Le parc Chanot, qui a fermé ses portes au public depuis le début du confinement, va produire 1,35 million de masques pour la Métropole Aix-Marseille-Provence. Le site sera opérationnel ce lundi.
C’est le grand rush. Le parc Chanot à Marseille est en train de se transformer en une véritable usine industrielle pour la production de plus d’un million de masques grand public. En chef d’orchestre, Annie Carrai, co-fondatrice de Fil Rouge, un bureau d’études dans le milieu du textile/habillement et atelier de confection.
À ses côtés, l’atelier « chantier d’insertion » InserMode, spécialisé dans la confection et le façonnage textile, et qui permet à des personnes en difficulté professionnelle de reprendre pied. « J’ai été contactée par la Métropole pour mettre en place cette unité de production. Puis, elle a contacté la Safim pour savoir si le parc Chanot pouvait nous accueillir », raconte Annie Carrai. L’opérateur a naturellement donné son accord pour l’occupation du site durant quatre mois, temps de la production de ces masques en tissu réutilisable, labellisé « Afnor, type canard », précise la professionnelle, c’est-à-dire qu’il est conforme au cahier des charges édité par la Direction générale de l’armement.
« On n’est pas du tout sur une version artisanale »
Pour répondre au besoin de cette large commande, « la Métropole a souhaité favoriser l’insertion et l’emploi local en confiant la confection à des personnes en recherche d’activité, via un contrat établi avec l’usine textile Fil Rouge et le chantier d’insertion Insermode. Pour cela, la Métropole a dû mettre à disposition de cette structure un site suffisamment grand pour permettre la production en masse de masques », souligne de son côté la Métropole Aix-Marseille-Provence.
Alors depuis la semaine dernière, c’est le branle-bas de combat pour tout mettre en place, au cœur du Palais de l’Europe. Quelques petites difficultés administratives ont empêché le coup d’envoi prévu le 4 mai. Actuellement en montage, « l’usine de production », sera opérationnelle ce lundi 11 mai, date du début du déconfinement. « C’est un atelier industriel de base, c’est-à-dire réception de matière en rouleaux, coupe, montage, finition et emballage », détaille Annie Carrai. Un parc de 60 machines neuves a été acheté, comprenant machines plates, surfileuses et tables de coupe électrique. Il devrait atteindre 70 machines par la suite. « On n’est pas du tout sur une version artisanale ».
Recrutement d’une soixantaine de personnes
Au-delà de la mise en place, l’heure est aussi au recrutement de l’équipe. « On a une soixantaine de personnes à embaucher, à différents postes, mécaniciens en confection, manutentionnaires, encadrants techniques, coupeurs… ». Trois personnes ont été affectées à cette mission.
5 jours après le lancement du site dédié (recrutement@masques-pourtous.fr), 350 personnes ont déjà postulé. Une cinquantaine a déjà été recrutée, mais « on va être en emploi permanent pendant quatre mois ; avec des contrats de quatre mois et jusqu’à six pour les personnes en insertion, ce qui correspond à 30 % des effectifs de cette unité ».
Pour assurer la sécurité des collaborateurs, les postes de travail ont été installés à 3 mètres de distance. Pour respecter les mesures sanitaires imposées, le travail débutera d’abord par une prise de température à l’entrée, puis lavage de mains et équipement en masques, blouses et gants, avant de s’installer aux machines.
Les masques seront distribués à la population, accompagnés d’une plaquette, sur laquelle devrait figurer les logos garantissant la conformité, la durée de vie et le nombre de lavages possibles.