Un cinquième bassin de rétention connecté au réseau d’assainissement de Marseille vient d’être inauguré à Gèze (15e). Une opération à 26 millions d’euros qui doit permettre de réduire de 10% les rejets d’eaux usées dans le milieu.
Dans les quartiers Nord de Marseille, juste en face de la station multimodale de Gèze (15e), se cache désormais une petite cathédrale souterraine. Un bassin de rétention de 10 500 m³ réalisé pour contenir les fortes précipitations, prévenir les inondations, mais aussi alléger le réseau d’assainissement qui mélange eaux de pluies et eaux usées à Marseille.
Ce chantier d’ampleur a été réalisé par le groupe de BTP NGE sous maîtrise d’ouvrage de l’établissement public Euroméditerranée qui aménage tout le secteur. Mais c’est la Métropole Aix-Marseille-Provence qui a financé la structure qui s’inscrit dans son réseau d’assainissement, dont elle délègue la gestion au Service d’Assainissement Marseille Métropole (Seramm), filiale de Suez.
L’intercommunalité a financé l’opération à 26 millions d’euros, avec un soutien de 6 millions d’euros de l’Agence de l’eau. Tous ces acteurs étaient présents ce jeudi 3 juillet pour inaugurer l’équipement. Ce dernier, en fonction depuis février, a déjà connu sept remplissages lors des précédentes pluies.
Cinquième bassin souterrain du réseau unitaire marseillais
À Marseille, le réseau unitaire, datant du 19e siècle, mélange les eaux de pluies et les eaux usées de la ville. Avec un climat très sec, le système de traitement des eaux parvient à gérer le flux. Mais le territoire connaît également des « épisodes méditerranéens », rares, mais violents, durant lesquels les quantités de pluies peuvent faire saturer le réseau.
C’est pourquoi, depuis des années, la commune se dote de gigantesques bassins de rétention, permettant de stocker les surplus d’eau pour les traiter lorsque le débit baisse. « Il y en a 22 en tout sur la commune, et désormais 5 sur le réseau unitaire, avec celui-ci », précise Nicolas Cotiche directeur du Service d’Assainissement Marseille Métropole (Seramm).
Le plus grand, le bassin Ganay, a été inauguré en 2017 à deux pas du Vélodrome, à côté de la station d’épuration. Véritable cathédrale souterraine, il permet de contenir 50 000 m3. La structure a permis de réduire les épisodes de saturation du réseau, et donc les rejets en mer « et de rentrer en conformité réglementaire en 2018. Le graal d’un service d’assainissement », lance Nicolas Cotiche.
« Réduire de 10% » les rejets dans le milieu
Mais les « débordements » d’eau non traitée existent encore, et peuvent tout de même atteindre « des millions de m3 par an », nous glisse un technicien du service. « Ce qui n’est pas énorme comparé à la quantité d’eaux usées que produit la population de Marseille et des communes alentour ».
Selon le directeur du Seramm, ce nouveau bassin de rétention permettra de réduire « de 10 % » les rejets. Il rappelle que la réduction des débordements tient à bien d’autres opérations qui permettent de désaturer le réseau d’assainissement, et prévenir les inondations.
Comme la désimperméabilisation des sols, la gestion des berges des cours d’eau urbains. Ou encore l’aménagement de parcs se transformant en bassins de rétention extérieurs en cas de fortes précipitations.
Pour tous ces aménagements, « la Métropole a mis beaucoup d’argent dans son schéma directeur de l’eau », insiste Roland Giberti, vice-président métropolitain délégué à cette question. « C’est 900 millions d’euros sur 25 ans », conclut-il.