À l’initiative d’Orange, 200 collégiens et lycéens ont assisté à la projection du film TKT au Pathé La Joliette. Une opération pour les sensibiliser au fléau du harcèlement en milieu scolaire.
« Ce film va vous amener à vous questionner ». Ce mercredi 17 septembre, au Pathé La Joliette, environ 200 collégiens et lycéens s’apprêtent à découvrir en avant-première le long-métrage TKT, de Solange Cicurel.
Une sortie au cinéma qui n’est pas pour déplaire aux adolescents présents ce jour-là mais qui a pour objectif premier de les sensibiliser à un phénomène de plus en plus prégnant dans leurs établissements : le harcèlement. La séance de projection-débat est organisée par Orange, en partenariat avec l’association Partage Cadre et Bienveillance.

8000 jeunes sensibilisés par Orange chaque année
« On est engagé contre le cyberharcèlement depuis longtemps, souligne Vincent Parisot, directeur de la communication d’Orange Sud-Est. En 2024, on a sensibilisé 8000 personnes dans la région. On organise par exemple des ateliers avec les clubs de foot amateurs. Cette année, on a rassemblé 200 enfants au stade Francis Di Giovanni au pied de la Bonne Mère ».
Ces actions de l’opérateur français s’inscrivent dans le cadre de son initiative « For Good Connections ». Elles visent à sensibiliser les enfants et les parents aux bons usages du numérique au travers d’activités sportives, de sites d’information ainsi que la promotion du 3018, la hotline de soutien aux victimes de harcèlement. 5% des écoliers (CE2‑CM2), 6 % des collégiens et 4 % des lycéens en seraient victimes selon une enquête nationale menée en 2023.
« Un jeune passe entre 2 et 4 heures par jour sur son smartphone. Donc le risque qu’il y ait des situations de cyberharcèlement est très fort, pointe le directeur. On a décidé aujourd’hui d’aller encore plus loin en présentant aux adolescents le film TKT, coproduit par Orange Belgique. Il met en scène Emma, une jeune fille harcelée et cyberharcelée. À l’issue de chaque projection, il y a un échange pour pouvoir poser ce sujet-là et le dédramatiser ».
Une « déflagration » du cyberharcèlement
Face aux jeunes élèves, Marilyn Mesguich, de l’association Partage Cadre et Bienveillance, anime le débat. « Est-ce qu’Emma mérite ce qui lui arrive ? », interroge-t-elle. « Oui » lance un lycéen qui estime qu’elle n’a « pas été éduquée sur la sexualité ». « Non », répond une camarade qui regrette que l’on « incrimine toujours les filles et jamais les garçons ». « Ceux qui harcèlent ont peut-être aussi des problèmes », se demande une autre.
Quand on les invite à lever la main s’ils pensent que le film correspond à la réalité, très peu osent se manifester. Des hésitations, et une forme d’omerta, que connaît bien Marylin qui a l’habitude de discuter avec les jeunes et leurs parents. « Ce qui est compliqué, c’est que les harcelés n’ont souvent pas conscience d’être harcelés. Quand on découvre le problème, ça fait déjà un moment qu’ils sont malheureux ».
La spécialiste de l’adolescence témoigne d’une « déflagration depuis 10 ans à cause des réseaux sociaux, et notamment de Snapchat qui est redoutable. Le collège et le lycée, c’est un moment très sensible de la vie. Le harcèlement est partout, dans les classes populaires comme dans les classes aisées. On attend de la perfection de la part des filles et une certaine forme de performance chez les garçons ».
Une solution pour repérer les messages toxiques
Face à l’ampleur du phénomène, Orange propose une offre « Safer Phone » destinée à protéger les enfants et les adolescents. « Elle permet aux parents de paramétrer le temps et les horaires de connexion et de fixer un certain nombre de limites », explique Vincent Parisot.
Lors d’un passage sur les réseaux sociaux, un algorithme peut par exemple détecter certains mots-clés associés au cyberharcèlement et prévenir les parents en déclenchant une alarme. Les messages toxiques sont alors stockés pour faciliter un dépôt de plainte. L’offre est modulable car « un enfant de onze ans ou un jeune en seconde, ce n’est pas tout à fait les mêmes centres d’intérêt, donc on peut affiner les limites ».
À travers ces différentes initiatives, Orange souhaite « faire du numérique une chance et pas un risque » pour les jeunes. Mais la route est encore longue. Alors que les collégiens et lycéens se préparent à retourner en classe, Marilyn Mesguich les investit d’une mission : « Maintenant que vous avez vu ce film, il faut que vous alliez colporter la parole contre le harcèlement ». Les débats, à n’en pas douter, se sont poursuivis dans le bus ou le tramway.