Le maire de Marseille et ses élus écologistes ont reçu Paul Watson, célèbre militant contre la chasse aux baleines, récemment libéré, en séjour à Marseille après son incarcération. Touché par ce soutien, il envisage de s’impliquer dans la sensibilisation des jeunes Marseillais à la biodiversité marine.
C’est une figure de la lutte pour la biodiversité marine, un loup de mer dont l’allure et les actions peuvent évoquer un pirate des temps modernes. Le militant américano-canadien de 74 ans, Paul Watson, a sillonné les mer avec son ONG Sea Shepherd pour empêcher les chasseurs de baleine de tuer les cétacés.
Ce qui lui a valu une incarcération de six mois au Groenland, d’où le Japon souhaitait l’extrader pour le juger. La mairie de Marseille, poussée par la frange écologiste de sa majorité, avait apporté son soutien au militant en affichant son portrait sur l’hôtel de ville. Et s’était réjouie de sa libération le 17 décembre 2024.
Il se trouve que le défenseur de la biodiversité marine séjourne actuellement à Marseille, qui compte une antenne active de Sea Shepherd et où réside sa famille. La municipalité en a profité pour le recevoir, ce lundi 20 janvier, dans le bureau du maire Benoît Payan, avec la présidente nationale de l’ONG, Lamya Essemlali.
À l’issue de cet échange, le maire de Marseille a réaffirmé son soutien à l’action du militant des océans. « C’est un immense honneur de l’accueillir. Le combat de Paul, c’est plus que le combat d’une génération, c’est le combat de l’humanité pour la vie ».
« Marseille a un très bon programme éducatif pour les enfants »
Si la famille de Paul Watson a posé ses valises ici, c’est sa femme qui l’a voulu. « Parce que mon fils est un champion d’échecs. Et apparemment, Marseille est le meilleur endroit en France pour apprendre les échecs ».
Voilà pour la raison de sa présence. Mais, alors que son combat est planétaire, bousculant des états dans des conflits juridiques internationaux, il profite de son passage pour poser un regard sur les actions locales en faveur de la biodiversité.
Tout ne semble pas parfait aux yeux du protecteur de l’environnement. Mais il décide de mettre en avant le « très bon programme éducatif pour les enfants » que la municipalité lui a présenté. Le nouveau centre de voile hérité des JO 2024 permettra par exemple de donner des cours de sensibilisation environnementale aux écoliers marseillais.
« J’aimerais beaucoup en faire partie »
Mais il semble particulièrement séduit par les aires marines éducatives (AME). Un programme qui permet à une école d’adopter une zone naturelle littorale, de l’étudier et d’y créer un parcours d’interprétation. Comme à la plage la plage Sainte-Estève au Frioul.
Ce dispositif éducatif, « j’aimerais beaucoup en faire partie, annonce Paul Watson. Parce que le futur, c’est aussi de sensibiliser nos enfants à l’importance de la protection des océans ».
Adjoint municipal au littoral, l’écologiste Hervé Menchon explique que la Ville a décidé de « doubler les aires marines éducatives (AME). On en compte plus d’une dizaine aujourd’hui ». Avec bientôt un intervenant de renommée mondiale, donc ? À suivre.