Face à des « épisodes méditerranéens » de plus en plus fréquents et violents, le gouvernement lance sa 9e campagne de prévention des pluies intenses et des inondations et rappelle les bons gestes.
À quel point êtes-vous préparé à réagir aux inondations ? Premier risque naturel en France, ce phénomène touche chaque année des milliers de personnes. Les territoires du pourtour méditerranéen et leurs 9 millions d’habitants sont particulièrement exposés aux conséquences des « crues cévenoles », de plus en plus violentes. Les pluies torrentielles du 4 septembre dernier à Marseille, alors placée en vigilance orange, en témoignent.
Les autorités ont présenté leur 9e campagne de prévention des pluies intenses et des inondations lors d’une conférence au Centre opérationnel zonal de crise (CeZOC), situé à Pont-de-Vivaux (10e). Celui-ci assure une veille permanente 24h/24 et 7j/7 pour apporter, en cas de crise, une réponse opérationnelle coordonnée sur l’ensemble des 21 départements de la zone Sud des régions Paca, Occitanie et Corse.
Les gros orages « deux fois plus fréquents et beaucoup plus puissants »
Au cours des 30 dernières années, 490 décès liés aux inondations ont été recensés en France, « dont 70 % sur l’arc méditerranéen. Deux communes sur trois dans cette zone ont été déclarées en catastrophe naturelle depuis 1995 », rapporte Cédric Bourillet, directeur général de la prévention des risques au ministère de la Transition écologique. La tempête Monica, dernière en date, a fait huit victimes dans les départements du Gard et de l’Ardèche au mois de mars.
Pour rappel, les « épisodes méditerranéens » sont liés à des remontées d’air chaud, humide et instable en provenance de la mer. Ils surviennent le plus fréquemment en automne, lorsque la mer est chaude, ce qui induit une forte évaporation.
Les études météorologiques montrent que la fréquence et l’intensité de ces phénomènes sont aggravées par le réchauffement climatique. « Ces épisodes sont aujourd’hui deux fois plus fréquents et beaucoup plus puissants que dans les années 1960 », poursuit Cédric Bourillet. La Méditerranée a battu des records cet été avec une température moyenne de 28,9°C, soit 3 à 4 degrés au-dessus des normales de saison.
98% des décès surviennent en voiture ou à domicile
L’État appelle ainsi « à la vigilance » pour les mois et années à venir. Pour faire face à ces risques, les autorités ont intensifié leurs efforts de prévention et de sensibilisation en multipliant les campagnes médiatiques, clips et affiches diffusées auprès des collectivités. En parallèle, des outils comme Vigicrues ou l’application FR-Alert permettent d’alerter en temps réel les habitants à risques sur leur téléphone.
Lors des inondations, 98% des décès surviennent lors de trajets en voiture ou à domicile, notamment dans les sous-sols. Jean-François de Manheulle, adjoint au directeur de la sécurité civile, rappelle qu’« il est essentiel de reporter ses déplacements, de monter à l’étage et de suivre les consignes des collectivités locales ».
Il est aussi recommandé de préparer à l’avance un kit d’urgence pour pouvoir vivre en autonomie pendant trois jours (radio à pile, lampe poche, nourriture non-périssable, eau potable, trousse de secours…).
Selon le préfet de la région Christophe Mirmand, « il faut développer la culture du risque. Chaque citoyen doit être l’acteur de sa propre sécurité ».
Le 13 octobre, journée nationale de la résilience
Organisée pour la troisième année consécutive, la Journée nationale de la résilience aura lieu le 13 octobre prochain. L’initiative a été lancée par le gouvernement en 2022, en cohérence avec la journée internationale pour la réduction des risques de catastrophes de l’Organisation des Nations unies, pour sensibiliser les citoyens.
Plus de 150 événements sont prévus, réunissant des associations, experts et collectivités lors de séminaires, colloques, ateliers et visites proposées auprès des scolaires et du grand public.
« Au-delà de la connaissance des risques, nous devons aussi regagner une connaissance de notre territoire et de la nature pour mieux réagir face à ces phénomènes », ajoute Ghislaine Verrhiest-Leblanc, directrice générale de l’Association française pour la prévention des catastrophes naturelles.