La métropole Aix Marseille Provence a convoqué le 23 novembre au Pharo, une réunion de travail sur les questions de propreté à Marseille. Etaient conviés journalistes, blogueurs, élus et agents en charge du nettoiement ou de la collecte. Un échange constructif, dont voici le résumé.
Parmi les présents : Monique Cordier, vice présidente en charge de la propreté à la métropole, Domnin Rausher, directeur général des services, Fabrice Bardisa, directeur du Pôle Propreté et traitement des déchets, les blogueurs du groupe Facebook Marseille Poubelle la Vie, Jean-Yves Sayag, humoriste marseillais qui alerte les Marseillais sur son compte Facebook, des journalistes de Marsactu et La Marseillaise.
« Les agents présents se sont portés volontaires« , nous explique Domnin Rausher, « sans vraiment savoir jusqu’à la veille » ce qui les attendaient, nous confient deux agents travaillant en déchetterie, à l’issue de la réunion. Ils ont tous deux été un peu surpris de se retrouver dans cette configuration « face à la presse et aux blogueurs » mais avouent que « l’exercice était tout de même intéressant« .
Monique Cordier « Pour nous, la propreté est une priorité ! Je pense qu’on peut mieux faire et je le pense depuis longtemps. Le plan de propreté ne peut se concevoir que dans la durée. Il faut être vigilant jour et nuit. Les métiers de collecte et les métiers de propreté sont bien séparés, chacun à sa feuille de route. »
Quelques chiffres clés de la propreté marseillaise
La ville compte : 5 déchetteries, 192 engins de collecte qui tournent tous les jours, 2 centres de transfert, 1 centre de traitement des ordures ménagères résiduelles, 1 centre de tri des collectes séparatives, 2086 containers verre, 924 containers emballages, 82 000 bacs particuliers sélectifs. La collecte du bois et du mobilier se fait directement dans les déchetteries.
- Budget collecte : 250 millions d’euros / an
- Budget marché privé : 50 millions d’euros / an
Ce budget va rester stable l’année prochaine.
Un récapitulatif des actions entreprises depuis 2014
- 2014 : le plan Local de propreté était lancé par Guy Teissier et ses équipes de la Communauté urbaine MPM.
- En janvier 2014, MPM vote la fin du fini parti pour ses agents.
« Depuis Defferre, une partie de la ville est gérée en régie, et l’autre en privé avec des prestataires qui ont en charge la collecte et la propreté. Ces marchés courraient jusqu’à cette année. Parmi nos objectifs de réorganisation : « que le centre ville aille au privé » car ici logiquement il faut avoir plus de moyens, car cette zone est beaucoup plus fréquentée. C’est la vitrine de l’attractivité de la métropole. » explique Monique Cordier.
Pourquoi confier les zones les plus sensibles au privé ? Cela reviendrait à dire que le privé est plus efficace se demande un journaliste dans la salle ? « Non pas du tout, je me suis mal exprimée. En régie, on a un taux d’amortissement beaucoup plus long, on a donc moins les moyens de changer les machines pour nettoyer par exemple, alors que dans un marché avec un prestataire privé, on peut exiger certains outils plus performants que ceux que nous avons en interne. » explique Monique Cordier.
Domnin Rausher, Directeur Général des Services du Conseil de Territoire Marseille Provence précise « On a aussi pu sortir des zones d’ombres qui étaient mises en place depuis les marchés passés il y a des années, rien n’était clair. Quand deux prestataires se superposaient sur la même zone (ndlr : exemple le Cours Belsunce a un prestataire et le boulevard d’Athènes en a un autre), quand un agent ne ramassait pas une poubelle, il accusait son collègue. Et au final, c’est Marseille qui était tirée vers le bas. Maintenant, on a envie que les citoyens trouvent du plaisir à discuter avec leur cantonnier, comme on prend plaisir à discuter avec son facteur. »
La difficulté des gros conteneurs de tri bientôt réglée par la technologie ?
Pour Fabrice Bardisa, Directeur du Pôle Propreté et traitement des déchets « Sur les gros conteneurs de tri, on n’est pas bons ! On a conscience de cette lacune. Aujourd’hui, personne ne veut de conteneurs devant sa porte, c’est compliqué de trouver des nouvelles zones d’implantation. »
Domnin Rausher poursuit « On a beaucoup de mal à connaître le niveau de remplissage, on travaille en ce moment sur un procédé, une technologie qui nous permettra de savoir où en est le remplissage. Pour l’instant, ce sont les agents qui font cela à l’intuition. »
Le conflit entre agents et marseillais ?
Souvent au coeur des enjeux, on retrouve un mauvais dialogue entre les agents de la propreté, qu’ils soient issus du privé ou du public d’ailleurs, et les Marseillais eux mêmes.
Pour Mehdi, qui collecte les encombrants dans le 1er arrondissement le matin avec un camion plateau « Moi je ne travaille pas pour me faire insulter, je suis un administré comme les autres, je voudrais aussi une ville plus propre, mais quand je conduis mon camion et que je bloque une rue pour ramasser un gros encombrant, j’ai dix voitures derrière qui m’insultent, vous croyez que c’est normal ? Et quand je vois des groupes sur Facebook où les gens insultent les agents, ça me révolte ! »
« Le plus gros souci de Marseille, ce sont les Marseillais qui créent des incivilités, et pas les éboueurs ! » précise Julie, modératrice du groupe Facebook Marseille Poubelle la Vie.
Monique Cordier tente de calmer le débat « Vous êtes le signal que les Marseillais en ont marre ! Et la démarche que l’on fait aujourd’hui, c’est du dialogue. »
Marion, de son côté, est agent de propreté. Elle est un peu exaspérée par le comportement des Marseillais… Tous les matins, elle nettoie les rues avec une arroseuse ou une balayeuse dans le 4e arrondissement « Je me lève le matin, je fais beaucoup de rues, je reviens quelques instants après, tout est sale ! Nous, on se fait insulter toute la matinée… Tous les jours il y a quelque chose. »
Mohammed, agent chez Noe Concept, prestataire privé dans le 2e arrondissement, partage ce sentiment « Je travaille sur le secteur de l’hôtel de ville depuis septembre. Nous avons été formés en amont, j’ai fait plusieurs formations pour bien exécuter mes missions. Je commence à 13h, je finis à 20h, mon collègue travaille le matin. Ce qui est compliqué, c’est que les Marseillais ne prennent pas le temps de bien jeter les déchets à la poubelle… Commerçants, restaurateurs, habitants… Tout le monde est concerné. »
Pourquoi alors ne pas mettre des tournées en continue suggère un journaliste dans la salle ?
Pour Domnin Rausher, ce n’est pas possible « On met déjà énormément d’argent dans la propreté, alors mettre encore plus de moyen sur des rues déjà nettoyées, ce n’est pas possible. Il est temps que les Marseillais se sensibilisent. Comment collectivement on arrive à faire en sorte que plus personne ne jette son mégot par terre ? »
Pour Jean-Yves Sayag « Il faut valoriser le travail des éboueurs, moi je propose de mettre une GoPro en caméra embarquée pendant 15 jours à l’avant d’un camion, pour que les gens comprennent la dureté du métier. Vous savez qu’il y en a qui se font menacer de mort ? »
La répression par des contraventions, est-ce une solution ?
Non plus selon la métropole.
« Nous faisons beaucoup de sensibilisation dans les écoles avec nos éco-ambassadeurs, malheureusement on ne fait pas beaucoup de bruit sur ce sujet. » précise Monique Cordier.
L’élue avoue même en marge de la réunion avoir déjà fait ou fait faire des planques à des agents la nuit pour surveiller les dépôts de déchets sauvages, c’est une pratique apparemment assez courante. Mais, elle ne permet pas de pouvoir verbaliser l’ensemble des marseillais qui jouent à cache cache avec les autorités, pour mener à bien leur incivilités.
Pour Domnin Rausher « Recruter des agents pour contraventionner les Marseillais qui jettent, c’est compliqué. Cela revient à dire qu’on en met moins à la collecte, au nettoyage ou à la sensibilisation. La solution passera par la prise de conscience et l’éducation, mais aussi comme je vous l’ai expliqué, par la réorganisation des zones et des marchés, ce que l’on est entrain de faire« .
Sur ce sujet, l’une des grosses problématiques à laquelle la métropole se confronte réside dans la gestion des délits. La plainte déposée par Monique Cordier l’été dernier suite à l’affaire des dépôts sauvages dans le 15e arrondissement n’a toujours été traitée par le procureur de la République. De même que la police se refuse à prendre en charge ce sujet, dénonçant le manque de moyens et la priorisation de ses actions. Elle préfère se consacrer aux délits (vols, braquages, recels, drogue,…) et affaires criminelles que mobiliser des effectifs à la surveillance des dépôts sauvages. Et la métropole a bien insisté là dessus une nouvelle fois « ce n’est pas notre rôle de gérer ces sujets là !« .
Et les commerçants dans tout ça ?
Souvent, les commerçants eux-mêmes, surtout dans le centre-ville, se dressent en porte-paroles pour le combat de la propreté urbaine. Mais, paradoxalement dans les échanges avec les agents de la propreté, la problématique est récurrente, les commerçants ne respectent pas tous leur travail et beaucoup sont à l’origine des plus grandes incivilités…
« Moi, j’aimerais que l’on crée une charte d’éco propreté des commerçants, une sorte de label du respect du code de la propreté. » explique Monique Cordier.
Et après cette réunion ?
« On va maintenant travailler avec tous les acteurs de la propreté sur le territoire. On vous propose aussi de faire un point de rencontre régulier, chaque trimestre, pour faire un point sans naïveté, afin de voir comment cela évolue. Et à partir de cela, nous réajusterons nos actions, dans une démarche de transparence et de co-construction. Car la propreté, c’est l’affaire de tous. » explique Domnin Rausher.
« Notre démarche, c’est aussi de dire qu’il y a peut être des choses de votre côté que vous ne voyez pas, que c’est plus complexe que cela ne parait. On veut aussi vous prouver que nous n’avons rien à vous cacher, que l’on veut vous ouvrir nos portes… Que la concertation n’est jamais facile ! » explique Pascale Farrugia, directrice de la communication de la métropole.
une réunion comme bien tant d’autres certainement même si les participants ont eu le sentiment que tout cela a été constructif
Bref, le problème demeure avec les incivilités que l’on connait : dépôt de déchets sauvages, on jette tout par terre (enfants et adultes) on trouve du fer, du bois et autres dans les poubelles, etc
A part la répression je ne vois pas ce qu’on peut faire de mieux mais il aurait sans doute fallu le faire beaucoup plus tôt
Imaginons!une ville comme Avignon plus petite que marseille c est vrai mais la video surveillance associer a une police de propreté permettrai de recevoir plus de sentiment positif !ensuite conteneur a modifier et sensibilisation du public (privé et pro)resultat avignon et plus petite que marseille mais recoit plus de touriste et avec des recommandation du monde entier donc il ne faut pas me dire que les sudistes sont inciviles!! Prendre exemple d une ville loinproche que prendee l exemple d une ville