Si les drives des supermarchés attirent de plus en plus les clients pour leur facilité et leur simplicité, les grandes surfaces ne seront désormais plus les seules à proposer ce service. Car une startup aixoise vient de créer au mois de septembre « CityDrive », une plateforme qui permet de faire ses courses en ligne chez ses commerçants de proximité.
Aujourd’hui, et notamment dans les centres de grandes villes comme Marseille, il est parfois difficile de trouver où se garer quelques minutes pour aller acheter son pain ou ses fruits et légumes. Face à ce constat, Mikaël Rizzo, gérant de deux boucheries dans le Pays d’Aix, a eu l’idée de créer un site internet pour que ses clients puissent commander ses produits en ligne et éviter ainsi les difficultés de stationnement ou la file d’attente dans ses commerces.
« Très vite en parlant avec mes développeurs, on s’est tourné vers une idée plus large à savoir créer une plateforme pour regrouper le plus grand nombre de commerces de proximité possible. Cela permet au client d’avoir un seul site où faire leurs courses et à nous, commerçants, de nous repositionner face aux grandes surfaces qui proposent des drives », explique le fondateur de CityDrive.
Différentes solutions pour récupérer sa commande
La démarche est simple et ne coûte pas plus cher aux clients puisque le prix des produits sur internet est le même qu’en boutique. Le consommateur n’a qu’à remplir son panier de produits issus de différents commerçants et à payer en ligne en une seule fois comme il le ferait sur n’importe quel site internet de drive.
Pour récupérer la commande, différentes options peuvent être proposées au client en fonction de son lieu d’habitation. Il pourra par exemple récupérer ses différents produits chez chacun des commerçants. Pour les commerces faisant partie d’un petit centre commercial par exemple, une place de parking CityDrive sera aménagée et le client n’aura qu’à se signaler pour que les différents commerçants lui apportent sa commande. Les habitants des centres-villes pourront même eux se faire livrer via un mode de livraison douce, c’est-à-dire à faible empreinte carbone (vélo, vélo électrique, voiture électrique).
« Au départ, la livraison n’était pas notre objectif car notre démarche a pour but de simplifier la vie des clients sans pour autant les enlever des commerces de proximité. Cependant, nos études ont montré que les habitants de centre-ville préfèrent généralement être livrés car certains commerces de proximité sont difficiles d’accès », explique Mikaël Rizzo.
Une phase de test dès décembre
Un premier prototype de la plateforme va être mis en ligne au mois de décembre prochain sur Venelles près d’Aix-en-Provence. Au démarrage, le site comprendra un boulanger, un boucher, un primeur et un caviste, rapidement rejoins par d’autres commerces dans les semaines à venir. Cette phase de test permettra de mieux connaître les attentes des clients et vérifier que tout fonctionne bien avant un premier lancement.
Ce dernier est prévu pour juin 2017 d’abord sur le territoire Aix-Marseille-Pertuis puis par une ouverture progressive sur l’ensemble du territoire régional et même national. « Pour ouvrir une zone, il nous faut un maillage de commerçant suffisant pour que cela puisse marcher. Pour les inciter à adhérer, nous avons fait le choix de ne pas leur imposer de frais d’inscription ou d’abonnement mais seulement un pourcentage de leur commande, de l’ordre de 2,5% à 3, nous sera reversé », met en avant Mikaël Rizzo. Puisque la tendance est au « mieux manger », à savoir notamment consommer local, la plateforme risque bien de séduire plus d’un consommateur.
La startup va pouvoir profiter d’un premier retour dès maintenant puisqu’elle participe au « Web Summit » du 7 au 10 novembre 2016 à Lisbonne. Cet événement européen est une référence dans le secteur du numérique attirant des startups, mais aussi des géants comme Google, Amazon et Facebook. Les startups peuvent s’y faire connaître mais également pourquoi pas trouver des financements. Pour la petite histoire, c’est notamment là-bas que Uber, le géant américain de transport urbain, a levé 37 millions de dollars de financement en 2011.
Par Agathe Perrier