Au 9 rue d’Aubagne (1er), la Maison des Nines ouvrira ses portes aux Marseillais au début du printemps. Imaginé comme un lieu de vie avec des espaces de restauration et un concept-store, l’établissement a pour vocation de devenir un repaire pour les associations et habitants du quartier, où seront organisés des ateliers pour petits et grands et des conférences thématiques.

À 14h, les pizzerias, pâtisseries orientales et autre quincaillerie font le plein de chalands. Une journée ordinaire à la rue d’Aubagne (1er) où se croisent les commerçants, où discute le voisinage, où se rencontrent les habitués. En l’espace de quelques minutes, Annaelle, Estelle et Claire, reconnaissables dans leur bleu de travail, ont déjà salué une bonne dizaine de personnes devant l’Épicerie l’Idéal. « Nous nous sommes déjà rapprochées de nombreux acteurs du quartier, le lien s’est très vite établi », se réjouit Annaelle, co-gérante et programmatrice.

Et pour cause, les trois jeunes femmes apportent avec elles un projet conçu il y a tout juste un an, combinant gastronomie, lifestyle et mixité sociale au sein d’un même lieu : La Maison des Nines (« jeunes femmes » en provençal). De l’artisanat aux créations made in France en passant par la sensibilisation sociale et environnementale, ce repaire multi-usages aura pour objectif de réunir associations, artisans et particuliers.

Le concept, soutenu par la Métropole, la Ville de Marseille, la BPI et incubé à la Kedge Business Nursery, devrait ouvrir ses portes au printemps 2021, après une année d’élaboration et quatre mois de travaux.

, Gastronomie, ateliers associatifs et concept-store : La Maison des Nines va ouvrir à Noailles, Made in Marseille

4 salles, 4 ambiances : comme à la maison

Bientôt, les carrelages de couleurs et les objets décoratifs prendront place au 9 rue d’Aubagne, pour le moment en chantier. À l’intérieur s’y attèlent activement les ouvriers, afin que le projet puisse voir le jour d’ici quelques semaines. Une fierté pour les trois entrepreneuses qui s’occupent, quant à elles, du démarchage des marques et de l’organisation du concept, dans cet espace de quelque 130 m2, agencé en 4 « pièces de vie ».

« Le lieu s’appelle la Maison car il est présenté comme telle, mais aussi parce qu’on veut que chacun s’y sente chez lui, en mangeant un plat réconfortant dans un lieu cocooning, continue Annaelle. Nous pourrons accueillir jusqu’à 40 couverts quand la situation le permettra ».

Après le coin cantine/coffee shop/à emporter, la visite se poursuit dans la salle de bain, agrémentée de ses comptoirs à parfums et bijoux, et le vide dressing où s’accumuleront les marques françaises de prêt-à-porter, et où travaillera Estelle. « Je recevrai tous les jours les personnes dans ce bar à parfums et cosmétiques naturels. Nous avons la volonté de proposer exclusivement des marques et des créations made in France, qui ont aussi une démarche engagée. Il y aura dans la « salle de bain » une sélection unique, ainsi que dans le dressing. Plus qu’une boutique, nous voulons offrir une expérience, notamment grâce au conseil et aux divers ateliers que seront animés ».

Après cette virée shopping, les jeunes femmes ont imaginé un dernier espace de réception, où une cuisine sera aménagée pour la réception de déjeuners et dîners privés, mais pas que.

Un projet d’économie sociale et solidaire

Car, pour les filles, l’objectif est bien marqué : il s’agira avant tout d’un espace d’échanges. « On voulait vraiment installer le projet à Noailles, souligne Estelle. Il y a une vie de quartier très dynamique, très chaleureuse, l’été, on s’y retrouve. Ici, les associations travaillent au quotidien pour accompagner la population. Nous voulons leur offrir un nouveau lieu où recevoir les Marseillais en abordant des problématiques de société à l’occasion de conférences ou de tables rondes, ou pour y organiser leurs ateliers d’écriture, de lecture, de cuisine… ».

Pour garantir cette offre, les nines recevront les organisations telles que Destination Familles, le Bouillon de Noailles ou encore le Carillon, chacune implantée dans le secteur. Claire, en charge de l’espace restauration et de la gestion, voit en cette proximité une manière de multiplier les initiatives à l’égard de la population. « Il y a cette volonté d’associer la démarche sociale à la gastronomie que nous pouvons voir fleurir à Marseille depuis quelques années. Nous voulons nous y associer en créant la mixité au sein d’un même lieu et pensons déjà organiser des brunchs solidaires, c’est-à-dire à prix réduits, pour que chacun puisse en profiter ».

Valorisation de l’entrepreneuriat féminin

Un projet d’envergure qui a déjà conquis bon nombre de jurés sur le territoire français, félicité à l’occasion de divers concours nationaux et locaux. L’été dernier, leur participation à Talents des Cités leur aura notamment valu une récompense d’un millier d’euros et une intégration aux Audacieuses, programme d’accompagnement pour soutenir les entrepreneuses dans leurs projets à impact, délivré par l’espace de coworking La Ruche.

 

Les Nines ont besoin de vous ! 🍀⁠

Nous sommes sélectionnées par la #fabriqueaviva, un grand #concours national de l’…

Publiée par Maison des Nines sur Dimanche 17 janvier 2021

 

Lauréates en décembre de l’appel à projets Quartiers cafés, elles attendent désormais les résultats de leur participation au concours de la Fabrique Aviva, La Maison des Nines ayant récemment été sélectionnée parmi 1 147 projets lors d’un grand appel d’offres national de l’entrepreneuriat social et solidaire. « Il nous faut aujourd’hui 250 000 € pour tout organiser, nous lancerons dans les jours à venir une cagnotte sur le site KissKissBankBank. Au-delà du gain financier, ces concours nous ont apporté un réseau sur lequel nous pouvons nous appuyer », soulignent-elles.

Sans compter sur une expérience féminine aussi formatrice que révélatrice quant à la difficulté d’entreprendre. « Nous voulons aussi prouver que quand on veut, on peut, conclut Claire. Peu importe notre sexe. Trop de femmes n’osent pas se lancer par peur ou parce qu’elles reçoivent des remarques désobligeantes. Ça nous est aussi arrivé, c’est une réalité. Mais il ne faut pas se laisser marcher dessus, on vaut tout autant que les autres. C’est ce que nous prouvons aujourd’hui, si ça fonctionne, c’est parce que nous avons travaillé dans ce sens ».

Un message rempli de détermination, alors que les trois jeunes femmes envisagent déjà, à moyen-terme, d’ouvrir des annexes de leur maison dans d’autres villes de Provence. En attendant, les Marseillais pourront participer à l’inauguration de la leur. Rendez-vous en avril.

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