La Provence, ce coin de paradis entre mer et collines, est l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde. Une destination de choix sur laquelle politiques et professionnels ont su capitaliser pour tendre vers un tourisme plus durable.
Il y a 10 ans, le Comité Régional de Tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’agence départementale Provence Tourisme lançaient ensemble le premier « Contrat de Destination Provence ». Une initiative visant à rassembler les professionnels (offices de tourisme, aéroports, collectivités…) pour valoriser le territoire provençal auprès de la clientèle internationale.
Ce 16 juin, au Sofitel Vieux-Port, les 33 partenaires issus de cinq départements – Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Var et les parties provençales des Alpes-de-Haute-Provence et du Gard – étaient réunis pour célébrer cet anniversaire, dérouler la stratégie collective qui les anime et présenter les ambitions de la « V4 » du contrat de Destination pour la période 2025-2027.
Les acteurs locaux ont même eu droit à un mot de la ministre du Tourisme, Nathalie Delattre, les félicitant pour leur stratégie qui a rapporté « 10 millions d’euros de retombées directes, avec un objectif : devenir la première destination durable [en France] d’ici 2030 ».
Mutualiser les moyens pour séduire les touristes étrangers
« C’est ce collectif qui fait la différence », s’enthousiasme François de Canson (LR), maire de La Londe-les-Maures et président du CRT. Avec ces campagnes qu’on n’aurait jamais pu mener seuls dans notre coin, on a décroché des résultats solides. Et nous n’avons jamais dévié de notre cap : promouvoir un tourisme durable, équilibré et qui vise l’excellence ».
En effet depuis 2015, les 33 partenaires financeurs ont mis la main à la poche pour booster la destination Provence. En tout, ils ont déboursé 4,76 millions d’euros pour soutenir les actions socles des groupes de travail.
Auxquels s’ajoutent quelque 5,4 millions d’euros versés par Atout France dans des campagnes marketing à l’étranger « Explore France » et les valorisations financières des actions marketing offertes par les opérateurs privés (de type agences de voyages ou transporteurs).
Au total : 10 millions d’euros ont été investis pour déployer un marketing territorial de grande ampleur : dans les aéroports, les gares, sur de grands événements comme le Festival du Rire de Montréal, dans les rues de Londres, aux Galeries Lafayette ou au BHV Paris, à New-York…
Vers un tourisme toujours plus responsable
« Fini la politique de conquête, nous sommes dans une politique de respect », lance de son côté Danielle Milon (LR), maire de Cassis et présidente de Provence Tourisme. En effet, la destination Provence n’a pas attendu 2025 pour prôner sa stratégie de désaisonnalisation. « Nous avons rééquilibré les flux touristiques entre les saisons. On a moins de touristes en août et c’est ce que nous voulions. Par exemple, dans ma commune de Cassis, des Américains, on en a toute l’année », illustre l’élue.
« On a arrêté de faire des campagnes marketing pour la saison estivale, renchérit son homologue régional François de Canson. Depuis des années, on mise sur l’arrière-saison, et notamment le printemps et l’automne ». Une stratégie qui paye puisqu’en 10 ans, le poids du tourisme hors-saison est passé de 37% à 42% entre octobre et mai, quand la haute-saison entre juin et septembre est passée de 63% à 58%.
Les deux structures, le CRT PACA qui pilote la stratégie touristique à l’échelon régional, et Provence Tourisme, à l’échelle des Bouches-du-Rhône, ont aussi misé depuis des années sur une approche plus durable. En développant par exemple les mobilités douces, via les itinéraires de cyclotourisme, en valorisant les producteurs et artisans locaux via la marque « Provence, enjoy the unexpected », ou en travaillant auprès des professionnels pour promouvoir les énergies renouvelables.
« On travaille par exemple pour accompagner les hôtels à faire des économies d’eau… On voit les résultats positifs sur la régulation de l’accès au Parc national des Calanques ou sur l’île de Porquerolles en haute saison. On est fiers de notre collection de produits estampillés Provence », énumèrent de concert Danielle Milon et François de Canson.
En 10 ans, beaucoup de chantiers ont été entrepris pour faire de la Provence une destination d’excellence touristique qui conjugue rayonnement économique et protection environnementale. Et si 2025 promet « une année record » en termes de fréquentation, les feux sont au vert pour garder le cap d’un tourisme toujours plus responsable.