Animation, sensibilisation, éducation… Le Château de Port Miou, entièrement rénové, abrite désormais la nouvelle « Maison du Parc » des Calanques. Elle prendra pleinement vie à partir du printemps prochain. Deux nouvelles maisons de ce type ouvriront à la Ciotat et au Frioul, dans des sites patrimoniaux.
C’est un chantier de trois ans qui prend fin dans la calanque de Port Miou, porte d’entrée du massif des calanques à Cassis. Depuis 2017, le « château », qui servait au XXème siècle de logement au personnel de la carrière attenante, profite d’une cure de jouvence. Cette réhabilitation complète a été menée par les ouvriers en insertion de Acta Vista, structure à caractère social de rénovation du patrimoine.
La capitainerie portuaire de Port Miou va reprendre ses quartiers dans le bâtiment, propriété de la Ville de Cassis. Mais au troisième étage de l’édifice, qui ouvre de plain-pied sur le sentier menant aux calanques de Port Pin ou En-Vau, c’est le Parc national des Calanques qui investira les lieux.
« Une première version de « Maison du parc » »
« Nous avons reçu les clés, mais la crise sanitaire nous a empêché de l’inaugurer comme il se doit », raconte Francis Talin, responsable du pôle éducation, culture et développement social pour le Parc national. « Si nous ferons quelques animations jusqu’à novembre dans le cadre de l’Automne des Calanques, c’est au printemps que nous pourrons réellement travailler avec le public et les randonneurs sur ce site ».
« C’est une première version de « Maison du parc », mais pas encore un lieu d’accueil à proprement parler », précise-t-il. Les agents du parc ont aménagé le dernier étage de la bâtisse avec du matériel d’interprétation : « des panneaux explicatifs, des cartes, de la documentation ». Ils bénéficient aussi d’une immense terrasse avec vue plongeante sur la calanque de Port Miou pour faire des animations.
Situés à la porte d’entrée du massif des calanques, les écogardes du parc y accueilleront le public de passage ainsi que des groupes en visite. « On commencera sur les week-ends, en avril, mais nous espérons pouvoir ouvrir tous les jours en haute saison ».
Ils proposeront une découverte patrimoniale du château, mais aussi de la biodiversité caractéristique de la calanque de Port Miou, et des actions du Parc pour la préserver. « Cette calanque est une nurserie pour beaucoup de poissons : daurades, sars, mulets… Nous allons également déployer des actions pour que les mouillages des bateaux soient plus écologiques ».
Bientôt deux nouvelles Maisons du Parc
Depuis un an, l’institution met beaucoup d’énergie à créer son « schéma d’interprétation » confie Francis Talin. À savoir : développer des outils, des animations, une signalétique, destinés au public et aux randonneurs pour apprendre et découvrir l’espace naturel protégé.
« On a beaucoup travaillé sur le patrimoine cette année », poursuit-t-il. Le périmètre protégé ne manque pas d’édifices historiques, et le Parc les cible pour les rénover et s’en servir de bases d’animation et d’information : « on se sert toujours d’un appui visible, patrimonial, pour parler d’avenir ».
C’est déjà le cas pour le Sémaphore de Callelongue, qui culmine à 109 mètres d’altitude au- dessus de la calanque du même nom. Des panneaux d’interprétation y sont disposés et, bientôt, des « flash-codes » permettront d’écouter des podcasts thématiques réalisés par radio Grenouille. L’édifice accueillera également des événements pour le public.
Deux autres sites patrimoniaux trouveront une seconde vie autour de la nature. Le Parc national rénove la villa Michel-Simon à l’entrée des calanques de la Ciotat, pour en faire également « une Maison du parc pour ce secteur », selon Francis Talin.
L’ouverture est annoncée pour 2021 par la mairie ciotadenne, mais le responsable du Parc table plutôt sur « 2023 ou 2024 ». Même objectif de calendrier du côté de l’archipel du Frioul, avec une troisième Maison du parc. Elle prendra place à la Villa Marine, sur les hauteurs de la crète entre le port et la calanque Saint-Estève.
À Marseille, la même idée trotte dans la tête de la nouvelle municipalité et des associations pour la Bastide du Chevalier Roze, sur le site de l’usine Legré Mante, à la Madrague de Montredon. Une autre histoire, puisqu’elle est au cœur d’un complexe projet immobilier et de dépollution, dont l’issue est encore incertaine.