Après quelques semaines de convalescence, la maire de Marseille, Michèle Rubirola reprend progressivement sa fonction. Dans le cadre d’Octobre Rose, elle s’est rendue cet après-midi au Centre Ressource dédié aux personnes touchées par le cancer, situé dans le centre-ville, pour une première sortie officielle.

Michèle Rubirola est de retour. Après quelques semaines de convalescence des suites d’une opération, la maire de Marseille a assisté mardi 13 octobre au Conseil de territoire Marseille-Provence. Ce mercredi 14 octobre, dans le cadre d’Octobre Rose – mois de lutte et de prévention contre le cancer du sein – Michèle Rubirola a rendu visite aux professionnels et bénévoles du Centre Ressource de Marseille, situé au 83, rue la Canebière (1er arr).

Et ce n’est pas par hasard qu’elle a choisi cette structure pour signer son retour sur la scène politique. « Ça coulait de source », déclare celle qui est aussi médecin de profession, dans son préambule.

Quelques mots spontanés, loin du discours institutionnel préparé pour l’occasion et prononcés avec une émotion certaine, qu’elle n’a d’ailleurs pas cherché à masquer tant le sujet lui tient particulièrement à coeur. Au sein de ce lieu, elle a retrouvé Vanessa Guillemain-Smail, touchée par la maladie à deux reprises, et co-fondatrice du Centre Ressource. Les deux femmes se connaissent et avaient déjà échangé ensemble sur la nécessité d’un centre de ce type à Marseille, bien avant la campagne des municipales.

Alors pour la maire il ne pouvait pas en être autrement : « Pour moi, il était indispensable de venir à Octobre Rose et ne pas attendre le mois de novembre pour faire quelque chose avec vous. Le premier événement qu’il me semblait important de faire, c’était de venir ici, montrer notre soutien à ce centre qui permet d’accueillir toutes les personnes qui ont besoin d’être aidées ».

Une visite sur fond d’incertitudes sur son engagement

Depuis novembre 2019, date de son ouverture, la structure offre aux malades du cancer une nouvelle approche d’accompagnement global et personnalisé, dans le but de leur faire porter un autre regard sur la maladie.

Le lieu se veut plus chaleureux, loin des hôpitaux, et propose à la fois un soutien humain, psychologique, et des outils nécessaires pour aider le malade et son entourage à traverser au mieux cette épreuve, avec des activités de groupe comme la sophrologie, la méditation, la gym douce, ou des groupes de parole, mais aussi du soutien individuel avec des séances de psychothérapie, d’hypnose, de réflexologie, et des soins détente.

Des médecines dites alternatives que soutient d’ailleurs « en conscience », la maire de Marseille, qui assure « aller bien », même si son retour a été quelque peu anticipé, selon l’intéressée. Elle assure faire « des journées un peu plus courtes » pour compenser, en attendant de retrouver toutes ses forces.

Une visite également très attendue, puisqu’elle intervient dans un contexte très particulier, à la suite d’un article paru dans Le Monde aujourd’hui, titré « Tu es au courant que je ne reste que trois mois : les débuts déroutants de Michèle Rubirola ». 

L’article revient sur le rôle de la maire écologiste et sa capacité à diriger la deuxième ville de France, laissant souvent la main à son premier adjoint Benoît Payan. C’est lui qui a d’ailleurs assuré l’intérim en son absence, et même présidé le conseil municipal de rentrée.

« Benoît et moi, c’est un peu le yin et le yang, assure l’élue verte chez nos confrères. Il est très politique, moi, je n’apprécie pas la tambouille électorale. Fonctionner en binôme, déléguer, faire confiance, c’est une vision écolo de la politique. J’aime­rais porter une autre façon d’être maire ».

Le « carpe diem » de Michèle Rubirola

Fidèle à cette déclaration, au Centre Ressource, la maire a souhaité rester elle-même. De fait, sur la suite de son mandat pour les six ans à venir, elle répond : « A moins que je ne meure demain… Moi je dis ici et maintenant. Carpe diem. (…) Je suis là, il n’y a pas de souci, il faut respecter les gens qui nous accueillent, on n’est pas là pour faire de la politique. Moi je suis là pour parler d’une cause ». 

Sans faire de grandes déclarations, c’est sa manière à elle de dire « qu’elle sera là », indique son entourage.

L’autre contexte, c’est aussi celui de la crise sanitaire sur laquelle la première édile de la ville est aussi revenue, après un regain de l’épidémie de Covid durant sa convalescence. « On est toujours en situation d’alerte maximale, même si à Marseille, contrairement à d’autres villes, on arrive à un taux toujours en plateau. Mais le problème pour moi, c’est l’engorgement des hôpitaux. Il va falloir qu’on prenne le problème à bras le corps. Il faut rendre à l’hôpital public tous les moyens nécessaires pour travailler. (…)  Je n’ai pour l’instant pas eu de nouvelles du gouvernement », conclut Michèle Rubirola, alors qu’Emmanuel Macron pourrait ce soir annoncer de nouvelles mesures lors de son intervention télévisée, programmée à partir de 19h55.

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