Le conseil métropolitain a voté la gratuité des transports pour les moins de 10 ans et les plus de 65 ans à partir de septembre sur tout le territoire. L’opposition souhaite l’élargir aux moins de 18 ans et personnes à mobilité réduite.
D’études en études, de débats publics en pétitions, la gratuité des transports à Marseille et sur le territoire métropolitain fait débat ces dernières années. Elle est déjà effective pour le Pays d’Aubagne depuis 2009. Ou dans d’autres villes de France, telles que Montpellier ou Dunkerque.
En début d’année, la Métropole Aix-Marseille-Provence, en charge de la mobilité sur le territoire, annonçait un premier pas dans ce sens avec la mise en place de la gratuité pour les personnes âgées de plus de 65 ans ou de moins de 10 ans, à partir du 1er septembre.
Le conseil métropolitain de ce jeudi 26 juin vient de voter cette mesure en approuvant les « modifications de l’annexe tarifaire des transports en commun ». À la rentrée, les tranches d’âges concernées, à savoir les enfants et les retraités, bénéficieront donc de la gratuité pour les bus, tramways, métros et cars, ainsi que les parkings relais.
L’opposition veut élargir aux moins de 18 ans et personnes à mobilité réduite
Pour l’opposition de gauche, représentée en majorité par des élus de Marseille, cette mesure « ne va pas assez loin », estime Marie Batoux. Son groupe, Pour une métropole du bien commun (PMBC), a proposé un amendement pour élargir la gratuité aux moins de 18 ans. « Une population souvent précaire, avec des forts besoins en transports pour la scolarité ».
Les élus de gauche souhaitent également la gratuité pour les personnes à mobilité réduite (PMR), « déjà fragilisés dans leurs déplacements », insiste Marie Batoux. Son groupe prône également une mesure prévoyant « la gratuité pour tous lors des pics de pollution », afin de réduire l’utilisation de la voiture dans ces épisodes et diminuer les émissions de gaz et particules. La Métropole propose aujourd’hui des réductions et mesures d’incitation à l’usage des transports alternatifs à la voiture.
« Si la Ville de Marseille veut donner des sous et permettre d’élargir… »
Mais la majorité métropolitaine n’a pas retenu ces propositions. La présidente de la Métropole, Martine Vassal (DVD), invoquant une « mesure pour le pouvoir d’achat », notamment des retraités à faibles revenus. Selon l’élue, la municipalité marseillaise aurait appauvri ces derniers « en augmentant la taxe foncière ».
Elle précise également que les travailleurs bénéficient d’une prise en charge de 50% de leur abonnement par leurs employeurs. Et d’ajouter que « si la Ville de Marseille veut donner des sous et permettre d’élargir… ». En l’état, la mesure représente 20 millions d’euros par an pour la Métropole.
Pour sa part, la présidente de la RTM, Catherine Pila (DVD), rappelle que 240 000 habitants de la métropole ont moins de 10 ans et 500 000 ont plus de 65 ans. « Soit 740 000 personnes, et donc 40% des gens qui vivent sur le territoire », qui seraient éligibles à la gratuité des transports.
