Deux footballeurs amateurs marseillais se sont mis en tête de jouer une Ligue des champions. Un rêve fou qui devrait se réaliser : ils viennent d’être recrutés par un club qualifié pour la compétition… À plus de 16 000 kilomètres d’ici.

« J’ai débuté ma carrière en « poussin » à l’ASPTT de Marseille », se souvient Vladimir Crescenzo. C’est là qu’il commence à nourrir ses rêves de champion, en admirant un autre marseillais : Zinédine Zidane. Il adopte en effet son poste de numéro 10, sans toutefois maîtriser son art du contrôle orienté. « Les miens sont plutôt désorientés par moments. Mais je suis un bon passeur », affirme-t-il.

ASPTT, SMUC, Bonneveine… Il écume les clubs dans la cité phocéenne jusqu’à ses 13 ans. Il ne rechausse ses crampons que 10 ans plus tard avec l’équipe universitaire de son école de journalisme à Marseille.

Vladimir résume ainsi sa carrière du haut de ses 27 ans, l’âge des sommets pour un footballeur. Il lui semble donc justifié de prétendre à jouer la compétition la plus prisée du football de haut niveau : la Ligue des champions.

, Deux footballeurs amateurs marseillais en route pour la Ligue des champions, Made in Marseille
Malgré le soutien officiel de René Malleville, l’EJCAM FC ne remportera aucun match du tournoi inter-écoles de journalisme à Lannion en 2015. (Vladimir est accroupi, 2e en partant de la gauche)

La meilleure équipe du championnat « le plus faible de la planète »

S’il présente ses qualités footballistiques avec dérision, ce « footballeur du dimanche » est très sérieux quant à la réalisation de son rêve fou. Journaliste sportif, il est un fin connaisseur des compétitions de foot dans le monde entier. « J’ai une affection particulière pour la Ligue des Champions d’Océanie, où on retrouve chaque année de tout petits clubs ».

C’est ainsi que lui est venue l’idée d’intégrer une équipe des Samoa américaines, « réputé comme un des championnats les plus faibles de la planète. Il est 100 % amateur, mais chaque année, le vainqueur tente sa chance en Ligue des champions ». La compétition continentale débutera mi-janvier 2021, et le club phare de l’archipel, Pago Youth FC, est déjà qualifié pour les trois matchs de barrages.

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L’équipe du Pago Youth FC

Le transfert d’une vie

« Avec Guillaume Lejeune, un ami d’enfance, on s’est mis en tête d’intégrer l’équipe. On a contacté le président du club, et il a accepté très rapidement. Il est à la recherche de renforts à l’approche de la compétition ». Un transfert rondement mené, et déroutant pour les habitués des mercatos européens. D’autant qu’il leur permettra de jouer la coupe continentale de la FIFA.

Du moins sur le banc, tempère Vladimir : « On doit gagner notre place sportivement sur le terrain. Même si c’est une équipe amateur, ils nous ont prévenu qu’il n’y aurait pas de passe-droit. Il faut qu’on soit au niveau pour mériter de jouer ».

Les deux amis ont donc démarré une remise en forme intensive. Ils ont intégré des clubs de foot marseillais pour reprendre les entraînements et les matchs réguliers. Parallèlement, ils suivent une préparation physique avec un coach sportif.

En novembre, ils rejoindront leurs nouveaux coéquipiers de Pago Youth FC, et prendront leurs marques durant un mois de championnat. Si l’essai et concluant, à la mi-janvier 2021, ils disputeront officiellement la Ligue des champions d’Océanie.

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Guillaume et Vladimir ont déjà la tête dans les étoiles

Un documentaire pour retracer l’aventure

Le jeune journaliste affectionne les épopées épiques d’outsiders dans le monde du sport. C’est d’ailleurs le documentaire Next Goal Wins qui l’a inspiré pour son aventure. Il retrace la qualification des Samoa américaines pour la coupe du monde 2014 après une défaite 31-0 contre l’Australie.

« Le projet est double, puisque nous comptons aussi réaliser un documentaire sur cette aventure », explique-t-il. Léa Pascaud, journaliste marseillaise, sera derrière la caméra pour immortaliser le parcours des deux compères. « En plus de l’histoire sportive un peu rocambolesque, ça racontera une aventure humaine très excitante, à l’autre bout de la planète, dans une culture incroyable », se réjouit d’avance Vladimir.

Matériel, voyage, réalisation… Les deux amis ont lancé une cagnotte en ligne pour financer le projet, et déjà récolté un tiers de la somme nécessaire. Si vous avez envie donner un coup de pouce à leur rêve fou, et de voir deux marseillais disputer une Ligue des champions, c’est par ici.

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