Avec un taux de mortalité du Covid-19 estimé à 0,7 % par le professeur Raoult, l’impact du virus peut sembler moins virulent à Marseille. Une interprétation à relativiser, car le dépistage massif influence le résultat.
Les chiffres tombent chaque jour alors que l’épidémie de Covid-19 continue de s’étendre en France. Cas détectés, hospitalisations, décès… Alors que certains territoires sont dans « la vague », d’autres l’attendent.
À Marseille, le professeur Raoult poursuit sa stratégie de dépistage massif au sein de l’IHU. 29 000 personnes ont déjà été testées, à un rythme de 3 000 par jour ces derniers temps. Selon Edouard Philippe interrogé hier soir sur TF1, 20 000 tests quotidiens sont réalisés, alors que le gouvernement souhaite atteindre 50 000 avant fin avril.
« 0,7 % de mortalité à Marseille »
Une stratégie que le professeur en infectiologie, au centre de tous les projecteurs et polémiques, martèle à longueur de journée depuis des mois : « Il faut dépister au maximum et traiter ». Côté traitement, il prône la bithérapie associant hydroxychloroquine et azythromycine, dont l’efficacité est encore sujette à des réserves de la communauté scientifique.
Didier Raoult avance pourtant ce chiffre dans les colonnes de La Provence : un taux de mortalité de « 0,7 % à Marseille », qui comptabilise 26 décès liés au Covid-19.
Des chiffres difficiles à interpréter
Un chiffre encourageant si on le compare au reste de la France, où il atteindrait 4 %. En Italie, il tournerait autour de 8 %. Marseille s’alignerait donc sur l’Allemagne, qui présente également des chiffres autour de 0,7 %. Il est cependant difficile d’en conclure que le traitement et le dispositif médical local en sont la cause.
Le taux de létalité (proportion de décès liés à la maladie) est fortement lié au taux de dépistage. Si les décès imputés au Covid-19 dans les hôpitaux sont tous comptabilisés, quelque soit le territoire, la comptabilisation des personnes porteuses du virus varie. À Marseille, le dépistage massif augmente le nombres de personnes positives. Il est donc logique d’un point de vue arithmétique que la proportion des décès soit plus basse.
Il semble donc être encore très tôt pour tirer des conclusions statistiques sur la question du Covid-19. Les chiffres varient chaque jour et ne s’appuient pas tous sur les mêmes données. Rien ne permet encore de prévoir l’ampleur des vagues de contaminations et la gravité de leur impact. À Marseille comme ailleurs, l’extrême prudence est encore de mise sur les gestes barrière et le respect du confinement.
Le dépistage massif permet cependant de constater sur les derniers jours une stabilisation du taux de nouveaux cas positifs à Marseille :
Données IHU, du 24/02 au 01/04, sur nos résultats de dépistage. Le taux de nouveaux positifs est désormais, sur les derniers jours, stable. pic.twitter.com/RslCLrz4CF
— Didier Raoult (@raoult_didier) April 3, 2020