Avec son lac remis en eau, le parc de Maison Blanche est redevenu un îlot de fraicheur pour les habitants du 9e arrondissement. Le chantier de renaturation doit encore se poursuivre jusqu’en 2028.

« On a de la chance cette année… avec la pluie, nos parcs sont beaux ». Entre deux averses, Nassera Benmarnia fait contre mauvaise fortune bon cœur. L’adjointe (DVG) au maire de Marseille, en charge de la nature en ville, a donné rendez-vous à la presse ce 16 avril pour faire un point d’étape sur la réhabilitation du parc de Maison Blanche (9e).

Rebaptisé « Charles Aznavour », en hommage au chanteur décédé en 2018, cet espace vert de 8 hectares, décrit par la municipalité comme « ancien et vieillissant », fait l’objet depuis 2023 de travaux de restauration. Un projet à 603 000 euros, dont 459 000 ont été consacrés à la rénovation du lac et ses abords.

maison blanche, La restauration du parc de Maison Blanche se poursuit autour du lac remis en eau, Made in Marseille
Le lac remis en eau

Restauration du lac de Maison Blanche

Si l’opération s’est révélée coûteuse, c’est qu’ici aussi, comme au parc du 26e Centenaire, le lac fuyait « en raison d’une étanchéité en béton très dégradée, indique Nassera Benmarnia. Tous les matins, l’équivalent de 80 000 bouteilles d’eau d’1,5 litre était perdu ».

La Ville a donc engagé des travaux de « réhabilitation totale » en octobre 2023, après avoir mené une opération de sauvegarde de la faune aquatique en collaboration avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux et la Fédération de pêche des Bouches-du-Rhône.

Le nouveau bassin, livré en mars 2024, a été réduit en taille, passant de 3600 m3 de volume à 2300 m3, pour une économie d’eau estimée de 33%. « Aujourd’hui on assiste au retour des animaux », se félicite l’élue, en montrant les canards qui pataugent dans les flaques d’eau autour du bassin.

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Les îlots du bassin ont également été rénovés

« On ne s’intéresse pas seulement à l’esthétique »

La restauration du parc de Maison Blanche passe aussi par sa revégétalisation. Depuis 2020, 90 arbres et 1500 arbustes, d’essences résistantes, adaptées au climat méditerranéens, ont été plantés. Une démarche qui s’inscrit dans le déploiement du Plan Arbres. Il vise la plantation de 308 000 sujets d’ici 2029 .

« On ne s’intéresse pas seulement à l’esthétique, on investit dans la durée », pointe l’adjointe. Exit donc « les tapis fleuris qui ne supportent pas la chaleur ». Ils ont été remplacés par plus de 3000 plantes vivaces, choisies notamment pour leur aspect coloré.

Une zone de plantation a également été réservée aux écoles municipales devant le bâtiment de la mairie qui surplombe le parc. Les enfants ont eu l’occasion de planter 70 arbustes lors de la première édition du dispositif « 24 heures pour planter » en novembre 2024. Un carré de terre a déjà été réservé pour la prochaine opération, appelée à être renouvelée chaque automne et chaque printemps.

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Dans certains endroits du parc, la nature est laissée à l’état sauvage

Mise en place de l’arrosage connecté

Entre 2025 et 2028, la restauration du parc de Maison Blanche va se poursuivre. 275 000 euros doivent encore être investis afin de lui « rendre son identité ». La plantation de 50 nouveaux arbres et 500 arbustes est prévue dès cette année, ainsi que la remise en eau d’une « rocaille » avant l’été.

Le parc doit également être équipé d’un nouveau système d’arrosage connecté d’ici fin 2025. Le dispositif permettra de calculer précisément les besoins en eau des végétaux. Il pourra aussi repérer les fuites de canalisation. L’économie d’eau pourrait alors atteindre 66% selon la municipalité qui envisage la généralisation du système à tous ses parcs d’ici fin 2026.

« Un véritable défi face au réchauffement climatique », insiste Nassera Benmarnia, qui rappelle que la préfecture appelle chaque année à restreindre l’usage de l’eau pendant les périodes de sécheresse, complexifiant l’entretien des parcs et jardins. « On était une ville en retard mais, désormais, notre méthode est observée en Europe », assure l’adjointe sous son parapluie. Pour l’instant, en ce début de printemps, pas besoin d’arrosage intelligent. Dame nature a pris les devants.

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