L’épicerie coopérative Mini Cafoutch a ouvert ses portes dans le quartier de la Butte des Carmes (1er) ce mercredi 4 avril 2018. Le principe ? Un établissement auto-géré par ses membres avec des produits variés et de qualité qui soutiennent l’économie locale. Une première étape avant l’ouverture, aux alentours de 2020, d’un supermarché coopératif : Super Cafoutch.
Reprendre la main sur la consommation, tel est le but des supermarchés coopératifs. À l’intérieur, on y trouve tout ce qu’il pourrait y avoir dans un supermarché classique. « Il s’agit, autant que possible, de produits locaux et bio ou du moins issus de l’agriculture raisonnée. L’idée est de n’exclure aucun produit, mais on sera guidé par des principes pour choisir ce que l’on proposera en rayon, à savoir que ce soit des produits éthiques, responsables et si possible en circuit court », met en avant Zoé, référente de Super Cafoutch.
Ce mercredi 04 avril, « Mini Cafoutch » a été lancé au 14 rue Louis Astouin (2e). Une version à plus petite échelle pour tester le concept en conditions réelles. Les caméras de Made in Marseille étaient présentes :
Quelles différences alors par rapport à un supermarché lambda ? Le mode de fonctionnement. Ici, pour consommer, il faut être membre de la coopérative en en détenant une ou plusieurs parts sociales. Chaque membre doit ensuite consacrer trois heures de son temps chaque mois pour effectuer les diverses tâches inhérentes à la gestion du supermarché (caisse, mise en rayon, conditionnement, entretien, etc.)
Première étape : l’épicerie collaborative
Avant de se lancer en tant que supermarché, Super Cafoutch teste d’abord son concept sous le format d’épicerie : le Mini Cafoutch. « Cela nous permettra d’avoir une vision, par exemple, sur la gestion des stocks et la vente directe », résume Zoé.
Concernant le prix, ce dernier peut varier par rapport à un supermarché traditionnel. « Le prix dépend du volume d’achat. Parfois c’est plus cher et d’autres fois moins cher qu’en supermarché classique », précise Raoul, référent du groupement d’achat. L’association réalise une marge constante de 23% sur les produits qu’elle met en vente, un seuil minimal pour qu’elle ne perde pas d’argent. Pour comparaison, les taux de marge des hypers et supermarchés pour les produits alimentaires varient entre 13% et 27% d’après une étude de l’Insee parue en 2015.
D’épicerie à supermarché coopératif
Pour passer de l’épicerie au supermarché, Super Cafoutch doit d’abord développer son nombre d’adhérents. Actuellement aux alentours de 350, il faudrait compter 1 000 membres pour faire fonctionner le supermarché. C’est pourquoi l’association s’est donnée deux ans pour franchir le cap. « Notre progression est très régulière et on devrait arriver aux 600 membres en juin prochain. On préfère se développer doucement et ne pas rater les étapes », met en avant Raoul.
Pour le moment, chaque nouveau membre peut adhérer pour 20€ par an simplement en remplissant un formulaire sur le site internet de Super Cafoutch ou directement sur place. Si l’adhésion est validée, il pourra ensuite profiter de la plateforme de groupement d’achat, puis, de l’épicerie et, à terme, du supermarché.
Un supermarché coopératif et participatif, ça marche vraiment ?
C’est à Paris, en février 2017, que s’est ouvert La Louve, le premier supermarché coopératif et participatif de France. Depuis, un véritable mouvement citoyen s’est créé dans l’Hexagone et le principe s’est démultiplié à travers le pays. L’établissement parisien compte déjà 6 000 membres et emploie sept salariés pour assurer toute la partie administrative et de gestion.
Toutefois, l’idée du supermarché coopératif ne date pas d’hier, bien au contraire. Et les différents établissements français se sont basés sur le modèle d’une coopérative new-yorkaise du nom de « Park Slope Food Coop » créée en… 1973 ! Aujourd’hui, elle enregistre même 17 000 membres. Le projet Super Cafoutch devrait donc avoir de beaux jours devant lui. À suivre…
Par Agathe Perrier