En cette période de rentrée, les baromètres et analyses du marché de l’immobilier fleurissent. C’est pourquoi la Chambre des Notaires des Bouches-du-Rhône a choisi cette période pour dresser un état des lieux de ce marché et présenter les chiffres officiels du département.
Sur la période étudiée, s’étalant du 1er juin 2015 au 31 mai 2016, la bonne nouvelle est que le secteur de l’immobilier n’est pas en crise et même au contraire en progression dans les Bouches-du-Rhône. Une progression qui devrait d’ailleurs se poursuivre pour l’année à venir.
Le département se distingue par sa forte hétérogénéité au niveau de l’offre qui en fait un territoire attractif. « Actuellement, l’offre est importante sur le territoire, les prix sont contenus et les taux d’intérêt relativement bas : c’est le moment d’acheter ! Il faut donc profiter de cette période », déclare clairement Jean Coulomb, Président de la Chambre des Notaires 13.
Quelle est la situation à Marseille ?
À Marseille, une accélération du volume des transactions était attendue pour cette année et s’est réalisée. Parmi les biens les plus vendus du côté des appartements, on trouve les T2 et T3. Les immeubles d’après-guerre ou les immeubles de taille moyenne sont ceux ayant le plus la côte auprès des acheteurs. Pour ce qui est des maisons, les T4 ou T5 sont les plus demandées.
Quant au prix, de façon générale il est resté stable par rapport à 2015, aux alentours de 2 300€/m². Un appartement type, entre 50 et 70m², s’achète entre 120 000€ et 220 000€ et une maison type, soit 100 m² avec 300 m² de jardin, s’acquiert pour 320 000€ à 350 000€. Marseille se classe ainsi 10ème des villes de Province les plus chères (hors Paris), alors qu’elle se trouvait en 4ème position il y a 10 ans. Le duo de tête, respectivement Nice (3 530€/m²) et Lyon (3 320€/m²) n’a pas bougé au cours de la décennie.
Ce qui n’a pas non plus changé à Marseille est la fracture Nord/Sud. Aujourd’hui encore, le prix d’un logement équivalent peut varier du simple au triple suivant sa localisation. Une maison de 120 m² avec jardin s’achète ainsi entre 200 000€ et 300 000€ dans le Nord de Marseille contre 400 000€ à 500 000€ au sud de la ville.
Parmi les secteurs les plus accessibles : Bon Secours (14ème), Saint-Louis (15ème) et Saint-Mauront (3ème) où le prix au m² oscille entre 1 300€ et 2 000€. Seul le quartier de l’Estaque pourtant au Nord sort du lot de ce secteur avec un prix médian de 2 400€ le m². Les 7ème, 8ème et 9ème arrondissements sont les moins accessibles de Marseille avec des prix entre 2 600€ et 3 500€ le m².
Quel secteur est le plus accessible dans les Bouches-du-Rhône ?
Comme Jean Coulomb l’a souligné, le département des Bouches-du-Rhône est très hétérogène en termes de prix. Le prix médian du mètre carré pour l’achat d’un appartement ancien tourne autour des 2 460€ contre 3 960€ pour un appartement neuf et 290 000€ pour une maison ancienne. Des prix qui varient parfois de façon significative suivant les zones du territoire.
Le secteur Ouest du département et les bassins de Salon et de Berre s’avèrent ainsi être les plus accessibles pour l’acquisition d’un appartement ancien ou neuf à respectivement environ 2 000€ et 3 300€ le m². Idem pour une maison ancienne : il faut compter 222 000€ dans le secteur Ouest, prix le plus bas du territoire, et de l’ordre de 260 000€ dans les deux bassins.
Rien à voir avec les secteurs de Cassis/La Ciotat, du « Triangle d’or » (Saint-Rémy-de-Provence, Maussane-les-Alpilles et Eygalières) et de la Côte Bleue où les prix s’envolent : près de 5 000€ le m² pour un appartement ancien à Cassis ou sur la Côte Bleue et même 445 000€ pour une maison ancienne à La Ciotat. Dans le milieu du tableau, on trouve les bassins d’Aix, Gardanne et Aubagne avec un prix médian autour des 3 000€ pour un appartement ancien, 3 700€ pour un neuf et 340 000€ pour une maison ancienne.
Paca, région la plus chère de France
Le classement national exclu Paris qui dispose de sa propre étude. Il s’avère que par rapport aux autres régions de France, Provence-Alpes-Côte d’Azur fait partie de celle affichant un prix médian le plus élevé pour tous les types de biens, y compris les terrains à bâtir. Par rapport à 2015, le prix des appartements et des maisons anciens est resté stable et celui des appartements neufs et des terrains à bâtir a connu une légère hausse, respectivement de 3,2% et 2,8%.
Par Agathe Perrier