La Ville de Marseille lance la « trame turquoise » pour restaurer la santé écologique du Jarret et de ses abords, de Frais-Vallon au piémont de l’Étoile. Un projet soutenu financièrement par l’Agence de l’eau.

Il y a les trames vertes, pour favoriser la faune et la flore terrestres. Il y a les trames bleues, pour la biodiversité aquatique. Et pour faire le lien entre les deux, il y a les trames turquoises. Certaines espèces illustrent cette relation écologique indissociable. « Des espèces terrestres grandissent dans l’eau puis vivent sur terre. Comme les grenouilles, les tortues, des insectes », rappelle Annick Mièvre, directrice régionale de l’Agence de l’eau.

L’institution a lancé un appel à projets et sélectionné celui de la Ville de Marseille concernant le cours d’eau urbain du Jarret. Car si ce nom évoque surtout une rocade des plus fréquentées de la ville, « on a tendance à oublier la rivière qui coule dessous », note Perrine Prigent, conseillère municipale déléguée à la place de l’eau dans la ville. « Et qui coule à l’air libre en amont ».

C’est au bord du Jarret, au niveau du parc de la Ravelle, dans le 13e arrondissement, que la municipalité présentait le projet de trame turquoise pour la protection du ruisseau du Jarret ce mercredi 16 novembre.

jarret, Le ruisseau du Jarret doit retrouver une santé écologique au Nord de Marseille, Made in Marseille
De gauche à droite : Perrine Prigent, Christine Juste, Annick Mièvre et Nassera Benmarnia

Une étude naturaliste « de Frais-Vallon jusqu’au pied du massif de l’Étoile »

« Un véritable corridor écologique qu’il faut restaurer, renaturer et protéger », explique Christine Juste, adjointe au maire en charge de la gestion des espaces naturels. Ce projet concerne le lit du Jarret « sur 1,5 kilomètre », précise-t-elle. Mais aussi le ruisseau du vallon de La Grave, plus au nord, qui traverse le parc Athéna.

La Ville vient donc de lancer une grande étude naturaliste pour diagnostiquer l’état écologique d’un vaste périmètre de 25 hectares autour de ces deux cours d’eau « de la colline de Frais-Vallon jusqu’au pied du massif de l’Étoile », ajoute l’élue.

Cette étude, qui vient de débuter, doit analyser l’état de la biodiversité sur un cycle annuel. Elle rendra ses conclusions à l’automne 2023. Ces analyses permettront de construire un programme d’aménagement écologique, d’ici à fin 2024.

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Les parcs comme maillons du corridor écologique

Cette première phase d’études représente un investissement de 70 000 euros, financé à 70 % par l’Agence de l’eau. Elle déterminera les aménagements autour du Jarret, qui doivent débuter en 2025. Ils restent donc à définir et à chiffrer, alors que le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône devrait également participer.

« Ce travail vise à faire sortir sur papier la stratégie de la Ville pour la biodiversité et de la concrétiser », poursuit Christine Juste. Son homologue aux espaces verts, Nassera Benmarnia, estime qu’il « faut ramener la nature partout où c’est possible ».

À commencer par les parcs. Le Jarret « en traverse trois », précise-t-elle. « Celui de la Ravelle, de Saint-Théodore et de la Bégude ». Sans compter le parc Athéna également concerné par la trame turquoise. « Ils accueillent beaucoup de biodiversité », et devraient donc concentrer les aménagements du projet. Avec notamment des plans de gestion pour favoriser leur santé écologique.

La Ville espère aussi faire du projet de trame turquoise un outil de sensibilisation du grand public envers la faune et la flore urbaines. Pour cela, la conseillère municipale Perrine Prigent souhaite associer « les habitants et les associations des quartiers riverains dans tout le processus. Des études naturalistes participatives à la co-construction des aménagements pour qu’ils s’approprient le site. Qu’ils mettent les mains dans l’eau », conclut-elle.

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