Une équipe de recherche chinoise, basée à Wuhan, vient de dévoiler les premières conclusions de son essai clinique sur l’efficacité de la chloroquine, traitement soutenu par les équipes du professeur Didier Raoult à l’IHU de Marseille. Extraits.

Dans la course à la recherche d’un traitement efficace contre le coronavirus, le professeur Didier Raoult fait aujourd’hui figure de proue avec la chloroquine. Encensées par les uns, décriées par les autres, les prises de positions de l’infectiologue de l’IHU marseillais ne laissent personne indifférent. C’est dans ce contexte tendu, qu’une équipe de médecins de Wuhan vient de dévoiler les résultats de son étude.

Didier Raoult n’a d’ailleurs pas tardé à réagir sur YouTube dans une vidéo « L’étude montre que dans notre cible qui sont les gens modérément malades, diagnostiqués au début, l’hydroxychloroquine a un succès important. Il faut faire attention, quand il est trop tard, il est trop tard. C’est à dire au moment où les gens sont en réanimation, quand ils ont des syndromes de détresse respiratoire, quand on est obligé de les intuber, en réalité ce n’est plus l’heure des antiviraux. On sait ça pour la grippe par exemple. Les médicaments qui marchent pour la grippe, ça marche dans les deux premiers jours de la grippe. (…) C’est au début qu’il faut lutter contre les virus, une fois que les lésions sont faites, elles sont un peu irréversibles, et on n’arrive plus à les arrêter« .

Le contexte de l’étude

Un premier essai clinique randomisé vient de livrer des résultats encourageants, mais à pondérer, sur l’efficacité de la chloroquine contre le virus du Covid-19. Elle a été menée par une équipe de médecins de Wuhan, épicentre de l’épidémie, sur 62 patients divisés en 2 groupes (un groupe témoin sans hydroxychloroquine et un groupe traité à l’hydroxychloroquine). L’étude a été pré-publiée lundi 30 mars sur le site MedRXiv. Car le temps presse, et si la procédure de publication n’est à ce jour pas « officielle », les médecins ont pris les devants en la mettant à disposition du public sur ce site scientifique.

Il est d’ailleurs mentionné en introduction « Cet article est une préimpression et n’a pas été certifié par des pairs. Il fait état de nouvelles recherches médicales qui n’ont pas encore été évaluées et ne devraient donc pas être utilisées pour guider la pratique clinique. » En voici quelques extraits.

Que montre cette étude ? Une amélioration chez « 80,6% des patients » sous chloroquine

L’étude montre que l’hydroxychloroquine (HCQ) permet en quelques jours de réduire les symptômes (température, toux, …) chez des patients atteints par le virus. « Du 4 février au 28 février 2020, 62 patients souffrant de COVID-19 ont été diagnostiqués et admis à l’hôpital Renmin de l’Université de Wuhan. Tous les participants ont été randomisés dans un essai en groupe parallèle, 31 patients ont été assignés pour recevoir un traitement HCQ supplémentaire de 5 jours (400 mg / j). Le délai de récupération clinique (TTCR), les caractéristiques cliniques et les résultats radiologiques ont été évalués au départ et 5 jours après le traitement pour évaluer l’effet du HCQ« .

« Le délai de récupération clinique, le temps de récupération de la température corporelle et le temps de rémission de la toux ont été considérablement raccourcis dans le groupe de traitement HCQ. En outre, une plus grande proportion de patients présentant une pneumonie améliorée dans le groupe de traitement HCQ (80,6%, 25 sur 32) par rapport au groupe témoin (54,8%, 17 sur 32). Notamment, les 4 patients ont évolué vers une maladie grave survenue dans le groupe témoin. Cependant, 2 patients ont présenté des effets indésirables bénins dans le groupe de traitement HCQ. Signification: Chez les patients atteints de COVID-19, l’utilisation de HCQ pourrait considérablement raccourcir le TTCR et favoriser l’absorption de la pneumonie » poursuit l’article.

Quel était le profil des patients ?

Cette étude chinoise a été menée entre le 4 février et le 28 février 2020 sur 62 patients souffrant de COVID-19, avec une moyenne d’âge des patients relativement jeune : 45 ans. La moitié des patients ont reçu une prise en charge médicale traditionnelle, et l’autre moitié a reçu l’hydroxychloroquine avec une dose recommandée de (400 mg / j) pendant 5 jours. L’étude ne dit pas quelle a été l’évolution de la maladie à l’issue de ces 5 jours de traitement.

Ainsi, si cette première étude randomisée peut susciter un espoir dans la lutte contre le virus, il faudra encore attendre les résultats des essais cliniques d’ampleur internationale menés par le dispositif européen Discovery, et attendus dans 3 semaines, pour voir les lignes enfin bouger…

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