Après Michèle Rubirola, arrivée en tête au premier tour (23,44%) des municipales à Marseille, c’est au tour de Martine Vassal d’entrer sur le terrain. Avec 22,32%, la candidate LR, qui talonne celle du Printemps Marseillais, revient sur l’actualité, sa campagne, ses ambitions et les axes forts de son projet pour la deuxième ville de France.
Petit flash-back. Quelle est votre analyse du premier tour ?
C’est un peu une douche froide, parce qu’on est extrêmement surpris du taux d’abstention, alors, qu’en général, une municipale est une élection qui mobilise autant qu’une présidentielle, surtout lorsque l’on est dans un enjeu comme celui-ci, avec la fin d’un cycle. On peut comprendre que lorsque le jeudi, on ferme les écoles, le vendredi les restaurants et qu’ensuite on nous annonce qu’il va falloir être confiné… Beaucoup de gens ne sont pas allés voter.
Le climat était anxiogène, angoissant et on ne savait pas vers quoi on se dirigeait. Après la stupéfaction, les analyses des résultats par bureau de vote montrent très bien que, dans les bureaux qui habituellement me sont favorables, le pourcentage est bon, mais les gens ne se sont pas rendus aux urnes. Ce qui signifie que ce premier tour a complètement été faussé par les annonces gouvernementales. Ce n’est pas le reflet de la démocratie.
Un commentaire sur votre score dans le 6e-8e arrondissement où vous êtes talonnée par la novice Olivia Fortin du Printemps Marseillais ?
C’est aussi la résultante de ce que je viens d’évoquer. Il y a des bureaux de vote à 30%, quand habituellement ils sont à 70%. Ça prouve bien que les gens ne se sont pas déplacés et aujourd’hui, ils me le disent, même des jeunes. C’est pourquoi, je dispose d’importantes réserves de voix, dans tous les secteurs pour le second tour.
Ne pensez-vous pas que le résultat de la droite à Marseille démontre la dynamique du Printemps Marseillais ?
Non, parce que lorsque l’on regarde le nombre de voix, le Printemps Marseillais n’en fait pas plus, par contre ils sont allés voter. Ils se sont mobilisés parce que ce qui les a animés, c’est la haine. Ça les a galvanisés pour aller voter et ils ont dépassé la problématique du virus.
Au regard des résultats, pensez-vous que le casting de vos têtes de liste dans tous les secteurs était pertinent ? Comme Moussa Maaskri dans le 15-16e ou le général David Galtier dans le 13-14e.
Je le pense oui. Moussa Maaskri est originaire du 15-16e et a souhaité partir dans ce secteur qu’il connaît très bien. D’ailleurs, on a fait un score que l’on n’avait pas fait depuis des années. C’était le bon profil, et il a envie de continuer à s’impliquer dans ce secteur.
Le casting du général Galtier n’est pas mauvais non plus dans la mesure où il se retrouve en duel face au Front national. C’est l’occasion ou jamais de ne plus avoir le FN dans la deuxième ville de France. À ce titre, j’ai salué le sens des responsabilités de Jérémy Bacchi qui a retiré sa liste, pour mettre en échec l’extrême droite. Je pense que les voix peuvent se reporter sur David Galtier, car c’est la chance de ce secteur, la chance de sortir de cet enfer du Front national.
Et Jean-Philippe Agresti, était-il une bonne recrue pour le 4-5e où Michèle Rubirola arrive en tête devant Bruno Gilles ?
Jean-Philippe Agresti part tard et c’est un regret. Cela est dû au fait que je tends la main à Bruno Gilles jusqu’au dernier moment. Il ne manque à Jean-Philippe Agresti qu’une soixantaine de voix pour être au second tour. C’est dommage. Il a beaucoup de valeurs, c’est un garçon très compétent, c’était aussi le renouveau…
Les actions manquées ou au contraire réussies de ce premier tour ?
Je pense qu’il ne faut jamais avoir de regret dans sa vie. Il faut tirer les leçons et les conclusions.
Le « pacte de raison » proposé par Renaud Muselier n’a pas eu l’effet escompté à Marseille. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné selon-vous ?
Il a eu un impact sur mon secteur. Quand Renaud Muselier me propose ce « pacte de raison », je trouve que c’est une excellente initiative. Au premier tour, chacun tente son aventure, après au second tour, on se rassemble derrière ses valeurs. Je regrette énormément que Bruno Gilles n’accepte pas la main que je lui tends. Je prends sa tête de liste sur ma liste, ça veut dire que je sacrifie quelqu’un qui a fait la campagne avec moi et qui n’a pas démérité, pour prendre Ludovic Perney, parce que je juge que l’on doit être ensemble pour lutter contre l’extrême gauche, surtout dans ce secteur. Je continue d’ailleurs à appeler à voter pour Bruno Gilles dans les 4e et 5e arrondissements. Je souhaitais qu’il retire son candidat Robert Assante, dans le 11-12e et faire un accord comme en 2014, entre Madame Narducci et Madame Biaggi.
Solange Biaggi et son binôme Stéphane Soto ont fait savoir qu’un accord n’était pas envisageable pourtant ?
C’est, en effet, ce qu’elle a dit au départ. Elle ne voulait pas, car elle a vu que cela ne s’était pas bien passé la première fois. Mais Madame Biaggi est une personne qui m’est extrêmement fidèle. Elle l’aurait fait, à contrecœur bien sûr, mais dans l’intérêt général. Que vaut-il mieux ? Qu’un accord se fasse entre des personnes qui peuvent s’entendre dans un sens, ou laisser passer l’extrême gauche ? Solange n’aurait pas sacrifié l’accession à la ville de Marseille pour son propre égo.
Comment prenez-vous le maintien de la candidature d’Yvon Berland (LREM) dans votre secteur du 6-8e, où il a réalisé 12,25 % au premier tour ?
Il faut remettre les choses dans leur contexte. En 2018, dans le cadre de la fusion de la Métropole et du Département, et compte tenu de son profil, je lui propose de venir avec moi à la Métropole. Ça l’intéresse au départ, et en février, il m’annonce qu’il préfère partir aux Européennes, ce qui correspond aussi à son profil. Il souhaitait être sur la liste des LR, mais c’était compliqué pour nous, il s’est donc rapproché de La République en marche. Finalement, il n’arrive pas à obtenir la position qu’il souhaite sur la liste et fait des pieds et des mains pour devenir la tête de liste pour les municipales pour Emmanuel Macron, à Marseille. Dont acte.
Il fait sa campagne, avec quand même un amalgame de personnes qualifiées plutôt de gauche et dont certains apportent même leur soutien au Printemps Marseillais. Il fait sa campagne, ça ne marche pas, ça n’imprime pas, puisqu’il se maintient uniquement dans un secteur [6-8e, ndlr] sur huit, et fait 2% à l’échelle de la ville. En se maintenant, il prend l’option de faire passer l’ultra-gauche. Au plus on va voter pour lui dans les 6-8e, au plus ce sont des voix que je perds et qui me rapprocheront du Printemps Marseillais. Donc, Monsieur Berland, doyen de son état, est en train de faciliter l’accession du Printemps Marseillais, notamment dans le 6-8e, alors qu’il ne sera pas élu. On a l’impression qu’il fait tout pour me faire perdre.
Vous comprenez qu’il souhaite imprimer la ligne de La République en marche en prévision d’autres élections, notamment les sénatoriales ?
C’est très ambitieux de sa part. Mais sa campagne n’a pas pris…
Avec Bruno Gilles, avez-vous définitivement atteint le point de non-retour ?
Je suis déçue. Je pense que Renaud [Muselier] l’est encore plus, car à la fois Monsieur Gilles et Monsieur Berland font voler en éclat le « pacte de raison », et c’est dommage. Il y a d’autres échéances après… Les maires des communes alentour sont d’ailleurs inquiets et se demandent même à quoi ils jouent, si ce n’est sauvegarder des intérêts personnels. Aujourd’hui, nous sommes sur le choix d’une vision.
D’abord, votre commentaire sur cette campagne inédite. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
C’est déjà une deuxième mi-temps qui n’a pas la même longueur que la première. Je ne suis pas fatiguée, je suis concentrée. Les nombreux messages de soutien me donnent aussi la force de continuer. Les nuits sont courtes parce qu’on essaie de faire le maximum. Mais aussi, franchement, c’est une campagne qui est extrêmement dure, brutale. Depuis le 13 septembre 2019, [date de l’annonce de sa candidature, ndlr], je ne fais que prendre des coups, à titre personnel, professionnel, je suis dénigrée au niveau des compétences. On ne regarde absolument pas le bilan, et ce que j’ai fait depuis 2015. On essaie de me salir, je suis menacée, bousculée… On essaie d’atteindre mon intégrité, ma probité, mes enfants… Je ne peux plus sortir seule dans la rue, de la part d’activistes. Les gens ont beau me dire que : « c’est la deuxième ville de France, que c’est normal », moi je trouve que ce n’est pas normal. Il faut pouvoir exprimer ses projets dans la sérénité.
Comment expliquez-vous ce que vous avez appelé le front « anti-Vassal » ?
C’est le front de la haine, parce que je dérange. J’ai une personnalité qui dérange. Je ne suis pas comme les autres. Je ne regarde pas mon intérêt personnel, j’ai une importante capacité de travail, un courage aussi. C’est vrai que j’ai un caractère autoritaire ; et c’est d’ailleurs souvent ce que l’on m’a reproché dans mes premiers mandats, mais j’aime l’humain, et je pense aussi que lorsqu’on fait de la politique il faut aimer l’autre. Par contre, il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds.
Quel type de campagne menez-vous pour ce second tour ?
C’est une campagne au contact direct des Marseillaises et des Marseillais, avec des sorties de terrain, des déambulations. Je me suis recentrée sur mon secteur, ou encore sur le 1-7 et le 2-3. La campagne reste aussi très présente sur les réseaux sociaux, avec des Facebook live, des apéritifs zoom, la boîte aux questions, et je prépare mon e-meeting prochainement avec des personnalités politiques nationales qui participeront soit directement, soit en mettant des messages. Valérie Pécresse, Christian Jacob, Hervé Morin, Xavier Bertrand devraient y participer, mais aussi Renaud Muselier et Jean-Claude Gaudin.
Avez-vous réorienté votre projet en raison des événements liés à la crise sanitaire ?
Le projet est très complet et c’est ce que nous continuons à dérouler. Durant ces trois dernières semaines, c’est vrai que nous avons appuyé sur le volet « protéger », d’abord dans la santé, puis dans la partie économique et sociale, car cette crise est sans précédent, et enfin « protéger » dans le domaine de l’environnement. Et tout ceci avec un chapeau « sécurité ». C’est aujourd’hui inacceptable de voir comment la police est traitée, et inacceptable qu’un ministre de l’Intérieur ne soutienne pas ses troupes, et que certains comme Jean-Luc Mélenchon appellent à désarmer la police nationale… C’est scandaleux.
Le projet d’extension du parc Borély reste l’un de vos projets phares en terme d’aménagement, mais il se fera finalement par phase ?
L’installation de la forêt urbaine est toujours d’actualité, mais le Covid est passé par là, les problématiques des Marseillais sont plus orientées vers leur santé et la préservation de l’emploi. Cet espace est magnifique. Comme vous le savez, la fin de la concession de l’hippodrome arrivera à son terme en février 2022. La Ville de Marseille a voté l’extension du parc Borély. Il faut faire le projet en plusieurs phases. Je souhaite que l’on conserve le golf en maintenant l’activité sur la partie gauche, en récupérant l’autre partie pour planter des arbres. Il s’agit de créer un corridor écologique avec des arbres de différentes espèces.
Constructa a déposé début juin un permis de construire pour bâtir des logements et des bureaux, sur le site de l’ancienne usine Legré-Mante. Votre position a-t-elle changé par rapport au premier tour ?
Ma prise de position était nette au premier tour. Je maintiens ce que j’ai dit. Si je suis élue maire de Marseille, je gèlerai le permis de construire. C’est un projet important, aux portes des Calanques, car je souhaite pouvoir récupérer cet espace, le dépolluer, pour que l’on puisse faire un accueil du Parc national des Calanques, vu qu’on n’en a pas ; et réfléchir en concertation avec les habitants pour faire un point de départ pour aller dans les calanques, avec la possibilité d’avoir des navettes électriques, avec l’idée de retenir aussi les voitures en amont. Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis, je ne renonce jamais.
Aurez-vous les moyens de dépolluer le site ?
Il faut avoir la volonté politique de le faire et le courage. Il y a un vrai besoin, et une vraie logique. Le nouveau PLU est plus cohérent sur les possibilités de construction. Il y a aura une modification. Mon idée, c’est de créer des points verts et de faire des jardins partagés… J’ai une vision globale de la ville. Pour les constructions, il y a des endroits qui s’y prêtent, et d’autres qui ne s’y prêtent pas. Quand on construit, il faut que ce soit cohérent avec les commerces, les transports, les écoles, les équipements publics… Par ailleurs, la préservation des sols devient un des éléments stratégiques de la gestion du territoire. C’est le cas ici sur le golf, à Legré-Mante et sur l’ensemble du territoire. D’ailleurs, je me demande où madame Rubirola et ses copains vont construire leurs logements sociaux sur les 6-8e ? Qu’elle le dise.
Comment allez-vous agir sur la relance économique, dans le cadre des compétences de la municipalité ?
Le maire doit être le meilleur VRP de sa ville. Il a un rôle d’ambassadeur, de catalyseur pour faire venir des entreprises sur le territoire, en s’appuyant bien sûr sur la Métropole, la Région… Regardez Gérard Collomb, avec le « OnlyLyon », c’est ça qu’il faut créer. Il faut créer l’envie de venir ici.
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Votre principale rivale dans cette deuxième mi-temps, c’est Michèle Rubirola du Printemps Marseillais. Vous souhaitez un débat avec elle, qu’elle a décliné. Vous-même, aviez refusé de débattre au premier tour avec l’ensemble des candidats.
C’est vrai que je n’ai pas voulu débattre au premier tour, avec tout le monde contre moi, comment je m’explique, je parle de mon projet, car l’essentiel est là… Aujourd’hui, il n’y a pas 36 solutions, mais deux : Michèle Rubirola ou Martine Vassal. Que propose Michèle Rubirola ? Que propose Martine Vassal ? C’est pour ça que je veux faire ce débat, parce que sa vision est complètement différente de la mienne. Eh oui, forcément les questions que je vais lui poser vont être compliquées. Mon programme lui fait peur, ou alors c’est son propre programme qui doit lui faire peur, pour ne pas accepter d’en débattre avec moi. Moi, je suis prête à débattre. Elle a un projet qui ne peut pas coller aux Marseillais, c’est ça la difficulté.
Les Marseillais l’ont pourtant placée en tête au premier tour ?
Madame Rubirola est une personne très sympathique, mais qui n’a pas l’expérience pour pouvoir gérer la deuxième ville de France. Et elle dit de partout qu’elle n’est pas prête. Qu’elle passe son tour alors, et qu’on ne perde pas six ans.
Et son équipe ? Elle ne cache pas qu’elle ne compte pas gérer cette ville seule ?
Elle c’est une brave femme, mais alors les autres… c’est une aventure plus qu’hasardeuse. Le Printemps Marseillais, c’est ce que j’appelle le Picon Bière, un quart de socialo-communistes, un quart de LFI, un quart de collectifs, maintenant un quart de Verts, avec un petit zest de CGT dessus. Comment est-ce qu’ils pourront s’entendre sur la durée ? Au Département, j’ai quatre groupes de gauche. L’avantage, c’est que moi je ne vais pas perdre de temps en arrivant. Je sais ce qui a marché et ce qui n’a pas marché.
Pourquoi estimez-vous que dans cette élection Jean-Luc Mélenchon tire les ficelles pour le Printemps Marseillais ?
Parce que depuis 2017, il a dit qu’il allait faire de Marseille son laboratoire. Il n’était pas d’accord avec la démarche du Printemps Marseillais au départ, et il a exprimé à deux reprises son soutien à Michèle Rubirola…
Votre discours a changé ces dernières semaines, notamment vis-à-vis de votre principale adversaire…
Mon discours ne s’est pas radicalisé. Je m’impose en patronne, car Marseille a besoin d’un patron, mais pour montrer aussi aux gens la réalité de ce qui les attend avec le Printemps Marseillais. Oui, je suis dure, autoritaire, mais j’ai un cœur immense. J’ai conscience que cela ne se voit pas, car je ne l’ai pas montré et c’est sans doute un tort. Mon discours semble dur, car je suis face à une injustice. Aujourd’hui, je ne suis pas là pour me faire damer le pion par des Parisiens qui viennent avec des caméras cachées regarder les choses par le petit bout de la lorgnette.
Justement, il y a une enquête en cours sur des soupçons de fraudes aux procurations chez vous.
Comme vous le dites, une enquête est en cours. Que la procureure lance une enquête, ça ne me dérange pas du tout. Moi, je n’ai rien à cacher. J’ai ouvert les portes et les fenêtres pour l’enquête. Mais, je l’ai dit, ce que je souhaite c’est qu’elle regarde partout. Si les faits sont avérés, ce n’est pas compliqué, je serais intraitable. Je n’ai pas besoin de ça pour gagner.
Vous répétez que vous n’êtes pas une fraudeuse et que vous ne l’avez jamais été, mais comprenez-vous que vos adversaires estiment que vous ne pouviez pas ne pas savoir ?
Ce n’est pas vrai. Ce sont des affabulations. Vous croyez vraiment que je m’occupe des procurations ? Que j’en suis là ? Oui, on a dit aux colistiers de mobiliser les gens, mais je n’ai jamais demandé de frauder ou de faire de fausses procurations. Géraldine Lapalus a voulu bien faire en envoyant un message à ses copains pour aller voter, c’est la première fois qu’elle fait de la politique, elle ne sait pas vraiment comment ça se passe…
Vous mettez ça sur le compte d’un manque de préparation, d’encadrement ?
C’est possible, certains ne sont pas des professionnels de la politique. Ce sont des bénévoles pour la plupart, qui donnent de leur temps. Il n’y a pas de faux et usages de faux.
Et Yves Moraine ? Il a envoyé à ses colistiers un message plaidant la bonne foi et reconnaissant aussi que ces pratiques pour accompagner les électeurs dans leurs démarches étaient courantes.
Laissons l’enquête se faire. Là, les journalistes sont en train d’essayer de faire l’enquête à la place des enquêteurs. S’il y a un doute, on met ces procurations de côté. Pour les autres, un décret a été publié au Journal officiel sur les conditions de vote par procuration. Le préfet doit mettre en place d’autres lieux que des commissariats, gendarmeries, mairies… pour faire des procurations.
Il y a eu des révélations des médias sur ce qu’il s’est passé dans les Ehpad…
C’est un scandale ce qu’il s’y est passé. Là encore, l’enquête doit suivre son cours. À ce sujet, Julien Ravier a décidé de faire procéder à la vérification de toute irrégularité dans les procédures de procuration réalisées dans les 11e et 12e arrondissements, en chargeant un officier ministériel d’un audit complet sur les différents endroits ciblés.
Croyez-vous vraiment que c’était organisé… À la tête du Département, quand je suis arrivée, j’ai ouvert les portes et les fenêtres, en 2015. J’ai eu un contrôle Afa (Agence française de l’anti-corruption) trois contrôles CRC, et rien, car je suis honnête. On n’en a pas entendu parler, c’est une erreur j’aurais dû le faire, car je n’ai rien à cacher.
Comment abordez-vous le 3e tour ?
J’attends de passer le 2e tour, et il n’y a surtout pas de stratégie. Je suis concentrée sur le 28 juin.
Bruno Gilles a déclaré que des colistiers de vos listes s’étaient rapprochés de lui, pour ce 3e tour. Est-ce vrai ?
Qu’il donne des noms. Il avait dit aussi qu’il devait voir Jean-Claude Gaudin, non ? Bruno Gilles est dans le déni.
Vos pronostics pour le soir du 28 juin ?
Je vais gagner quatre secteurs, et mon espoir, c’est d’en gagner six. La dynamique est là, malgré tout ce qu’il se passe. On s’est déjà fait voler le premier tour, je ne veux pas qu’on nous vole le deuxième.
Un commentaire sur une actualité (hors Covid et élections municipales) ?
Samedi dernier, les émeutes sur La Plaine. J’ai été extrêmement choquée par l’agressivité. J’ai senti la police à bout. C’est dramatique.