Le Département a inauguré la pouponnière de Fontainieu à Marseille le 21 novembre. La collectivité veut poursuivre la rénovation du bâtiment de 6 000 m2 pour répondre à la hausse de la demande de placement des enfants.
C’est au bout du chemin rural de Fontainieu, sur les hauteurs du 14e arrondissement, entre la voie de chemin de fer et le canal de Provence, que le Département des Bouches-du-Rhône vient d’inaugurer la deuxième pouponnière de Marseille.
Dans cet immense bâtiment rose, entouré d’un parc verdoyant, 54 professionnels de la Direction des maisons de l’enfance et des familles (Dimef) accueillent 18 bébés de 0 à 3 ans, placés en urgence au titre de la protection de l’enfance. Ils leur apportent des soins médicaux, une aide psychologique, mais aussi des câlins dont ils ont tant besoin à l’orée de leur vie.
À l’étage, une puéricultrice nourrit un nouveau né, âgé d’à peine une semaine. Tandis qu’une autre tente de calmer une petite fille née prématurée il y a trois semaines. Les deux salariées sont en charge de cinq nourrissons et opèrent un roulement pour les surveiller sept jours sur sept, de jour comme de nuit.
Poursuivre la rénovation du bâtiment
Le Département a réhabilité 1600 m2 du bâtiment désuet en sept mois – une ancienne maison de retraite – pour 2,7 millions d’euros dont une aide conséquente de 1,5 million de l’État. « J’ai choisi ce bâtiment pour son parc magnifique et que les petits puissent en profiter », glisse Martine Vassal.
Mais il reste encore la possibilité de rénover l’aile Est, représentant 4 000 m2 inscrits au schéma directeur de l’immobilier départemental. La présidente entend d’ailleurs se pencher sur leur berceau pour accueillir plus d’enfants et ne pas séparer les fratries.
Hausse de 38% de la demande de placement
D’autant que la demande d’accueil en urgence aux services de protection de l’enfance a connu « une augmentation de 38% entre 2022 et 2024 », précise Renaud Garcin, directeur de la Dimef. Cette hausse coïncide, aussi, avec l’augmentation des violences intra-familiales depuis le Covid, ajoute le spécialiste.
Dans le même temps, le budget consacré à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Département augmente lui aussi chaque année. En 2017, le montant était de 200 millions d’euros alors qu’il avoisine aujourd’hui les 300 millions d’euros pour 5 000 enfants placés.