Alors qu’un nouveau conseil de la Métropole se tient demain, avec un débat sur le pacte de gouvernance entre les communes et la Métropole, l’élection des vice-présidents du conseil de territoire Marseille-Provence qui s’est tenue mercredi 15 juillet, a été marquée par le départ du Printemps Marseillais de l’hémicycle.

Il n’a fallu que deux noms. Deux candidatures proposées à la vice-présidence du conseil de territoire Marseille Provence, pour voir comme d’un seul homme, les élus métropolitains du Printemps Marseillais se lever et quitter l’hémicycle. « Et c’est comme ça que vous comptez gouverner ? », lance un élu de droite, avant de se voir rétorquer : « Eh oui, et en plus avec l’assentiment des Marseillais ».

Et c’est bien pour montrer qu’il entend compter que le Printemps Marseillais a proposé la candidature de Pierre Huguet à la présidence du conseil de territoire, mercredi 15 juillet, face à celle de Roland Giberti, maire (LR) de Gémenos et de l’élue centriste et écologiste de La Ciotat, Mireille Benedetti.

C’est avec 65 voix sur 118 suffrages exprimés que le maire de Gémenos a été élu à la majorité absolue au premier tour. Les 50 élus de gauche présents ont porté leurs votes sur leur représentant, sans que cela ne soit suffisant pour le faire élire, mais assez pour faire passer leur message : la défense de l’intérêt des Marseillais au sein de l’instance métropolitaine, qui a vu la semaine dernière Martine Vassal (LR) reconduite dans ses fonctions.

C’est bien là que le bât blesse. « Les Marseillaises et les Marseillais ont fait, le 28 juin 2020, un choix incontestable en changeant de majorité à la tête de leur ville et en faisant confiance au Printemps Marseillais. Pourtant, défaite dans les urnes, minoritaire dans sa ville, Martine Vassal use de sa position à la métropole pour se venger et ce sont les Marseillais qui en paient le prix fort », clame le rassemblement de la gauche.

« La droite locale continue son travail de sape démocratique »

La raison de leur mécontentement réside dans la désignation des vice-présidents au sein du conseil de territoire Marseille Provence. Au nombre de 15, telle « une équipe de rugby », se plaît à dire « l’entraîneur » Roland Giberti, elle compte 8 élus marseillais, qui siègent dans l’opposition municipale (Marion Bareille, Julien Ravier, Laure-Agnès Caradec, Yves Moraine, Denis Rossi, Jean-Yves-Sayag, Martin Carvalho et Sarah Boualem). Un choix qui « promeut une métropole de l’opposition et non pas une métropole des maires comme elle l’avait annoncée [Martine Vassal, ndlr] », juge le Printemps Marseillais. Leur départ avait également pour objectif de faire perdre le quorum des 64 élus, certains ayant donné procurations.

Acte manqué, le seuil ayant été revu à la baisse (soit un tiers), dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Il n’en demeure pas moins pour le Printemps Marseillais qu’ « à travers ces votes indirects et soumis à des intérêts qui ne sont pas ceux de la majorité de la population, la droite locale continue son travail de sape démocratique et tente de se mettre en travers d’un projet d’avenir pour notre ville. Nous, élus légitimes de la ville de Marseille, nous ne laisserons pas faire et continuerons à défendre toute la population de la ville, en dehors des petits arrangements politiques qui ont tant meurtri Marseille ».

« Les débats marseillais, je les laisserai dehors »

Pour sa part, Roland Giberti n’entend pas laisser polluer les séances du conseil de territoire Marseille-Provence par des « débats marseillo-marseillais ». C’était le sens de sa déclaration à la tribune, au cours de laquelle il estime « qu’ici, nous ne sommes pas dans l’hémicycle de la ville de Marseille, nous sommes dans l’hémicycle du territoire Marseille Provence, qui est composé, comme chacun le sait, de 18 communes, dont Marseille ».

Il entend toutes les représenter et les « défendre » « Je suis sur ce territoire depuis de nombreuses années, et les débats marseillo-marseillais, ça n’intéresse pas les 17 autres communes. Chaque lieu et un lieu qui correspond à la collectivité. Les débats marseillais, je les laisserai dehors. Ça ne veut pas dire que l’on ne considère plus Marseille », nous confie le nouveau président, à l’issue de la séance.

S’il dit regretter le départ des élus du Printemps Marseillais, le maire de Gémenos estime également que la construction de projets « ne dépend que d’eux. Marseille a besoin du territoire ». Nulle volonté de sa part de mettre la pression « sur la majorité marseillaise », qu’il « ne connaît pas. Mon souhait, c’est que tout le monde travaille dans un esprit de convivialité et de sympathie ».

Un conseil de territoire qui a donné le ton, avant la nouvelle séance métropolitaine prévue demain. Le débat sur le pacte de gouvernance entre les communes et la Métropole ne devrait pas manquer de piquant.

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