Entre science, art et astrologie, la nouvelle exposition Lire le ciel du Mucem retrace la fascination millénaire des civilisations méditerranéennes pour le ciel. Un parcours immersif, de l’Antiquité à l’art contemporain, à découvrir jusqu’au 5 janvier 2026.
Observer les étoiles, lire l’avenir dans les constellations, s’orienter grâce aux astres… Depuis l’Antiquité, les civilisations méditerranéennes ont levé les yeux au ciel. C’est ce lien intime, entre ciel et Terre, qu’explore la nouvelle exposition Lire le ciel, à découvrir au 2e étage du Mucem tout l’été et jusqu’au 11 novembre.
Sous la houlette de Juliette Bessette et d’Enguerrand Lascols, commissaires de l’exposition, le parcours propose un dialogue passionnant entre science, art et croyances en Méditerranée, de l’Antiquité à nos jours. « C’est une exposition qui porte sur la manière dont la voûte céleste a toujours été le reflet de préoccupations terrestres : que ce soit pour voyager, organiser la société, ou prédire l’avenir », explique l’historienne de l’art.
Des relevés mésopotamiens aux cartes stellaires médiévales, en passant par les savoirs arabo-musulmans ou les horoscopes contemporains, l’exposition met en lumière une culture commune du ciel. La première partie est dédiée à l’astronomie, avant de se pencher sur l’astrologie. « Deux disciplines qui ont longtemps été une seule et même science, avant de se séparer progressivement à partir de la période moderne », reprend Juliette Bassette.
Manuscrits anciens, objets rituels, instruments d’observation, tableaux, fresques ou œuvres contemporaines jalonnent le parcours. Celui-ci mêle des trésors archéologiques comme une fresque de Pompéi datant du 1er siècle, des chefs-d’œuvre de la peinture comme L’Astronome de Vermeer, prêté exceptionnellement par le Louvre, ou encore des créations contemporaines, comme les installations de Sarah Ouhaddou ou les aquarelles de Jean Mallard retraçant le voyage d’Ulysse.
On découvre aussi une reconstitution à l’identique du cabinet du célèbre mage Belline, astrologue des célébrités de son époque, ainsi que les mythiques robes du soleil et de la lune portées par Catherine Deneuve dans le film Peau d’Âne (1970).
Observer le ciel au temps de la pollution lumineuse
L’exposition aborde également la question de la pollution lumineuse, qui brouille notre lien aux étoiles. « La Méditerranée est aujourd’hui l’une des zones les plus touchées au monde. Cette très riche histoire et ce rapport au ciel sont peut-être en train de s’effacer », interroge Juliette Bessette.
La série de photographies Villes éteintes, de Thierry Cohen, montre à quoi ressembleraient nos grandes villes si cette pollution n’existait pas. Pour chaque image, l’artiste associe une vue urbaine à un ciel étoilé capté à la même latitude, mais depuis un lieu épargné par l’éclairage artificiel. Comme à Venise, où en 1610, Galilée orienta pour la première fois sa lunette vers la Lune.
Observations du ciel, concerts, séances de cinéma…
Il sera possible de découvrir l’exposition en avant-première lors d’une soirée portes ouvertes gratuite, ce mardi 9 juillet, de 16h à 22h. Une fin de journée festive, dansante et costumée, avec le Karaoké Orchestar pour chauffer la scène, avant un DJ set de Pola Facettes sous les étoiles.
Et tout au long de l’été, de nombreux événements viendront rythmer le parcours : observations du soleil et des étoiles, conférences, concerts, projections en plein air… De quoi prolonger l’expérience, les yeux tournés vers le ciel.
Informations pratiques
Lire le ciel – Sous les étoiles en Méditerranée
Du 9 juillet 2025 au 5 janvier 2026
Billetterie