scolarisés.
L’association MPE13 n’en est pourtant pas à sa première action : pétitions, manifestations régulières, menaces de blocage … « Il faut arrêter d’attendre que tout s’écroule pour réagir et traiter les choses dans l’urgence. D’où cette idée de calendrier, pour gagner presque excessivement en visibilité mais au moins essayer de faire bouger plus vite les choses », conclut Séverine Gil.