Philippe Echaroux est sans doute la révélation artistique de l’année 2014 dans le domaine du Street-art ! Photographe autodidacte bourré de talent et d’humilité, le jeune Marseillais enchaîne les succès. Les derniers en date, l’organisation d’une exposition éphémère sur le Vieux-Port pour lancer Marseille capitale européenne du sport 2017 et le shooting du footballeur hollandais de légende Johan Cruyff pour le journal sportif l’Equipe. Il avait également semé le oaï au dernier festival de Cannes en projetant des portraits éphémères sur les murs de la ville et du Palais des Festivals. 

Philippe Echaroux, Philippe Echaroux, le photographe qui fait briller Marseille, Made in Marseille

Le talentueux photographe peut être fier, car en plus d’être vraiment génial, son art ne dégrade rien, à l’inverse des graffitis ou autres styles d’art de rue. Ses œuvres, vous les connaissez sans doute déjà. En mars dernier, Philippe avait fait le buzz en faisant réapparaître pour quelques heures seulement le portrait du plus célèbre des Marseillais, Zinedine Zidane, sur le mur de la Corniche, face à la mer. Un projet qui avait séduit immédiatement notre Zizou national, pourtant pas très porté sur l’art d’habitude. A croire qu’avec Philippe Echaroux, rien n’est insurmontable.

Pour Made in Marseille, l’artiste fait un tour d’horizon sur son parcours, son concept et ses projets

Philippe Echaroux, Philippe Echaroux, le photographe qui fait briller Marseille, Made in Marseille
Cette photo là est excellente « Regarde Maman ! Je suis au Festival de Cannes ! » sur la Palais des Festivals

Philippe Echaroux est le créateur d’un nouvel art « Painting with lights », une forme de Street-art 2.0. Il projette des photos dans l’espace public à l’aide d’un projecteur simplement posé sur un muret ou tout ce qui lui passe sous la main. Il nous explique « c’est un art éphémère et respectueux des gens. Je ne m’impose pas puisque si j’éteins mon projecteur, l’oeuvre d’art disparaît. Et en plus, le Painting with lights ne salit pas. C’est une valeur qui me tient à cœur, car si tu respectes les gens, ils te respecteront en retour« . Son truc à lui, c’est de bien travailler avec l’éclairage et pas tant de passer des heures à retoucher ses photos. Tout se fait à la prise de vue. Et c’est ça, la « Touche Echaroux ». Comme il le dit lui même « C’est exactement comme pour un cuisinier. Tu peux en avoir deux qui te font deux purées avec les mêmes ingrédients, et bien elles n’auront pas forcément le même goût ! »

Son envie de faire du street-art lui vient de sa volonté de faire de l’art pour les gens qui ne s’y intéressent pas. Et la rue permet de toucher tout le monde. Tout comme son ami JR et ses collages ou les graffs de Bansky, il revendique un nouveau modèle d’art éphémère au service de tous. Selon lui, « Un artiste ne doit pas recopier mais créer quelque chose !« . 

Son parcours : de l’escalade à photographie

Pourtant, Philippe n’était pas destiné à faire ce métier de photographe « au départ, je viens du sport. J’ai fais de l’escalade, j’avais des sponsors pour ça. Puis, j’ai passé mon concours d’éducateur spécialisé ». Et, un beau jour, il y a maintenant 6 ans, son destin a basculé. Il s’est acheté du matériel photo pour partir arpenter les rues de la ville, comme ça « Pour le plaisir et par hasard, car je m’ennuyais un peu à l’été 2008. Paradoxalement, la photo n’a jamais été une grande passion. En fait, c’est plus un bon outil pour faire des choses artistiques. Un peu comme si j’avais appris à peindre« . Dans la foulée, Philippe s’est inscrit à un concours lancé par Dior, pour lequel il a décroché la première place. C’est là que tout à basculé dans sa tête. Il a commencé à se dire qu’il était peut être doué pour ça. La première personnalité à lui avoir fait confiance est l’artiste marseillais Gari Greu, chanteur du Massilia Sound System.

Mais, Philippe est quand même allé au bout de son diplôme d’éducateur spécialisé, une formation qui a duré 3 ans. Il essaye même de temps en temps d’aller proposer des ateliers artistiques dans des structures sociales de la région avec sa casquette de photographe, malgré son agenda de ministre. « C’est d’ailleurs assez marrant car les jeunes pensent que je ne suis que photographe alors que je suis aussi éduc’ spé« . Et, l’influence dans son travail s’en ressent. Il aime rappeler qu’il travaille avant tout sur des portraits, « des humains« , et ce n’est pas un hasard quand on voit son parcours.

Aujourd’hui, cet originaire de Marseille qui n’a jamais vraiment quitté sa ville natale aime dire « à notre époque, c’est bien de rappeler que tout est éphémère. Alors, parfois on travaille des mois sur un projet, puis ça dure deux heures et c’est terminé. Mais c’est bien, car après on passe à autre chose. D’ailleurs, les autres formes de street-art aussi sont éphémères. Le graffiti par exemple, il se peut qu’un artiste en réalise un et que deux heures après, ce soit déjà recouvert par autre chose…« .

Quelques photos de son oeuvre 2.0 à Marseille 

© Philippe Echaroux

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Akhenaton sur le Vieux-Port
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Un Marseillais au Vallon des Auffes
Philippe Echaroux, Philippe Echaroux, le photographe qui fait briller Marseille, Made in Marseille
Au MuCEM
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Sur le rond-point du Prado, portrait dans les arbres

3 ans de carrière et déjà un immense palmarès

Philippe Echaroux est un peu un touche à tout. Il réalise des portraits projetés dans les arbres ou sur des façades, mais aussi, et c’est ce qu’il préfère, des petites phrases de deux trois mots, très percutantes. Pour exprimer un message. Il a d’ailleurs récemment projeté « Pense à rêver » sur le fort Saint-Jean.

Philippe Echaroux, Philippe Echaroux, le photographe qui fait briller Marseille, Made in Marseille
Le Fort Saint-Jean

Après à peine 3 ans d’une carrière professionnelle débutée en 2011, et déjà un immense palmarès au compteur… Philippe Echaroux a shooté des stars du monde entier comme Zidane, Thiago Silva, Cruyff, Manaudou, Busquet, Jean-Claude Killy, Patrick Bosso, Akhenaton, Nelson Monfort, Gary Dourdan, Jean-Pierre Foucault, Gari Greu de Massilia Sound System, et bien d’autres.

Et, quand on lui demande avec quel artiste il a préféré travaillé, Philippe ne sait pas trop quoi répondre. Il les a tous apprécié à leur manière, même s’il est emballé par l’intelligence d’Akhenaton ou de Patrick Bosso. Mais, l’artiste reste tout de même très imprégné par son expérience avec Zidane qui l’avait accueilli à Madrid l’année dernière pour réaliser une série de photos dont la mythique exposée sur la Corniche en mars dernier. « J’ai aimé ce moment peut-être aussi car c’était un projet qui me tenait à cœur. C’est marrant parce que tu te fais un peu le projet dans ta tête, puis tu finis par avoir Zidane dedans, et tout le monde se met à en parler partout« .

Philippe Echaroux, Philippe Echaroux, le photographe qui fait briller Marseille, Made in Marseille
Zizou de retour sur la Corniche le temps d’une soirée

Son actualité, ses projets… Des expositions à Marseille, Paris et Val d’Isère

Actuellement, Philippe Echaroux réalise une exposition à Marseille pour quelques jours. Il s’agit d’une projection de 7 œuvres de 9 sportifs marseillais tout autour du Vieux-Port pour promouvoir la réussite de la ville de Marseille au titre de capitale européenne du sport en 2017. Et pour le photographe, c’est une immense récompense de pouvoir s’exposer aux yeux de tous et à la demande la mairie dans sa propre ville. Pour lui « C’est bien de partir de là où tu viens« . Et, cela va inciter les Marseillais à se balader dans la ville à la recherche de ces portraits, pour seulement quelques heures chaque soir de la semaine. Son but ? « Que les gens aillent aux pieds des œuvres et qu’ils regardent comment la photo est projetée sur le mur. Parce que ça, c’est hyper calculé. J’essaye toujours de faire en sorte que ça ressemble à un collage ou un graff, et pas à une affiche projetée sur un mur. Et puis en vrai au pied de l’oeuvre, la lumière n’est pas aussi forte que sur les photos ».

Philippe Echaroux, Philippe Echaroux, le photographe qui fait briller Marseille, Made in Marseille

Début janvier, il diffusera certaines de ces œuvres sur les murs de la capitale, puis il partira à Val d’Isère pour une exposition de Street-art dans la neige. Il projettera ses photos dans la station bien sur pour que les gens puissent les voir. Une oeuvre par soir pendant deux heures. Sa seule crainte, avoir froid… Pas facile pour un Marseillais de devoir passer deux heures dans la neige tous les soirs !

En parallèle de son art 2.0, Philippe travaille également pour des grands magazines comme l’Equipe. C’est un métier différent. Plus rapide et plus technique. Des aspects que l’artiste apprécie aussi. Cela lui permet de rencontrer des gens intéressants et de continuer à évoluer dans son domaine.


Sa vidéo « Painting with lights »

Philippe Echaroux au festival de Cannes

3 commentaires

  1. Ses projections sur des sites de la ville sont excellentes!
    Pourquoi ne pas proposer à la mairie de prolonger ce type de projet chaque année en l’espace d’un weekend et d’en faire notre « fête des lumières » à nous. ça pourrait rameuter pas mal de monde et permettre aux marseillais de se réapproprier leur ville et de la faire découvrir aux visiteurs!

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