A l’occasion du lancement de la saison des festivals dans le Sud de la France et de la sortie du guide Culturo, Renaud Muselier, président de la Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur, député européen, et Christian Estrosi, président délégué de la Région ont tenu une conférence de presse, pour présenter les actions régionales culturelles et faire le point sur la programmation estivale.
Les deux élus présents, en ont profité pour annoncer le lancement des Grandes Assises de la Culture, cet automne. Une réunion de tous acteurs culturels pour mettre en place les actions à mener dans les mois et années à venir.
La culture contre le populisme ?
Avec une augmentation du budget culturel régional de +10% en 2017, Renaud Muselier est revenu dès le début de la conférence de presse sur son engagement « La culture c’est donc notre ADN mais ce n’est pas simplement un supplément d’âme ! C’est aussi un outil de rayonnement, d’attractivité, de développement économique et de création d’emplois. La culture c’est 5 % de notre PIB et 50 000 emplois directs. »
Le président de l’institution régionale a martelé son engagement contre l’extrême droite, notamment en affirmant « que la culture et l’art sont les meilleurs garants de la démocratie. En effet, sans une action politique et publique qui élève l’âme et nous impose d’aller vers plus d’humanité, les fondamentaux de la République pourraient être remis en question comme on le voit avec l’émergence de gouvernements populistes partout dans le monde. »
Parmi les priorités régionales, les grands événements qui font rayonner le territoire à l’international et l’accompagnement des structures plus petites
La politique culturelle régionale est axée sur :
– une confiance accrue aux grands festivals qui structurent le paysage culturel régional, créent de la dynamique touristique et attirent des publics qui bénéficient ensuite à l’ensemble des acteurs culturels et font rayonner notre territoire à l’international: + 10 % sur les grands festivals depuis notre arrivée (soit 1,5 million d’euros), comme le Festival International d’Art Lyrique « pour un euro investi, 9 euros sont récupérés en économie locale directe ou indirecte » explique Renaud Muselier, le Festival d’Avignon avec 50 spectacles pour le festival In et 1 336 pour le Off, qui génèrent entre 40 et 45 M€ de retombées économiques directes, et les Rencontres de la Photographie d’Arles, avec des retombées économiques annuelles évaluées à 22 millions d’euros, qui génèrent 140 000 nuitées dans les établissements hôteliers de la région et emploient en pleine saison 300 salariés.
– l’aménagement culturel du territoire régional et l’accès à tous à la culture : en partenariat avec les autres collectivités, nous accompagnons aussi les structures et évènements de taille plus modeste qui favorisent notamment l’émergence de nouvelles formes, l’adhésion du public à ces nouveautés, le développement de l’emploi dans des zones parfois très rurales et une politique ambitieuse pour le jeune public. Parmi eux « Je pense notamment au Festival de Chaillol qui est un acteur exemplaire du territoire, ou à des festivals comme le Festival nuits métis à Miramas, le Festival du livre de Fuveau, le Festival international de folklore de Château-Gombert, le Gréoux Jazz Festival, le Festival de danse d’Embrun, le Festival « Forts en fête » de Briançon, le Festival de musique des Chapelles de Saint-Antonin du Var, les Festival Les Sons du Lub’ à Pertuis ou encore le Festival de théâtre d’Auribeau sur Siagne » a conclu le président de la région.
Sauver les Chorégies d’Orange malgré les positionnements politiques
Dans la ville d’Orange, un festival vieux de 150 ans, devenu incontournable, menaçait de disparaitre. Pour y remédier, la région a mis la main à la poche. « Nous avons fait le choix avec l’ensemble des élus de ma majorité de sauver le Festival des Chorégies d’Orange. Il s’agit du plus ancien festival de France (150 ans en 2019), qui a accueilli plus de 100 opéras programmés au cours de ces 50 dernières années avec une jauge de 8 500 places et 37 000 spectateurs en 2017 soit 20 % de plus qu’en 2016, et 8,5 millions d’euros de retombées économiques pour le territoire selon une étude menée par le syndicat professionnel des maisons d’opéra. Malgré ces chiffres, l’association qui géraient les Chorégies d’Orange était en cessation de paiement du fait de la mauvaise gestion passée. Elle accusait une dette de 1,5 million d’euros. Avec le Département de Vaucluse, la ville d’Orange, la Ministre de la Culture et les partenaires historiques comme France télévision ou encore Radio France, nous avons fait le choix de sauver ce festival mythique. Nous avons créé une Société Publique Locale (SPL) dont le Département de Vaucluse, la Ville d’Orange et la Région seront actionnaires et que je présiderai. Cette nouvelle forme juridique sera plus adaptée et nous a permis d’assurer la pérennité du festival dès cet été en assurant la programmation 2018. »