Atmosud vient d’installer une nouvelle station dans le port de Marseille, au Nord de la ville. Objectif : mesurer la pollution du secteur maritime et ses progrès.

Certes, le Port maritime de Marseille-Fos et les armateurs multiplient les efforts ces dernières années pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air des navires. Branchement électrique à quai, carburants « verts » moins polluants… Mais le chemin semble encore long avant que l’impact du transport maritime ne devienne négligeable.

En effet, il s’impose toujours comme « le premier émetteur d’oxydes d’azote (NOx) dans les Bouches-du-Rhône », avec 33% des émissions totales. C’est ce que précise Atmosud, l’agence de surveillance de la qualité de l’air. Et d’ajouter qu’à Marseille, c’est encore pire, avec 53% des émissions de NOx dans la ville.

Ainsi, « surveiller l’évolution des polluants du secteur est capital » pour l’agence. Elle vient donc d’installer une nouvelle station de mesure de la qualité de l’air à Marseille dans l’enceinte du Grand port maritime. C’est la première sur le site industrialo-portuaire, alors qu’une autre est installée à proximité, depuis 2020, du côté de la Joliette (place Henri Verneuil).

la pollution, Atmosud installe une station pour mesurer la pollution du Port de Marseille et ses progrès, Made in Marseille
Du côté de Mourepiane et Saint-Henri, l’emplacement de la nouvelle station Atmosud baptisée « Marseille-Port Nord ».

Surveiller la pollution dans un secteur stratégique du port

La nouvelle station est en fonction depuis mi-juillet sur un quai du côté de Mourepiane, dans les quartiers Nord, à proximité du quartier Saint-Henri (16e). « Un positionnement stratégique, insiste Atmosud. De par sa proximité avec le terminal porte-conteneurs, la forme 10 de réparation, la plus grande en Méditerranée, et le terminal des croisières ».

Ce nouvel outil, déployé avec le soutien du Port de Marseille-Fos et de la Région Sud, « suit l’évolution des principaux polluants émis par le secteur maritime en temps réel ». Le public peut retrouver ces données en direct sur le site d’Atmosud.

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Le Grand port martime de Marseille s’étend au Nord de la ville.

Particules fines PM2.5, particules ultrafines (PUF) et leurs concentrations en Black Carbon (carbone suie), oxydes d’azote (NOx) et dioxyde de soufre (SO2)… La cabine et ses capteurs mesurent « des polluants de l’air principalement issus de la combustion fossile du fuel, au double impact écologique et sanitaire », indique l’agence de surveillance de la qualité de l’air.

Suivre les progrès du maritime envers la pollution de Marseille

La station s’inscrit toutefois dans un dispositif complet de surveillance de la qualité de l’air mis en place progressivement ces dernières années à Marseille autour des activités portuaires. Il comprend un réseau de 13 capteurs, mais aussi des mesures de contrôles individualisées des navires, ou des observations citoyennes.

Les mesures de polluants atmosphériques obtenues permettent aussi de constater « si les actions déployées par le secteur s’alignent sur les exigences européennes pour parvenir au zéro émission nette des navires en 2050 », commente Damien Piga, responsable Innovation chez AtmoSud.

« Si le maritime a pu paraître en retard sur ce point, il faut reconnaître que le port de Marseille Fos est aujourd’hui en avance sur la réglementation de 2030 », estime l’expert. La nouvelle station doit permettre de vérifier que ces efforts sont suivis de résultats pour la qualité de l’air des Marseillais.

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