Le Département des Bouches-du-Rhône récompense la recherche d’excellence en Provence. Biodiversité face aux défis industriels, synthèse moléculaire ou immunothérapie contre le cancer… Trois chercheurs innovants ont été récompensés ce matin pour l’originalité et l’impact de leurs travaux.
Le Département des Bouches-du-Rhône récompensait ce mardi 30 novembre matin les chercheurs du territoire à l’occasion de la sixième édition du « prix départemental pour la recherche en Provence ».
Il vise à mettre à l’honneur la communauté scientifique locale en récompensant des chercheurs, jeunes chercheurs, collaborateurs et équipes, pour l’originalité de leurs travaux de recherche fondamentale ou appliquée. Notamment pour l’impact de ces études « pour la société civile et l’économie ».
30 candidatures ont été déposées cette année. Le jury, présidé par Frédéric Collart, conseiller départemental délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche, a sélectionné 9 nominés pour les 3 prix décernés : le Grand prix, le Prix spécial et le Prix jeune chercheur.
Les boues rouges au cœur d’une étude récompensée par le Prix spécial « biodiversité et territoire »
Le Prix spécial s’attache cette année à la « biodiversité et au territoire », a précisé le président du jury, qui a souhaité mettre en avant des recherches « originales et innovantes » sur le sujet. C’est une docteure en gestion et management qui a donc été distinguée ce mardi matin.
En effet, Nathalie Boutin propose une approche pluridisciplinaire qui offre un regard novateur autour des enjeux de biodiversité dans les décisions publiques et privées. Elle tire sa réflexion de deux conflits environnementaux bien connus sur le territoire : Alteo et les boues rouges, d’une part, et la société E.on et la centrale de Gardanne, d’autre part.
Société civile, décideurs publics, industriels… elle décrypte l’intrication complexe des enjeux des différentes parties prenantes. Son étude pourrait donner des clés aux décideurs pour une meilleure prise en considération de la biodiversité.
Un jeune chercheur distingué pour ses travaux sur les molécules de synthèse
Les talents des chercheurs en devenir ont également été récompensés avec le Prix jeune chercheur. C’est Adrien Quintard, dans le domaine de la chimie, qui décroche le sésame cette année. Ses travaux prometteurs à l’Institut des sciences moléculaires de Marseille (ISM2) ont séduit le jury.
Le jeune chargé de recherche travaille sur la synthèse moléculaire. Une discipline qui permet de créer des matériaux innovants très recherchés en science et dans les nouvelles technologies. Adrien Quintard s’appuie particulièrement sur la technique de la catalyse pour produire ces nouvelles molécules de manière plus efficace et plus respectueuse de l’environnement.
« On n’a pas inventé le laser en cherchant à améliorer la bougie »
Enfin, Éric Vivier a reçu le Grand prix départemental pour la recherche en Provence. On ne présente plus le professeur en immunologie, praticien hospitalier à l’AP-HM, coordinateur du cluster Marseille immunopôle et fondateur de la société Innate pharma. Il est reconnu internationalement pour ses travaux ayant permis de développer des thérapies innovantes contre le cancer.
Il a tenu à partager les honneurs avec ses équipes, rappelant que « 150 personnes ont travaillé dans les labos ». Face aux élus présents, il a également appuyé son appel à soutenir « la recherche fondamentale », sans laquelle, il n’y a pas de grande révolution technologique. Un propos imagé par cette citation : « on n’a pas inventé le laser en cherchant à améliorer la bougie ».