Saviez-vous qu’un banc de sardines s’est installé à Marseille et qu’une dizaine de leurs sœurs ont pris place aux coins des rues de la ville ? Évidemment il ne s’agit pas de vrais poissons mais de mosaïques devant lesquelles vous avez déjà dû passer des centaines de fois sans même vous en rendre compte. Made in Marseille a rencontré les deux auteurs de ce projet de street art atypique. Reportage.
Après la célèbre histoire de la sardine qui a bouché le port de Marseille, voici celle non pas d’une mais des sardines qui ont envahi la ville. Tout a commencé en 2013, lorsque Marseille est Capitale Européenne de la Culture. Deux amis d’enfance marseillais, qui préfèrent rester anonymes, ont alors envie de faire quelque chose pour la ville et pour valoriser son image.
Amateurs de street art, ils ont l’idée de créer un projet dans la même lignée que le célèbre « Space Invaders », ces œuvres en mosaïques à l’image du jeu vidéo des années 1970-1980 posées aux quatre coins du monde. Mais eux veulent le faire à la sauce marseillaise. C’est comme cela que la sardine, figure emblématique de la ville, leur vient à l’esprit. Pour les confectionner, ils utilisent des carreaux de piscines qu’ils assemblent au préalable avant de se rendre sur les lieux où les installer.
Au total, 13 petites sardines au format A4 prennent place aux coins des murs ou au-dessus des plaques de rue de Marseille. Les lieux de pose ne sont pas choisis au hasard : reliés les uns aux autres, ils forment une sardine dont les quatre extrémités s’étendent du Panier au Cours Pierre Puget et du Boulevard Camille Flammarion au Boulevard Chave. Seulement une seule est exilée, échouée sur la Tourelle du Canoubier. Aujourd’hui, certaines ont disparu, comme celle du Vieux-Port, mais la majorité sont encore bien accrochées et parfaitement visibles à condition d’ouvrir l’œil.
Un projet géant un an plus tard
Les deux marseillais ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Un an plus tard, en 2014, ils installent de nouvelles sardines, mais cette fois d’une autre manière. Et c’est sur le « rond-point » situé à l’extrémité du Quai du Port, au pied du Fort Ganteaume, qu’elles se trouvent.
Le lieu est en friche et constitué de carreaux noirs et blancs rappelant les mosaïques de leurs petites sardines. Décision est prise d’y peindre des sardines en format XXL. Après deux nuits et 100 litres de peinture bleue, elles apparaissent enfin. Difficile de bien les distinguer lorsque l’on passe à côté puisqu’elles ont été réalisées pour être vues par satellite.
Et maintenant ?
Pour l’avenir, les deux marseillais ont des projets plein la tête qu’ils comptent bien mettre en place encore une fois à Marseille. Avec le même objectif de « récupérer des endroits sous exploités afin de les rendre plus beaux ». Pas sûr que les sardines soient de nouveau utilisées, mais peu importe le ou les modèles, ils seront à l’instar des sardines représentatifs de Marseille.
Par Agathe Perrier