Ce jeudi 15 mai, le parc Chanot a accueilli les « Pros de l’Immo », le rendez-vous annuel incontournable des professionnels de l’immobilier, orchestré par l’UNIS Marseille Provence Corse.
À Marseille, où plus d’un logement sur deux date d’avant 1960, la gestion des copropriétés est un véritable défi. Cette année, le coup de projecteur a été mis sur la relation entre syndics et copropriétaires, avec une volonté de réinventer les règles du jeu.
Un métier en quête de reconnaissance et de régulation
Face à la complexité croissante de leur métier, les syndics réclament une meilleure reconnaissance de leurs compétences. Un recours a été déposé devant le Conseil d’État pour inciter le gouvernement à fixer un socle de compétences minimales pour leurs collaborateurs. L’objectif : garantir un service plus fiable, plus transparent et plus professionnel aux copropriétaires.
Avec cette même ambition, un Ordre des Syndics est très attendu : « En tant que profession règlementée, on souhaite avoir un Ordre qui nous représente », explique Sébastien Lieutaud, président de l’UNIS Marseille Provence Corse. « En termes d’image, c’est essentiel. Il nous manque cet organe du milieu qui est garant de la formation, mais aussi des sanctions », ajoute Maître Benjamin Naudin, avocat spécialisé en droit immobilier.

Un secteur en pleine mutation
Pour toutes ces professions, il est aujourd’hui crucial de s’outiller. L’intelligence artificielle joue un rôle primordial dans l’automatisation des tâches pour une gestion plus fluide de la relation client. Il y a une véritable volonté de proposer un service clé en main avec des informations envoyées en temps réel. « L’idée est de proposer un service complet, mais toujours avec de l’humain derrière : ce sont des métiers de relation », rappelle Sébastien Lieutaud.
Autre mesure phare présentée lors de cette édition : la création d’un Syndic d’intérêt collectif, agréé par l’État. Pensé pour accompagner les copropriétés en difficulté, ce nouveau modèle incarne une volonté de structurer la profession tout en renforçant son attractivité. Il pourrait bien devenir un acteur-clé dans la lutte contre l’habitat dégradé, notamment dans les quartiers marseillais les plus vulnérables.
L’exemple local qui inspire
Dans cet élan de transformation, le cabinet marseillais ESPANDI, fondé en 2024 par deux jeunes trentenaires, fait figure de pionnier. Leur approche de terrain, axée sur la proximité et la transparence, séduit déjà près de 600 copropriétaires. Une preuve que la confiance entre habitants et syndics est possible, dès lors qu’on met l’humain et la compétence au cœur du dispositif.