L’artiste Invader s’est établi au Mamo, centre d’art de la Cité Radieuse, où il a travaillé sur l’exposition « Invader was here ». Ces illustrations pixellisées sont à découvrir aux quatre coins de Marseille.
Les Marseillais avaient déjà eu rendez-vous avec l’art urbain en découvrant les « Crapauds marseillais » d’Alain Paris il y a quelques années. Du jour au lendemain, ces sculptures insolites avaient envahi la ville, laissant pensifs le plus grand nombre. C’est au tour de nouvelles créatures de susciter l’émoi dans la cité phocéenne : les Space Invaders, illustrations d’extraterrestres en mosaïque, inspirés d’un jeu vidéo des années 80, ont envahi les rues en fin d’été. Ils se retrouvent mis en scène, tantôt aux côtés d’un gabian, tantôt d’une bouteille de pastis, sans oublier un portrait de Fernandel par ci, la Bonne Mère par là…
Presque 100 œuvres sont ainsi disséminées, de l’Estaque aux Calanques en passant par les Baumettes et le Vieux-Port. Des quartiers plus ou moins fréquentés, et des emplacements stratégiques pour chaque oeuvre unique.
Ces nouveaux décors urbains sont l’oeuvre d’un seul homme, l’artiste à la renommée internationale Invader. Depuis plus de 20 ans, le mosaïste installe ses créations dans les plus grandes métropoles mondiales, et c’est aujourd’hui de nouveau Marseille qui a été choisie comme lieu d’accueil.
Une chasse au trésor artistique
Et c’est dans le 8e arrondissement, sur le toit-terrasse de la Cité Radieuse, que s’est installé ce dernier, au sein même du Mamo, centre d’art ouvert en 2013 sous l’impulsion du célèbre designer Ora-ïto. Pour lui, « Ouvrir le MAMO à la ville et proposer une exposition à l’échelle de Marseille avec Invader et sa pratique de l’invasion m’ont paru comme une évidence. C’est un projet artistique accessible à tous après une période d’accès restreint à la culture, et qui s’inscrit aussi dans le cycle d’installations in situ du MAMO. Or l’accessibilité est un des principes fondamentaux du MAMO que je défends depuis le début : un lieu pour tous et gratuit », indique-il.
Suite au confinement, l’idée d’une exposition repensée, ouverte sur la ville, s’est rapidement imposée. Une manière de réintégrer la culture dans l’espace urbain et dans le quotidien des Marseillais. Un moment stratégique, et une façon insolite pour l’artiste de se dévoiler un peu plus.
En effet, si chacun peut s’adonner à la chasse aux Invaders dans les rues de la ville, les plus curieux pourront se rendre sur le toit du Corbusier et y repérer quatre points de fuite. Ces petites brèches, laissées volontairement par Invader, permettent de découvrir l’univers de l’atelier dans lequel il a travaillé durant plusieurs semaines, ses costumes lui ayant servi à se fondre dans le décor, son matériel… Tout cela laissé comme à l’abandon, le street-artist est aujourd’hui reparti pour d’autres horizons artistiques.
Une carte de localisation des Space Invaders est à découvrir dans la librairie Imbernon de la Cité Radieuse, ainsi que sur l’application sur smartphone Flashinvaders.