La medtech Rofim, spécialiste de la télémédecine depuis 2018, annonce une levée de fonds de 10 millions d’euros pour recruter 50 personnes et renforcer sa présence à l’international.

Tout commence par une histoire d’amitié. Lorsque le chirurgien cardio-vasculaire David Bensoussan se rapproche d’Emilie Mercadal, ancienne cadre dans l’industrie du vaccin, pour développer à Marseille une entreprise capable de mettre les médecins et spécialistes en contact.

« David voulait demander une recommandation de l’AP-HM à Aix, mais il n’y avait rien pour le faire (…) À l’époque, les médecins échangeaient par WhatsApp », affirme Emilie Mercadal. Et la protection des données ? Aussi bizarre que cela puisse paraître, il n’existait pas un outil de confiance entre médecins.

Alors, en 2018, les deux associés se lancent dans le partage sécurisé de tout type de documents, notamment le transfert d’imagerie médicale. Mais aussi dans la télé-expertise pour permettre aux praticiens libéraux et hospitaliers de solliciter l’avis de leurs confrères en organisant des discussions et des visio-conférences.

Rofim permet aussi d’organiser des Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP), obligatoires dans certaines disciplines comme l’oncologie, pour faire travailler ensemble des professionnels autour de cas patients. Ces réunions permettent d’optimiser la prise en charge diagnostique et thérapeutique.

Rofim, Depuis Marseille, Rofim veut accélérer la télémédecine dans le monde, Made in Marseille

Une première mondiale à Papeete

Séduit par ces solutions, l’hôpital Saint-Joseph (8e) a été le premier client de la start-up médicale avant de rapidement se diffuser dans l’Hexagone, en particulier en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Île-de-France et en Bretagne, réunissant 70 000 professionnels de santé dans plus de 1 700 établissements en 2025.

« La plateforme est aussi fortement utilisée dans les territoires d’Outre-Mer qui font face à une densité médicale faible », insiste Emilie Mercadal. Rofim a en effet développé la téléconsultation pour permettre aux patients et aux médecins de ne pas se déplacer, de raccourcir le délai de prise en charge, et donc de limiter la rupture dans le soin.

En juin dernier, à Papeete, la medtech a également permis de réaliser « une première mondiale avec succès », se réjouit la CEO. Une patiente atteinte d’un Sarcome a été opérée à Tahiti sous la supervision en temps réel depuis l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) du Dr. Charles Honoré, spécialiste reconnu.

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Se développer dans 25 pays

Pour en arriver là, Rofim avait déjà levé 4,4 millions d’euros en 2021. Quatre ans plus tard, la start-up aux grandes ambitions annonce un deuxième tour de table de 10 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques, la Banque des Territoires, Orange Ventures Impact, et Région Sud Investissement. Ainsi que deux nouveaux partenaires, CAAP Création (Crédit Agricole Alpes Provence) et le fonds espagnol Buena Vista Capital.

La participation de ce fonds espagnol illustre la volonté de Rofim de s’internationaliser. Déjà présente dans 12 pays, l’entreprise marseillaise entend en effet partir à la conquête de l’Europe du Sud (Espagne et l’Italie) du Moyen-Orient et de l’Asie.

Cette levée de fonds permettra à Rofim de recruter 50 collaborateurs d’ici fin 2025 dans un nouveau siège social au coeur du centre-ville de Marseille. Objectifs affichés pour 2028 : augmenter sa croissance de 50% pour atteindre 18 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 100 000 établissements de santé partenaires.

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