Le second tour des élections législatives aura lieu le dimanche 7 juillet 2024. À Marseille, il y aura cinq duels, tous entre le Rassemblement national et le Nouveau Front Populaire.
Marseille compte sept circonscriptions. Dans deux d’entre elles, la 4e (hypercentre) et la 7e (quartiers Nord), les députés sortants Manuel Bompard (LFI) et Sébastien Delogu (LFI) ont remporté haut la main le premier tour et assuré leur réélection sans passer par la case second tour.
Dimanche 7 juillet, les électeurs marseillais iront donc voter dans les cinq circonscriptions qu’il reste à départager. Au soir du premier tour, ils se sont massivement mobilisés pour positionner en tête le Nouveau Front Populaire, rassemblement de la gauche regroupant les socialistes, les insoumis, les communistes et les écologistes.
Des duels et des incertitudes
Dans quatre des cinq circonscriptions qui joueront leur destin dimanche, les résultats du premier tour avaient esquissé des triangulaires. Mais tous les candidats de la majorité présidentielle (Ensemble) arrivés en 3e position se sont effacés au profit d’un front républicain pour faire barrage à l’extrême droite.
À commencer par la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache, qui s’est retirée avant la fin du dépouillement des votes dans la 1ère circonscription, au profit de Pascaline Lécorché (Place publique), en envoyant un message clair à ses électeurs : « Les échecs ça arrive, le déshonneur on ne s’en remet jamais. Pas une voix pour le Rassemblement national » a exprimé l’une des plus fidèles soutiens à Emmanuel Macron.
L’incertitude demeure dans ce secteur qui pourrait basculer Rassemblement national, après une large domination de Monique Griseti (RN) qui a réalisé plus de 45% des voix au premier tour.
Lionel Royer-Perreaut, ancien maire de secteur, député sortant bien ancré dans son fief, s’est également retiré dans la 6e circonscription au profit de l’écologiste Christine Juste, adjointe au maire de Marseille, sans pour autant appeler au front républicain. « Les électeurs semblent penser qu’en votant pour le Nouveau Front Populaire ils peuvent faire barrage au FN » a-t-il réagi dimanche dernier.
Mais dans cette circonscription des quartiers Sud – Sud Est de la Ville, la promesse d’un front républicain parait plus jouable pour la gauche. Avec son score de 38% au premier tour, le candidat RN, Olivier Fayssat, disposera d’une réserve de voix plus limitée que sa collègue Monique Griseti.
Dans la 3e circonscription (13e et 14e arr.), pas de triangulaire à la sortie des urnes le 30 juin. Au second tour, Gisèle Lelouis (RN) affrontera le jeune candidat écologiste du NFP, Amine Kessaci, qui a réussi à atteindre un score de 35,68% au premier tour. Pourra-t-il compter sur le report des voix du bloc de la droite et du centre (LR et Ensemble), qui a cumulé un peu plus de 17% dimanche ?
Claire Pitollat se désiste aussi
La député sortante Claire Pitollat, battue au premier tour et arrivée en 3e position derrière le RN et le Nouveau Front Populaire, a mis plus de temps que ses confrères pour se désister. Elle est finalement sortie du silence dans un tweet sur X le 1er juillet , en annonçant son retrait au profit de Laurent Lhardit, socialiste et adjoint au maire de Marseille en charge de l’économie, dont elle reconnait « les valeurs humanistes et respectables ».
La 2e circonscription du littoral Sud de Marseille pourrait ainsi basculer à gauche si le report des voix espéré par le front républicain se met en place dimanche prochain.
La cinquième circo promise à la gauche ?
Reste la 5e circonscription, dans laquelle le duel fratricide du premier tour entre les deux LFI, le député sortant et candidat dissident Hendrick Davi et celui investi par le Nouveau Front Populaire Allan Popelard, a placé le Rassemblement national légèrement en tête au premier tour avec 25,77% des voix.
Arrivé 3e avec 23,32%, le candidat NFP s’est retiré hier et devrait permettre en toute logique la réélection d’Hendrick Davi qui a enregistré 24,44% des voix. Allan Popelard a néanmoins annoncé vouloir déposer un recours le 8 juillet, au lendemain du second tour, pour « rétablir la sincérité du scrutin », accusant son homologue d’avoir usurpé l’identité du Nouveau Front Populaire.