À Aubagne, la pépinière municipale de la Fresnaie produit chaque année des milliers de végétaux destinés à reverdir et rafraîchir Marseille. Un site stratégique pour la Ville, qui entend faire face au réchauffement climatique avec des espèces locales et peu gourmandes en eau.
Le poumon vert de Marseille se trouve… à Aubagne. La pépinière municipale de la Fresnaie s’étend sur 28 hectares. C’est dans cette ancienne bastide privée, propriété de la Ville depuis 1984, que sont produits chaque année des milliers de végétaux, arbres, arbustes et vivaces, destinés à végétaliser les rues, les places et les écoles marseillaises.
Peu connue du grand public, cette pépinière « travaille à faire de Marseille une ville-jardin, une ville plus fraîche », explique Nassera Benmarnia, adjointe au maire en charge des espaces verts. « Mais c’est aussi ici que se réintroduisent des plantes locales, adaptées à la chaleur, aux hautes températures, et qui consomment peu d’eau ».
Sur place, 21 agents, jardiniers, pépiniéristes et ingénieurs agronomes, assurent la production au sein de deux divisions : l’une dédiée à la culture végétale, l’autre aux décors événementiels. La structure dispose de 5 000 m² de serres en verre, de 2 800 m² de tunnels de culture et d’espaces extérieurs pour la culture en pleine terre.
En l’espace de quatre ans, sa production est passée de 4 500 à 6 700 plantes vivaces et arbustives, et de 2 000 à plus de 78 000 godets. Les plantes sont ensuite installées en ville, sur les quais du Vieux-Port pour l’été Marseillais, au sein des îlots de végétation de la Canebière, dans les parcs ou les cours d’école.
Certaines serres sont spécifiquement affectées aux décors événementiels et protocolaires et au stockage de jardinières de plantes exotiques. « Ficus longifolia, arécas, plantes grimpantes… qui permettent de créer différentes ambiances végétales pour des événements comme le Conseil municipal, l’Opéra ou les grandes cérémonies », détaille Jérôme Lemoine, responsable du service arboriculture.
Réintroduire des plantes locales
L’une des nouvelles vocations de la pépinière est également de réintroduire des espèces végétales locales. « Si l’on veut une ville plus verte demain, ce qui nous importe avant tout, c’est le choix de plantes peu gourmandes en eau, à fort taux d’évapotranspiration, qui résistent à la chaleur », insiste Nassera Benmarnia.
Une partie du travail consiste ainsi à collecter des graines dans les massifs alentours (Garlaban, Nerthe…) pour les faire germer sur place. « Cela nous permet de travailler avec des espèces parfaitement adaptées à notre climat méditerranéen », souligne Manon Gaillanne, responsable de la division production. Une demande de labellisation « Végétal local » est par ailleurs en cours auprès de l’Office français de la biodiversité.
La plantation s’étale généralement d’octobre à avril. Plusieurs espaces de la pépinière sont également dédiés au Plan Arbres, voté en février 2023 par la mairie de Marseille avec un budget de 10 millions d’euros. Celui-ci prévoit la plantation de 308 000 arbres, arbustes et plants forestiers d’ici 2029, dans les espaces publics marseillais. De quoi créer des trames vertes, multiplier les îlots de fraîcheur et renforcer la biodiversité urbaine.
