Alors que 15% de la population subit des seuils nuisibles de bruit, la Métropole Aix-Marseille-Provence lance un projet de « plan de prévention » des nuisances sonores. Il prévoit des radars anti-bruit.
Les moteurs et klaxons d’un embouteillage, un avion qui passe au-dessus, une moto qui hurle sa puissance à tout un quartier. Beaucoup de monde connaît cette bande son quotidienne des grandes métropoles.
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le bruit représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe. Derrière la pollution atmosphérique.
Au-delà de la perte d’audition, il induit des impacts indirects sur la santé. Ces derniers résultent principalement du stress qu’il engendre : détresse psychologique, dépression, voire problèmes cardio-vasculaires.
Le conseil métropolitain d’Aix-Marseille-Provence de ce jeudi 5 décembre a voté un nouveau « projet de Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) ». Il présente une analyse des nuisances sonores sur le territoire, et un plan d’actions sur 5 ans, jusqu’en 2029.
Le document est soumis à une consultation publique à partir du 9 décembre. Les habitants peuvent ainsi le consulter et donner leur avis durant deux mois en ligne ici.
280 000 habitants victimes du bruit sur Aix-Marseille-Provence
Sur le territoire de la Métropole Aix-Marseille-Provence, « 280 000 habitants sont exposés à des seuils nuisibles de bruit », estime Amapola Ventron, vice-présidente métropolitaine déléguée à la lutte contre les pollutions. Soit plus de 15% de la population.
Et de noter que « 160 établissements d’éducation et de santé sont exposés à des niveaux dépassant les valeurs limites réglementaires ».
L’élue, maire de Cabriès-Calas, classe également les principales sources de nuisances sonores. À commencer, sans surprise, par le trafic routier. « Devant le bruit aérien, qui arrive deuxième, puis les trains ».
On notera également les nuisances industrielles, ou portuaires. Comme à l’Estaque, où le chantier naval de la forme 10 tape sur les tympans des habitants.
Un plan de 64 actions
Ainsi, la Métropole prévoit de travailler sur 64 actions en 2025 pour réduire les nuisances sonores. « Cela passe par une analyse plus précise des zones et des sources de bruit », décrit Amapola Ventron. On sait déjà qu’il y a « 50 000 points noirs du bruit sur le territoire », poursuit l’élue.
Il s’agira de traiter ces zones, avec des mesures d’isolation phonique, comme des murs anti-sons ou des aides pour mieux isoler les logements.
« Bien sûr, la réduction du bruit passera par la réduction de la voiture et le développement des transports collectifs et doux », rappelle l’élue de la Métropole. L’intercommunalité est en charge des transports et de la voirie.
Bientôt des radars anti-bruit à Marseille ?
À noter, également, que la traque aux véhicules non réglementaires, comme les voitures et motos aux pots d’échappement pétaradants, devrait débuter dans les prochaines années.
Les fameux radars anti-bruit, capables de verbaliser automatiquement les moteurs trop bruyants, sont en phase d’expérimentation en France, et bientôt homologués.
La Métropole propose « d’accompagner les communes volontaires pour tester l’utilisation d’un radar sonore » dès que le contexte réglementaire le permettra. Nulle doute que Marseille sera candidate.