Marseille, capitale française de la tech à impact dans les prochaines années ? C’est l’ambition d’Aix-Marseille French Tech, au travers du Grand Bain. L’événement, qui aura lieu le 13 novembre au Silo, prend une autre dimension et s’inscrit dans une démarche inclusive et durable. On vous explique.
Prospection, interaction, inspiration, expérience, business… Cette année, la plongée dans le Grand Bain sera immersive et inclusive ! Aix-Marseille French Tech veut faire de cette deuxième édition un acte militant.
Par temps de crises, il était essentiel pour les acteurs de la tech du territoire de maintenir la manifestation. « C’est important pour nous d’investir le Silo, car on veut tous relancer l’économie. On a tous notre petite pierre à apporter, même si c’est la French Tech, on ne veut pas faire que du digital, mais aussi du présentiel », explique Mathieu Rozieres, fondateur de Black Euphoria et vice-président d’Aix-Marseille French Tech.
Dans le respect des mesures sanitaires et avec un siège sur deux occupé, le Silo accueillera le 13 novembre, environ 1 000 personnes pour un Grand Bain pétillant ; même si l’objectif n’est « pas de se rassembler autour d’une coupe de champagne, mais autour d’une réflexion commune pour penser le monde de demain, qu’il nous reste à inventer ».
C’est la ligne directrice de cet événement. Plus même : le « projet éditorial » qui colle à l’image de la nouvelle gouvernance. Elle entend faire bouger les lignes de la « tech for good », dont le territoire s’est emparé bien avant qu’il ne devienne un enjeu national.
« On veut mélanger les points de vues »
Depuis l’année dernière, le Grand Bain rayonne bien au-delà de la métropole Aix-Marseille. Il avait déjà posé les jalons d’une manifestation régionale, en invitant ses homologues de Toulon, Avignon, Arles, Nice-Sophia Antipolis… notamment au travers du « challenge » de start-up [lire encacré].
2020 marque une nouvelle étape. L’événement prend une ampleur nationale, avec une ambition claire et assumée. « Nous cherchons à faire de Marseille la capitale de la tech à impact. Ça nous prendra deux ans, trois ans, quatre ans, mais nous ferons du Grand bain le grand sommet de la technologie à impact en France. Et nous ferons de Marseille cette capitale-là ».
Alors tout le programme a été imaginé pour réussir ce pari et s’articule autour de trois grands axes. Quatre grandes conférences sur la grande scène du Silo viendront rythmer la journée pour inspirer. Elles obéissent toutes au même principe. Exit « l’homme blanc bedonnant de plus de 40 ans super content de ce qu’il fait. C’est tout ce qu’on ne veut pas pour le Grand Bain ».
Place aux femmes qui représentent 50% des intervenantes, et l’année dernière 50% des visiteuses d’ailleurs. « On veut mélanger les points de vues ». À ce titre, des membres éminent(e)s des Gafa, des responsables nationaux et internationaux, vont venir ou intervenir à distance pour porter leur vision, aux côtés de start-up. « Nous voulons qu’il y ait des activistes, des penseurs, des universitaires, des urbanistes… on mélange les approches de façon à ce que ceux qui vivent le Grand Bain soit inspirés ».
Cette année, le Grand Bain accueillera notamment les intervenants tels que Gilles Babinet, conseiller sur les questions numériques Institut Montaigne, Karine Picard, directrice générale Oracle France et vice-présidente EMEA (Stratégie des Applications Cloud) Carlos Moreno, urbaniste, directeur scientifique de la Chaire ETI à la Sorbonne, Agnès Van de Walle, directrice division partenaires et start-up Microsoft, Laurent Choukroun, directeur général et co-fondateur Synergie Family, Laurence Devillers, professeur en IA Sorbonne CNRS/LIMSI et Mathieu Nebra, co-fondateur de OpenClassrooms*.
« Vous reprendrez bien un cookie ? »
Des interviews croisées entre acteurs des Gafa et start-up autour des grands enjeux sociétaux sont également au programme. Sous l’intitulé décalé et original « Vous reprendrez bien un cookie ? », il sera question d’éducation, e-santé, ville durable, culture numérique et cybersécurité.
Cette dernière thématique constitue le fil rouge de l’événement. « On cherche à faire en sorte que Marseille soit le lieu des grandes discussions mondiales sur la technologie, et son croisement avec les grands phénomènes sociaux et économiques, ajoute Thomas Kerjean, PDG de MailinBlack et secrétaire général d’Aix-Marseille French Tech. Voilà aussi pourquoi on fait venir des acteurs du numérique mondial, plutôt que d’en parler de loin ».
Facebook, Microsoft, Oracle, Amazon… entre autres « pour comprendre quelle place ils sont en train de prendre dans le monde, surtout dans cette période de Covid et à quelle place on se situe. On ne peut pas s’extraire de la conversation » poursuit Thomas Kerjean.
Ce rapprochement des écosystèmes sert le second axe : le financement. La French tech est d’ailleurs en train d’établir un partenariat avec France digitale pour faire venir les plus grands fonds à impact et permettre aux start-up de se développer.
Enfin, troisième pilier : transformer. Outre les débats, pour permettre les rencontres efficaces, une application sera mise à disposition des visiteurs. Elle offre la possibilité aux participants de pouvoir se « connecter » avec n’importe quel intervenant et obtenir ainsi un rendez-vous de 10 minutes dans l’une des trois loges réservées à cet effet. Et transformer une rencontre en business.
D’autre part, profiter d’avoir de grands speakers est aussi l’occasion pour AMFT de créer du contenu grâce à deux podcasts enregistrés par Radio France diffusés au plus grand nombre.
Des expériences immersives au service du business
Spécificité de cette nouvelle édition, et pour pousser la démarche de croisement entre les mondes, le Grand Bain s’associe, cette année, à la Biennale des imaginaires numériques « Chroniques », qui se déroulera du 12 au 15 novembre à Marseille et Aix. Des installations monumentales et des expériences collectives seront organisées dans l’espace public. Ces grandes installations prendront place au J4 et au Silo.
L’occasion de vivre des expériences uniques autour de « Constellations », l’œuvre de Joanie Lermecier. Installé à proximité du Mucem, dans le bassin de la Villa Méditerranée, ce mur d’eau de 15 mètres de haut sera visible depuis le port de Marseille. Ou encore « Passengers », signé Guillaume Marmin, avec sa capsule spatio-temporelle. Le visiteur est invité à traverser ce conteneur customisé en galeries des glaces, pour vivre une expérience « contemplative et introspective », explique Mathieu Vabre, co-directeur de Chroniques.
Ce partenariat scelle les premiers pas vers une « vraie nuit blanche aix-marseillaise qui permettra, on l’espère, dans quelque temps d’avoir un vrai parcours numérique, accessible, festif et onirique dans notre métropole ». Il offre aussi un support féérique « pour échanger, pour créer de l’intimité. Qui doit servir le business après », insiste Mathieu Rozieres.
Autre temps fort, la Coque accueillera durant quatre jours « les rencontres pro » de Chroniques avec l’Institut français. Elles porteront sur la question : « Quelles alternatives les secteurs de la culture et des industries créatives peuvent-ils construire ensemble ? ».
> *Le programme est en cours de finalisation. Retrouvez ici les premiers intervenants annoncés.