Auditionné en commission d’enquête Covid-19 ce matin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a répondu aux élus marseillais et de la région qui dénoncent le manque de concertation dans les prises des décisions du gouvernement.

L’annonce de nouvelles restrictions dans la métropole d’Aix-Marseille-Provence, désormais classée en « alerte maximale » face à la progression de l’épidémie de Covid-19, a été accueillie avec colère depuis mercredi soir. Les élus de tous bords ont fait part de leur  « incompréhension », après la décision du ministre de la Santé de fermer les bars et les restaurants d’Aix-Marseille, à compter de ce samedi. Ils dénoncent également un manque de « concertation » avec le gouvernement.

Ce matin, à l’occasion d’une conférence de presse, le premier adjoint à la Ville de Marseille a même évoqué un « affront » face à de telles mesures, demandant au gouvernement de revoir sa copie. Presque simultanément, alors qu’il est auditionné, sous serment, au Sénat par la commission d’enquête Covid-19, le ministre des Solidarité et de la Santé Olivier Véran a répondu sans détour : « J’ai discuté avec les élus marseillais qui considéraient que consulter n’était pas concerter. Sans doute. Mais concerter ne veut pas dire tomber d’accord, a affirmé Olivier Véran. Et à un moment, le principe de responsabilité, il doit primer lorsqu’il faut protéger la vie des gens ».

Entendu toute la matinée, le ministre a défendu la nécessité de prendre des mesures difficiles, car depuis le début de la crise sanitaire, avec le président de la République,« nous avons fait le choix du « quoi qu’il en coûte », pour protéger la population ».

Malgré les chiffres annoncés par Benoît Payan, indiquant une inflexion des courbes de contamination, le ministre estime que la métropole Aix-Marseille se trouve dans « situation périlleuse » depuis la fin du mois d’août. « Ça me paraît agir en responsabilité, et je l’assume. » 

Olivier Véran a indiqué n’avoir « jamais été dans la posture » et s’être efforcé « d’écouter les avis, nombreux, qui se sont exprimés, faire le tri entre le bon grain et l’ivraie ». Son «sacerdoce en quelque sorte » a plaidé le ministre, « tandis que les Français attendaient des réponses fermes ».

« J’ai passé mon mois d’août à faire des alertes quasi quotidiennes aux Français en leur disant qu’on avait des signes de reprises épidémiques dans les populations jeunes, notamment à Marseille ».

A ce tire, il a précisé avoir été en contact régulièrement avec la maire de Marseille, Michèle Rubirola, et l’avoir mise en garde à plusieurs reprises de la dégradation des statistiques sanitaires dans la cité phocéenne. « À l’époque, je leur ai dit que si nous ne prenions pas rapidement des mesures pour enrayer la circulation du virus, il était à craindre que nous soyons obligés de prendre des mesures plus tard ».

Auditionné en commission d’enquête Covid-19 ce matin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a répondu aux élus marseillais et de la région qui dénoncent le manque de concertation dans les prises des décisions du gouvernement.

Il a par ailleurs affirmé que « le temps politique n’est pas le temps scientifique, et cette donnée ne doit pas échapper aux échanges que nous aurons ». 

Les élus de la Ville de Marseille et de la Métropole Aix-Marseille Provence doivent s’entretenir dans l’après-midi avec le préfet de région, Christophe Mirmand.

Benoît Payan espère que le gouvernement reverra sa copie et obtenir un délai de dix jours, avant la mise en oeuvre des mesures.

De son côté, la présidente de la Métropole doit éclaircir certains points. En effet, lors de son point presse hier, Olivier Véran n’a pas précisé si l’ensemble des communes de la métropole étaient concernées par les nouvelles mesures, qui doivent entrer en vigueur ce samedi, pour une durée de 15 jours.

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