L’AP-HM fait un bond dans le futur avec la commande de 111 équipements d’imagerie médicale dernier cri. Un accès à une technologie de pointe pour tous, rendu possible grâce à une innovation financière : la location du matériel et un partenariat avec 4 grands industriels.

IRM et scanners de dernière génération, nouveaux appareils de radiologie, équipements de médecine nucléaire… L’imagerie médicale des hôpitaux de Marseille entre dans une nouvelle dimension avec le renouvellement de la totalité de son parc, soit 111 nouvelles machines de pointe.

80 % de ces équipements seront en service d’ici moins de deux ans. Les nombreux médecins de l’AP-HM présents ce mardi 30 juin pour présenter ce grand processus de modernisation des équipements se réjouissent. « Nous allons améliorer les capacités de diagnostic, d’intervention, et de traitement », assurent les uns.

Pour d’autres, « grâce à l’intelligence artificielle et l’innovation en imagerie médicale, nous injectons moins de produits de contraste aux patients, et ils sont moins soumis aux irradiations ». Et enfin, le nerf de la guerre : « l’efficacité permettra la réduction des coûts d’hospitalisation ».

Ce projet baptisé IAM-AP-HM (Imagerie Avenir Marseille), résultat de trois années de travail, est « une véritable fierté. Une réponse au défi que représente l’innovation médicale », a lancé Jean-Olivier Arnaud, président du directoire et directeur général de l’AP-HM. « Mais aussi une réponse aux contraintes économiques pour être à la page dans les dernières technologies dans la santé ».

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Une location à 7,5 millions d’euros par an

Car c’est avant tout le modèle de financement créé pour ce grand projet qui est mis en lumière par tous les chefs de services liés à l’imagerie médicale de l’AP-HM.

Alors que les budgets sont serrés et que l’innovation technologique en santé va toujours plus vite, il est dur de suivre la cadence et l’augmentation des prix pour les hôpitaux publics.

Pourtant, l’AP-HM renouvelle à grande vitesse son parc « en fonds propres et sans aucune subvention ni aide de collectivités », précise son directeur, « il a donc fallu innover ». Après trois ans de travail et de réflexion, et un code de la commande publique scruté dans ses moindres recoins, les hôpitaux de Marseille ont donc privilégié la location plutôt que l’achat, sous la forme d’un «  partenariat unique en Europe » d’envergure avec quatre grands industriels choisis sur appel d’offres : Philipps, General electric, Siemens et Canon.

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(© AP-HM)

Ces derniers fourniront les appareils, assureront leur maintenance, l’aménagement des locaux, les équipements informatiques liés et la formation des personnels. Une location « tout en un » sur 12 ans à compter de juillet 2020, pour un coût de 7,5 millions d’euros par an, soit 90 millions d’euros au total. « C’est un peu moins que ce qu’a coûté le renouvellement des équipements ces 12 dernières années», précise Jean-Michel Bartoli, chef du service radiologie et imagerie médicale de l’ensemble de l’AP-HM. « Sauf que tous les à côtés étaient à notre charge, et il s’agit ici des meilleurs modèles, plus chers, avec un renouvellement prévu à mi-contrat ».

La cheffe du projet, Marie-Hélène Fortin, estime que « sans ce système, il aurait fallu dépenser 60 millions d’euros en 3 ans, et payer la maintenance. Là, nous bénéficions des meilleurs équipements sans être soumis aux aléas du marché ».

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Jean-Olivier Arnaud (gauche) et Jean-Michel Bartoli (droite)

AP-HM : « une vitrine internationale des innovations médicales »

Le directeur de l’AP-HM estime que ce procédé permettra à neuf sites des hôpitaux de Marseille, répartis entre la Timone, la Conception, l’hôpital Nord et les hôpitaux Sud, de « bénéficier tout le temps des ultimes innovations en imagerie médicale ».

Le contrat prévoit que les appareils soient renouvelés en moyenne tous les cinq à six ans, avec les meilleurs modèles équivalents dans la gamme. « Un gros travail prospectif a été fait en amont », précise Marie-Hélène Fortin. « Nous avons fait une gradation des machines médicales avec des notes. On s’est mis d’accord pour avoir une machine de telle gamme sur tel besoin ». 

« Et comme l’industriel récupère la machine dans 6 ans environ, il a intérêt à ce que ce soit de la bonne qualité et que la maintenance soit parfaite », reprend Jean-Olivier Arnaud. Il estime que c’est la renommée internationale des hôpitaux de Marseille, et l’exposition qu’ils offrent, qui ont convaincu les constructeurs. L’AP-HM deviendrait pour eux « une vitrine internationale des innovations médicales ».

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Un « choc d’attractivité pour les étudiants »

« Cela va d’une radio mobile, environ 80 000 €, aux Tep scans (scanners, ndlr) numériques dernière génération qui coûtent entre 1,5 et 2 millions d’euros. Pour une salle de radiologie neuve, il faut compter 1 million d’euros environ ». Le professeur Éric Guedj, chef du service de médecine nucléaire de la Timone égrène les prix que représentent un matériel de qualité dans la santé.

Si l’enjeu est économique, technologique et médical, pour le professeur, c’est aussi un « choc d’attractivité pour les internes et étudiants ». Il compte sur ces équipements flambants neufs, permettant de pratiquer une médecine innovante, pour « attirer les meilleurs internes et les meilleurs talents à Marseille ».

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Une interne de la Timone analyse en direct les images 3D d’un scanner
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