Depuis une dizaine d’années, le Collectif Prouvènço défend le projet de création de l’Observatoire de la Langue et de la Culture Provençales. Ce futur centre aura pour vocation de représenter la culture régionale mistralienne afin de vérifier et de promouvoir la langue provençale. Un projet pour lequel la Région vient de voter l’allocation de près de 500 000€.
Depuis 2016, la Région PACA et son président Christian Estrosi (LR) mènent une politique de valorisation et de soutien aux langues régionales. Dans le cadre du dispositif « Lieux de conservation des traditions régionales » de cette politique, le conseil régional a voté, lors de l’Assemblée Plénière du 16 décembre dernier, l’attribution d’une subvention de 496 000€ pour soutenir la création de l’Observatoire de la Langue et de la Culture Provençales.
Ce projet, mené depuis dix ans par le Collectif Prouvènço, dont le but est de protéger, perpétuer, diffuser et promouvoir la culture provençale à travers sa langue, ses coutumes et ses traditions, va voir le jour dans la commune de Cheval-Blanc (Vaucluse), dans la périphérie de Cavaillon.
Pourquoi un Observatoire de la Langue et de la Culture Provençales ?
L’Observatoire de la Langue et de la Culture Provençales sera un organisme de coordination culturel et scientifique des actions entre collectivités, associations et Éducation Nationale. Il aura pour vocation de vérifier et de promouvoir la langue provençale. Pour cela, il aura en charge deux grands axes :
- Une mission d’observation de la langue et de la culture provençale. L’Observatoire aura donc pour but de produire une connaissance partagée sur la situation et la pratique de la langue et des coutumes provençales. Les informations, recueillies en continu, seront mises à disposition de tous : institutions, acteurs locaux, professionnels, grand public…
- Un lieu de création ouvrant la voie tant à la modernité qu’aux traditions. L’une des vocations de l’Observatoire est d’être un lieu vivant. C’est pourquoi, en plus de regrouper des documents et objets témoins, le centra sera un moyen de promouvoir la culture provençale à travers des disciplines et des créations contemporaines.
Dans l’établissement, un espace multimédia sera installé regroupant des ressources photos, vidéo, audio et documentaires que chacun pourra consulter mais aussi un centre d’Information et de Documentation qui aura pour missions principales l’accueil, l’information, le conseil et l’orientation du public et des professionnels. L’Observatoire, via un café musical et littéraire où seront organisées rencontres, conférences et expositions itinérantes, sera aussi tourné vers l’ensemble des cultures. Mais aussi vers les jeunes qui pourront y trouver un endroit insonorisé pour faire de la musique et du petit enregistrement.
« En conservant ces diverses ressources et en les rendant accessibles au public, l’Observatoire sera le lieu de référence pour les personnes soucieuses de s’informer sur les traditions, la langue et les coutumes régionales », souligne Jean-Pierre Richard, Président du Collectif Prouvènço.
Une ancienne ferme réhabilitée pour l’occasion
L’Observatoire prendra place dans la Ferme de Saint-Paul, un mas typique du Sud Luberon datant du 18ème siècle et mis à disposition par la commune de Cheval-Blanc (Vaucluse). Ce lieu a été retenu pour les nombreux avantages qu’il procure : un bâtiment patrimonial et l’une des plus anciennes fermes de la commune, une situation dans le département de Vaucluse où la langue provençale fait partie de l’identité du territoire et possède de nombreux locuteurs actifs, l’accès facile puisqu’à seulement cinq kilomètres de l’autoroute et sa proximité avec les Alpilles, le Luberon et les Bouches-du-Rhône.
Les 496 000€ débloqués par la Région PACA vont permettre « de rentrer dans le vif du sujet », comme nous l’a indiqué Jean-Pierre Richard. Car le coût de la réhabilitation du Mas Saint-Paul, estimé à 800 000€ hors taxe par l’agence d’Architecture Christine Cauquil et Yann HODY, est assumé majoritairement par l’institution. Le reste est principalement financé par les Départements des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse et une petite partie via une cmpagne de financement participatif.
Le mas est aujourd’hui dégradé puisqu’il a subi les outrages du temps faute d’entretien et d’une occupation illégale mais l’essentiel est encore préservé et de très nombreux éléments peuvent être restaurés et remis en valeur. En plus de la réhabilitation intérieure, les travaux incluent les abords immédiats du bâtiment : portail, chemin d’accès, parking.
Une grande réunion préparatoire réunissant l’ensemble des acteurs impliqués dans le projet se tiendra mi-janvier. Elle permettra de définir les termes de la mise en place du projet de réhabilitation du mas et notamment le calendrier des travaux. Une chose est toutefois déjà assurée d’après Jean-Pierre Richard : la réhabilitation se fera en respectant l’art de l’architecture paysanne de ce coin du Vaucluse.
Pour aller plus loin : les autres mesures phares de la Région pour 2017
Par Agathe Perrier
