Rémunération, flexibilité, transparence… les attentes des jeunes salariés étaient au cœur des discussions du Forum des entrepreneurs de l’UPE 13, ce 15 octobre, au sein de l’Orange Vélodrome.

Après le rituel du couper de ruban inaugural par Philippe Korcia, le patron de l’UPE 13, le 25e Forum des entrepreneurs, dédié à la jeunesse, a débuté ce 15 octobre par un débat sur les attentes des jeunes dans l’entreprise, sur la pelouse de l’Orange Vélodrome.

Avant de parler « des jeunes » comme d’une masse homogène, il faut préciser que la jeunesse analysée correspond à une cohorte d’âges situés entre 15 et 30 ans. Elle entre dans un monde du travail digital qui doit faire face à un contexte difficile de crise sociale, climatique et économique, contextualise Jasmine Manet, cofondatrice de Youth Forever, une association qui rapproche les jeunes de l’entreprise.

Pour l’experte du futur du travail, Laetitia Vitaud, il existe un discours ambiant « trop simpliste » sur ces nouveaux arrivants dans la vie active qui « nourrit les stéréotypes », comme celui d’une jeunesse paresseuse. « Il ne faut pas opposer les générations, reprend Jasmine Manet, car souvent les attentes sont partagées par tous les salariés ».

La rémunération reste la priorité

Lors de la table ronde suivante, Matthieu Capuono, dirigeant du cabinet d’expertise comptable Crowe Ficorec, affirme que la priorité des jeunes reste la rémunération. « Ils sont attentifs à la totalité du package, la participation, la prime d’intéressement… », détaille Camille Jaffrelo, directrice de cabinet de la présidence de GazelEnergie.

Ce constat se vérifie en questionnant les jeunes présents lors du forum. Selon Laetitia Vitaud, cette priorité vient du fait que les contreparties au travail se sont affaiblies ces 30 dernières années. « Le travail ne permet plus de se loger, surtout si on vit seul, explique la spécialiste. Un jeune sur deux ne peut pas prouver sa solvabilité, notamment avec l’essor des CDD et de l’intérim ».

La question de la rémunération intervient bien souvent dès le premier entretien. Ces dernières années, les candidats demandent même des détails sur la santé économique de l’entreprise afin de pouvoir se projeter.

Un nouveau réflexe dans une période de crise ? « Notre rôle, c’est de les rassurer, de garder la tête froide, pour créer les conditions idoines de leur arrivée, affirme Laurence Perez, directrice régionale Suez Eau Paca. À nous aussi de les garder ».

Suivent la flexibilité des horaires et le besoin de transparence

Contrairement à cette idée reçue d’une jeunesse paresseuse, les chefs d’entreprises témoignent à l’unisson de leur ambition de progresser vite, sans attendre 15 ans d’expérience. « Il faut leur montrer notre confiance et les accompagner sur des gros dossiers grâce à d’anciens modes opératoires comme le compagnonnage entre un senior et un junior », assure Matthieu Capuono.

Les jeunes interrogés notent également leur besoin de « flexibilité des horaires » pour profiter de leur temps de vie personnelle le soir et le week-end, tout en priorisant « une bonne ambiance avec les collègues » pour intégrer une aventure humaine et commune.

Cette harmonie au travail va de pair avec « un fort besoin de transparence », rappelle Laurence Perez. À partir d’avril 2026, une directive européenne obligera d’ailleurs les entreprises françaises de plus de 100 salariés à publier un rapport détaillant les écarts de salaire en interne. Une contrainte qui permettra, peut-être, aux jeunes de mieux se projeter dans l’entreprise ?

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