Installés à l’automne 2007 dans la rade marseillaise, entre les plages du Prado et les îles du Frioul, les récifs artificiels du Prado livrent un premier bilan positif. D’après des études, ils ont permis de multiplier par trois le nombre d’espèces de poissons et d’augmenter la biodiversité de plus de 30%.
Au total, on trouve dans la baie du Prado 400 récifs artificiels (27 300 m3) répartis sur 220 hectares, soit la surface équivalente sous l’eau à l’archipel du Frioul. Ils ont été immergés avec pour objectif de réhabiliter les fonds marins dégradés de Marseille et de renforcer le peuplement des espèces. Déjà en 2007, le dispositif s’est imposé comme le plus grand site de récifs artificiels d’Europe et de Méditerranée. Une place qu’il conserve encore aujourd’hui.
Six villages qui servent de maisons pour poissons
Ces récifs artificiels, ce sont en fait des maisons pour poissons situées entre 25 et 30 mètres de profondeur. Différentes structures ont été installées pour créer des habitats naturels pour les diverses espèces. On trouve ainsi des amas de cubes et de blocs rocheux, des paniers acier et paniers « fakir », des chicanes ou encore des « filières hautes ». Toutes ont été choisies car leur forme et leurs caractéristiques sont adaptées au bon développement des espèces de poissons de la rade marseillaise.
Six villages ont ainsi été constitués dans la baie du Prado. Chacun d’entre eux compte entre 51 et 57 modules qui allient plusieurs structures précédemment citées. Les villages sont également reliés les uns aux autres par des liaisons longues de 300 mètres.
Une biodiversité en hausse depuis 10 ans
Un monde à l’abri des regards où les activités de pêche, ancrage et plongée sont strictement interdites par arrêté préfectoral. Et ce pour laisser à la vie sous-marine le loisir de se développer. En 10 ans, les récifs ont d’ailleurs été colonisés par de nombreuses espèces. Certaines déjà présentes dans la rade marseillaise et d’autres nouvelles puisque le nombre d’espèces de poissons a été multiplié par trois.
Au total, la biodiversité a augmenté de plus de 30% dans ce « 112e quartier de Marseille », comme l’a qualifié Jean-Claude Gaudin, le maire de la ville. « Les chiffres sont plus favorables en termes de volume, de rapidité de colonisation et de diversité des espèces qu’on espérait il y a dix ans », met en avant Didier Réault, adjoint au maire à la Mer, au Littoral, au Nautisme et aux Plages.
Depuis, d’autres récifs ont été installés, cette fois du côté des calanques, à Cortiou plus précisément. La crique est polluée depuis des années par les eaux usées de la ville de Marseille. Pour remédier à cette situation, 36 récifs ont été immergés pour tenter d’accélérer le retour à la vie dans la calanque, comme nous vous en parlions ici.
Pour aller plus loin
Par Agathe Perrier
Une petite erreur s’est glissée dans le titre 2017 –> 2007;
Hadrien